Vos compte-rendus PROG / METAL PROG

Leuven, cette belle flamande, accueillait, sans doute pour la première fois ce jeudi 24 octobre 2013, un concert de Steven Wilson, avec ou sans Porcupine Tree. Je dis première car Wilson s’est lui-même émerveillé de la beauté de cette ville  en s’y baladant dans l’après-midi.
Oui, il a parlé. Enormément même. Etonnamment bavard, des monologues orchestrés certes mais qui nous montrent une facette inconnue du personnage. C’est la 4ème fois que je me rendais à un de ses concerts (Après le coup de pute du destin en mars dernier, le 12, où une congère de 50m de haut, m’a empêché de passer ma porte pour me rendre au Théâtre d’Arenberg à Anvers. Wilson, malgré mon absence, avait assuré le show, probablement à contrecœur) et j’avais gardé en mémoire un Wilson introverti, regardant ses pieds nus, caché derrière sa mèche.

Le concert démarre par un petit film de 20 minutes, un focus sans réel mouvement sur un coin de rue, parfois l’image se brouille, on entend des pleurs, des gens marchent tels des fantômes, bon, c’est quoi ça, qu’on m’appelle le scénariste ? Un mec camouflé débarque avec une housse de gratte (toujours dans le film hein), se boit un thé, tiré d’un thermo, fume une clope, sort sa guitare et entame Trains. Timing digne d’un champion de natation synchronisée, Wilson arrive sur scène. Chacun le prendra comme il voudra mais ça reste un plaisir immense d’entendre SW jouer ce titre.
The Raven That Refuse To Sing, sera mis à l’honneur ce soir, normal. Seul The Pin Drop ne sera pas joué. Voilà. Les surprises du soir ne sont pas à chercher du côté de l’interprétation des derniers titres même si admirer la technique de Guthrie Govan est plaisant et que la puissance quasi animale de Nick "Too shy shy Hush Hush Eye To Eye" Beggs, notamment sur The Holy Drinker est saisissante, tout est carré, une musique bien en place, ne laissant aucune chance à l’à peu près.

La vraie surprise pour moi, a été la découverte d’un nouveau titre, German Bite, qui m’a fait une impression incroyable, quelque chose comme un pont improbable entre différents genres musicaux appréciés par SW. En près de 15 minutes, Wilson se permet la vanité de proposer une entame proche de Radiohead/Index, puis de partir sur des décharges (Où ai-je lu qu’il ne voulait plus entendre parler de metal ?) qui m’ont évoqué le meilleur d’Anesthetize, sans omettre de laisser une place au prog/jazz 70’s de ces derniers temps. Vraiment un condensé de ce que SW aime. Et ça tient la route, c’est là l’essentiel !
D’excellents moments avec Index (mon morceau préféré de GFD soit dit en passant) avec un Wilson hanté, il ne s’arrange pas (et a désormais atteint un stade généralisé dans son syndrome Gilles de La Tourette), et un superbe Harmony Korine, toujours aussi efficace et marquant la transition entre PT et le SW solo.
Raider II a été une légère déception, le titre ne nous a pas été livré dans sa version studio mais allégée, notamment coupée de la longue intro qui pour moi est essentielle au morceau. En gros, on rentre très vite dans la partie pêchue. Bref, ça m’a vraiment déstabilisé tant j’aime cette longue et lente montée en puissance.
Juste un rappel avec une version retravaillée et étonnante (faut-il encore que je me remette dans les esgourdes la version de Sunday Of Life) de Radioactive Toy qui a laissé circonspect bonne partie de l’assistance. En même temps, ça remonte vraiment à loin.

Set List assez courte mais concert dense et plus de 2 heures de show pour une soirée très réussie qui s’est terminée par le plus mauvais kebab du monde que j’ai eu le plus grand mal à digérer ce matin même.