Vos compte-rendus JAZZ

Dimanche 3 novembre dans la petite galerie parisienne HUS: Bruno Chevillon pour son solo Pasolini ou la rage sublime.

Un poète de la contrebasse et des sons qui rencontre un poète des mots et de images.
Intensité bouleversante de la première à la dernière seconde. J'ai été fasciné et saisi par ce moment de grâce, bien que connaissant plutôt bien cette longue suite pour l'avoir déjà entendue il y a 9 ans à Rennes.
Magie d'un moment rare qui dépasse toute notion de style, langage, maîtrise...
Générosité sans borne et hauteur de vue ont fait de ce concert un des grands moments musicaux de ma vie.

Hier soir au Petit Faucheux à Tours, un jolie claque avec
OrTie, un duo de jeunes Lyonnais, un gars au piano et une fille à la clarinette basse, ou parfois à la clarinette piccolo... Un univers magique, très beau, très original, un joli travail sur les sons et une énergie folle, je vous les recommande vivement  

Sinon, le nouveau quartet de Stéphane Belmondo, Ever after : excellents musiciens, notamment Laurent Fickelson au piano (très coltrainien), et un étonnant batteur Benjamin Henoc, avec un groove terrible. Le Belmondo par contre, il devait avoir un peu abusé de l'excellent vin de Touraine avant le concert... Inspiré et bien "dedans", mais pas hyper précis, et à la trompette, ça ne pardonne pas !

Francis et ses peintres invitent Louis Sclavis

Malgré la fatigue je ne regrette pas d'y être allé car c'était très bien. J'ai trouvé ça accessible mais en même temps aventureux. Une belle alliance entre le saxo et la clarinette, et une jolie section rythmique derrière : chouette batteur (qui m'a rappelé vander par moments, me demandez pas pourquoi), bassiste impeccable et guitariste sobre mais efficace. (avec un son que j'ai vraiment adoré).
J'aurais sans doute encore plus apprécié le concert si je n'avais pas été complétement claqué, mais déjà j'ai trouvé ça très chouette.
J'y retournerai.

Prochaine étape, John Hebert Trio

Ouaip, vraiment excellent ce concert. J'ai bien aimé la diversité des compos, chacune avait sa propre couleur. Des moments très très beaux, d'autres plus déjantés (le psychopate du sous-bock  ) et même du groove. Bref, un concert très réussi, sans aucune longueur (pour ma part)
Content d'avoir vu Louis Sclavis qui est quand même un sacré musicien  

petit retour sur le concert de vendredi au Panno

John Hebert Trio - 6 décembre 2013.


Un trio franco-américain, vu que c'est un français, Benoît Delbecq (piano) qui accompagnait les new-yorkais John Hebert (contrebasse) et Gerald Cleaver (batterie). Un trio qui fonctionne à merveille et nous offre tout ce que l'on peut attendre de cette formule classique. Un superbe moment de jazz acoustique comme peut nous l'offrir le Pannonica. Du jazz contemporain magnifiquement exécuté, qui sait faire monter la sauce avec des compos contrastées et efficaces. J'ai trouvé Benoît Delbecq assez impressionnant dans ses impros (en plus du piano, il joue aussi sur un petit clavier électronique relié à un ordinateur portable), et même quand il fait rouler son poing sur les touches, ça semble complètement maîtrisé. La section rythmique a la rigueur d'un métronome et chaque solo met en valeur le talent des musiciens. Bref, une excellente soirée, sans doute la meilleure pour moi depuis la rentrée.

A noter, la participation d'un peintre qui improvisait sur deux titres du set. La première fois que je le voyais, mais la 3e pour Olivier, qui a donc cru que je me moquais de lui quand je lui ait dit que c'était original.   Ses remarques sur les motifs récurrents de l'artiste m'ont fait perdre ma concentration lors du second titre où il peignait  

les photos de Strap'

http://michaelparque.tumblr.com/post/69371467467/john-hebert-trio-pannonica-nantes-06-12-2013

http://michaelparque.tumblr.com/post/69371224813/john-hebert-trio-pannonica-nantes-06-12-2013

Joss a écrit:

A noter, la participation d'un peintre qui improvisait sur deux titres du set. La première fois que je le voyais, mais la 3e pour Olivier, qui a donc cru que je me moquais de lui quand je lui ait dit que c'était original.   Ses remarques sur les motifs récurrents de l'artiste m'ont fait perdre ma concentration lors du second titre où il peignait

Encore ?

Rien que pour ça, je ne regrette pas d'avoir été absent... Os court !

Ehn Deïss a écrit:

Rien que pour ça, je ne regrette pas d'avoir été absent... Os court !

tu devrais pourtant, car la musique était excellente   

Tout pareil que Joss c'était bien. Les absents ont eu tort, comme d'hab

Joss a écrit:

Angrom a écrit:

Je vous hais , mais d'une force !

un jour tu sera avec nous au Panno  

je l'avais bien dit   
(oui, je remonte un vieux message, je voulais me raffraichir la mémoire avec de vieux reports   )

Ehn Deïss a écrit:

Joss a écrit:

A noter, la participation d'un peintre qui improvisait sur deux titres du set. La première fois que je le voyais, mais la 3e pour Olivier, qui a donc cru que je me moquais de lui quand je lui ait dit que c'était original.   Ses remarques sur les motifs récurrents de l'artiste m'ont fait perdre ma concentration lors du second titre où il peignait

Encore ?

Rien que pour ça, je ne regrette pas d'avoir été absent... Os court !

  

 

  

samedi 14 décembre dernier au Triton:
Journal Intime invite Marc Ducret et Vincent Peirani pour la sortie du disque Extension des feux.
Découverte pour moi de ce lieu exigeant et généreux, petite salle comble avec un public très enthousiaste.
Le concert démarre sur les chapeaux de roues, avec une énergie dévastatrice qui ne cessera de monter tout au long du concert.
Seront jouées durant les 2 sets les trois suites du disque, plus un ancien morceau de Fred Gastard reorchestré pour le groupe.
Toute la musique gravite autour du son fusionnel construit par le trio (Sylvain Bardiau, trompette, Matthias Mahler, Trombone, Frédéric Gastard, Saxophone basse) depuis plusieurs années.
Le premier set, assez proche des structures très écrites des morceaux fait entendre toute la puissance des 5 musiciens, leur plaisir à construire un son collectif homogène et faire sonner le groove si particulier imaginé par le compositeur Frédéric Gastard.
Il était d'ailleurs très touchant de voir Ducret, (si central et magistral dans ses projets) complètement aux aguets, impliqué (presque appliqué) dans l'interprétation de cette musique complexe et même surpris et amusé lors du second set par les délires glougloutants du trio.

Le second set faisait entendre plus d'improvisations individuelles et a donné quelques passages un peu plus fragiles du fait de la jeunesse du groupe sur scène (on pense par exemple à un duo Ducret/Peirani qui a mis un peu de temps à se trouver), mais les rares petits flottements sur la tenue du discours ont été vite balayés par la bonne humeur et les facéties de Fred Gastard qui s'est avéré être un maître de cérémonie à la joie communicative.
Autres moments d'intensité: solo improvisé de Frédéric Gastard echevelé, parfois très (trop?) proche de la musique de Colin Stetson, et rappel constitué par une somptueuse version d'Angel d'Hendrix, "Chant de noël" selon Fred Gastard où Ducret a pu offrir à l'auditoire encore son lyrisme à fleur de peau et sa sonorité envoûtante.

Une soirée exceptionnelle, généreuse, joyeuse et jouissive dont on espère qu'elle pourra se reproduire le plus possible suite à l'appel lancé par Frédéric Gastard aux programmateurs français....

Machado / Liebman / quatuor Sophos au Pannonica Mercredi - Painting Notes In The Air
J'ai beaucoup aimé, belle musique accessible et aventureuse, une alliance inédite (enfin pour moi , ça avait sans doute déjà était fait) entre jazz et quatuor à cordes. De beaux solos de Liebman au Sax soprano, une belle alliance avec le trompettiste / bugliste, et Machado qui tient la baraque au piano derrière ... très sympa, un des concerts que j'ai le plus apprécié au Panno avec John Hebert pour l'instant ...

Straphanger m'a dit : "c'était ringard" !   

Moi, j'ai bien aimé... Certainement pas le concert de l'année (enfin, je l'espère, car sinon, ça craint), mais j'ai passé un bon moment ! Par contre, je n'achèterai pas l'album...

Les cordes étaient très chouettes, c'était un beau moment que de voir Dave Liebman à 2 mètres de distance, et j'ai aussi été très emballé par le bugliste/trompettiste, dont le son et le jeu étaient magnifiques. Le pianiste-leader, par contre, sympa, mais sans plus, aussitôt oublié... A noter que le sonorisateur était pour l'occasion Gérard de Haro, du Studio La Buissonne, un nom et un lieu que les amateurs de jazz français connaissent bien ! Pour le coup, j'ai tout de même trouvé qu'il abusait un poil de la réverb'...

Un gros point noir, qui m'a fait peur, car si le concert s'était poursuivi de la sorte, j'aurais beaucoup souffert : la reprise d'un fado, avec des arrangements ignobles dignes d'une fête de village bien moisie ! Le reste était assez hypnotique, ce qui me convenait plutôt bien, vu l'état de fatigue...

moi j'ai tout aimé, même la fête au village  

Moi j'ai rien aimé sauf les interventions de Dave Liebman, mais c'est normal !  

Du moment que vous avez tous aimé Dave Liebman   

Là, je reviens de Guillaume Perret & Electric Epic à Vannes... J'en reparle demain, mais c'était    

J'avais poutant adoré le concert à Rouans, mais là, c'était à des kilomètres au-dessus ! Rock'n Roll !  

t'en pas pas reparlé demain, ou alors c'était pas celui-là...   

Ben moi j'étais hier soir au liberté pour le concert du Spring 4tet (Joe Lovano, Leo Genovesi, Esperanza Spalding, Jack Dejohnette) et je ne regrette pas du tout.   

J'y allais sans grande conviction pour voir une légende du jazz avec la crainte d'une acoustique déplorable, et bien premier bon point, très belle acoustique, aérée et confortable (il faut dire que j'avais une place au deuxième rang, à 5 mètres des musiciens, je doute que les gens assis à 50 mètres au fond de la salle ait eu le même ressenti.)

Ce genre de all-stars peut aussi laisser craindre un fonctionnement routinier; deuxième démenti, beaucoup de simplicité, de fraîcheur et d'enthousiasme chez ces individualités qui prenaient de toute évidence un grand plaisir à jouer ensemble.   
Autre réticence de taille pour moi, la présence d'Esperanza Spalding, associée pour moi à un Jazz pop-world sur-médiatisé. Bing, re-belle surprise (ça m'apprendra à avoir tant d'à-prioris), non contente d'être une redoutable contrebassiste, son sourire, sa simplicité et ses compositions ont amené ce qu'il fallait d'originalité et de fraîcheur à un effectif instrumental si rebattu, et c'est elle qui m'a le plus impressionné.   
Le répertoire un peu disparate du fait de la direction à 4 têtes a permis de voyager dans des couleurs très diverses, à défaut d'avoir une ligne directrice unifiée, et si les les 2 premiers thèmes très "be-bop" dans leur esthétique et leur fonctionnement m'ont fait craindre un concert prévisible, les thèmes suivants ont ouvert le champ esthétique, amenant des surprises à chaque nouveau morceau.

Un morceau très ouvert et expressionniste de Joe Lovano a permis au pianiste de donner un solo très écorché, gestuel et atonal (certains diraient "free", mais il faudrait faire un débat sur cette appellation, qui veut dire tout et n'importe quoi selon les personnes).
Et au niveau composition, c'est encore E. Spalding qui m'a frappé par son univers, transformant ce 4tet si classique en trio de saxophones avec batterie, voire en 4tuor vocal grâce à ses emprunts à une Afrique fantasmée.
Jack Dejohnette était en pleine forme et c'était très touchant d'associer ce grand monsieur en train de jouer avec joie et générosité à 50 ans d'histoire du jazz.   
Joe Lovano qui m'avait un peu déçu dans le 4tet de Mccoy Tyner à Vannes était bien, mais je n'ai pas retrouvé la fougue et le puissance qui m'ont fait adorer ce saxophoniste il y a quelques années.

Au final, pas le concert de ma vie, mais un moment joyeux et généreux de musiciens qui s'éclatent (on aimerait que tous les musiciens de jazz aient cette joie de vivre et de partager).
Je recommande chaleureusement ce 4tet pour ceux qui pourrait le voir bientôt au théâtre du Châtelet à Paris.     

Bon, j'en aurais presque des regrets, du coup...

Merci pour ce beau compte-rendu, en tout cas !  

tu peux regretter, je pense que ça t'aurait beaucoup plu...   

Gros succès du 1band 2.0 ( 1band4acrew du collectif 1name4acrew) à la salle Paul Fort comble pour l'occasion ce qui a surpris et ravi musiciens et organisateurs! (comme me le rappelait GodArt le grand ensemble de Ducret n'avait rempli que la moitié de la salle) . On y reconnait même des têtes connues





http://www.1name4acrew.com/

Tu connais des stars toi !! T'as de la chance Strap   

Superbe concert ! Une musique entre finesse et puissance ! Dès Illusions/Conspiracy Generation, le voyage commence... Un son (le théâtre de Cholet est impressionnant !) à tomber et une ambiance comme je l'ai rarement vu par chez moi. Je ferai le détail plus tard.

Sinon, heureux d'avoir pu partager cette soirée avec Ehn et la "légendaire" Ehnette (Joss, on se rattrape dimanche   ) et d'avoir fait (dans l'impro !) un beau cadeau d'anniversaire à mon poto Cédric. Et surtout, merci aux   de m'avoir fait connaître Maalouf.  

Cool que le concert t'ai plu.

Je pense que j'ai quand même pris la bonne décision car j'étais quand même pas mal dans le gaz pendant la journée d'hier. J'en aurai chié pour la route  

c'était complet ou pas ?

Oui plein comme un œuf ! Superbe ambiance et cette salle est vraiment excellente : le son est d'une pureté ! Et puis au deuxième rang (la scène est basse), juste en face du guitariste...  
Si je ne suis pas en vacances, je retournerai bien le voir en juillet à Segré.

Excellente soirée hier avec le concert de Marc Ribot - Ceramic Dog !
Un pur moment d'incandescence ! Ils étaient visiblement venus faire un bœuf entre copains, de manière anonyme, le bassiste (mais aussi guitariste et percussionniste) n'a même pas pris le temps de retirer sa doudoune  ! Un Ribot habité, complétement génial, même si on a surtout profité de son profil et donc finalement peu profité de sa virtuosité ! (Visuellement hein)
Du blues d'écorché vif avec comme sur Your Turn des incursions punk jazz et même légèrement hip hop (Masters of the Internet), tantôt proprement structurées ou à l'opposé des errements instrumentaux ! J'ai souvent pensé à David Lynch pour le côté psychotique blues !
2 parties de 45min, un entracte assez long qui a permis de profiter de la Dudu à 3 roros