Le dernier film que vous avez vu

STRAPHANGER a écrit:

Miles Davis a fait cette musique pour ce film, j'éspère que tu l'avais reconnu !!!

en fait il m'a surtout semblé l'avoir reconnu dedans, il y fait une apparition au début non ?

Oui je crois avoir lu ça!

On ne sort pas indemne de la projection de ce film, je pense que seuls deux films m'ont fait cet effet: 2001 l'Odyssée de l'espace et Mulholland Drive!

Alors voilà, le problème c'est qu'après ces 2h18 magnifiques, on sort complètement sonné et on commence à se poser des questions.......et on ne trouve pas les réponses!

Jamais un film de Malick ne m'a mis dans une telle situation, tant et si bien que comme pour les films précités je suis allé me renseigner sur le net pour voir si j'étais complètement crétin ou si c'est de l'imposture intellectuelle cette histoire!

Ce qui me fait pas trop plaisir c'est que je pense que je suis crétin, je hais ces metteurs en scène qui vous font prendre conscience de votre petitude!

J'ai trouvé donc cette analyse de quelqu'un qui parle bien mieux que mézigue et qui retransmet parfaitement bien ce que j'ai ressenti, enfin ça me rassure parce qu'il a l'air bien plus intelligent que moi mais on a vécu à peu près la même expérience à l'écran , seulement lui y sait en parler!

En sortant du cinéma, et sous un ciel à peu près bleu, j’étais plongé dans un état de perplexitude avancé. Ne pouvant penser à autre chose, je retournais encore et encore les images du dernier film de Terrence Malick dans ma tête. Il est vrai que je ne m’attendais pas à ce que l’on me présente une véritable cosmologie illustrée. Et la première chose que je me suis dite est : « Non, ce réalisateur n’a rien de commun avec Stanley Kubrick, quoi qu’on en dise ».

Pourtant une rumeur journalistique circulait comme quoi Malick avait tenté de faire son 2001 à lui. Certes, le spécialiste des effets spéciaux, Douglas Trumbull, qui a justement travaillé sur 2001 est présent au générique. De nombreuses séquences se passent dans l’espace et font dans la pure poésie visuelle. Soit. De plus, si l’on voulait vraiment faire concorder tous les indices, l’on pourrait rajouter que les références philosophico-métaphoriques sur le sens de l’existence sont légions, et que Malick a une maitrise technique du steadycam hautement élaborée (ce qui n’a aucun rapport avec 2001 soit dit en passant, mais puisqu’on file la métaphore kubrickienne…) etc…

Sauf que l’on oublie un peu vite une chose. Pas forcément la base de tout le cinéma de Malick, mais en tout cas la véritable base de ce film : la foi. En l’homme. En Dieu. En quelque chose en tout cas de bien plus grand, puissant, et certainement plus sage que toutes ces petites particules que nous sommes. Parce que si pour Kubrick l’homme restait une denrée périssable, pour Terrence Malick au contraire il s’agit de bien plus. Point de froideur ou de recherche de la symétrie parfaite, du cadrage au millimètre, ou de l’échelle de plan au rasoir. De l’improvisation, des mouvements désordonnés, mais surtout une sentimentalité non feinte. Mais essayons de reprendre nos esprits.

Le film semble selon moi se décomposer en quatre parties. Un prologue, dédié à la mort du fils du couple principal. Le père étant interprété par Brad Pitt, et la mère par Jessica Chastain, on comprend donc que Sean Penn n’est autre que le fils, ou plutôt l’un des fils du couple, qui a réussi sa vie bien des années après cet évènement. Mais la narration de cette séquence, complètement explosée laisse place à beaucoup d’interrogations qui seront en partie résolues par la suite.

Vient donc ensuite une partie que nous pourrions aisément appeler « l’origine du monde », séquence poétique, onirique, purement expressive, ou l’on démarre de l’Univers pour allers vers une galaxie, puis vers une planète mystérieuse (je casse le suspens : la nôtre) qui va connaître de grands bouleversements jusqu’à abriter les premières apparitions de la vie, d’abord microbiennes, puis animales.

La troisième et plus longue partie du film concerne justement cette famille présentée en introduction, et développe les rapports complexes qui se sont joués entre ce père autoritaire, cette mère tendre et les trois fils qu’ils ont eus. Enfin l’épilogue nous donne une vision du Paradis, du moins d’un Paradis possible ou les âmes perdues se retrouvent, selon la vision du personnage de Sean Penn, l’ainé de la famille qui a bien grandi, et monte dans un de ces ascenseurs de gratte-ciel interminables comme pour atteindre le Dernier Lieu des Hommes.

Beaucoup de choses donc. A voir, à entendre, mais pas forcément à comprendre. La logique et l’efficacité narrative ne sont pas au cœur des préoccupations du réalisateur. Tout d’abord, ce que j’ai profondément ressenti, c’est que ce film est au fond comme une sorte de conversation avec Dieu : en témoigne les quelques plans sur un halo mystérieux de lumières colorées pendant lesquelles les personnages adressent leurs peurs, leurs prières, leurs espoirs, en quelques mots doucement murmurés. Tout au long des différentes parties, cette adresse au divin n’aura de cesse de s’exprimer sous différentes formes : verbalement tout d’abord, avec les interrogations de la mère sur la mort de son enfant, du frère sur la mort de son cadet, du père, sur sa propre faillite. Visuellement, avec les séquences sur « l’origine du monde » ou le propos est plus nuancé et ne semble pas prendre partie. Pourtant il y un élément qu’il serait difficile de ne pas mentionner : après être parti de la formation des galaxies pour aller jusqu’aux dinosaures et leur extinction (par un petit plan malin sur une météorite), Malick fait totalement l’impasse sur l’apparition de l’homme (ou de ses ancêtres). Au lieu de cela, il laisse planer une certaine interrogation, et passe directement à l’histoire de la petite famille, en commençant bien sur par la naissance du premier enfant. Enfin, que dire de la séquence de fin, véritable vision du Paradis, de la réconciliation père-fils, du retour des disparus (le frère cadet dont Malick ne montre aucune image de mort, puisqu’il s’agit vraiment d’un film sur la vie), lieu indéterminé, proche de la mer (dont l’image et surtout le son ne cessent de nous occuper l’esprit durant tout le film, comme peut être le lieu d’une matrice originelle) ou l’évoquant dans la région d’un lac salé. Visions de femmes aussi, comme des anges, enveloppant et rassurant la mère quant au devenir de son enfant. Avant la redescente sur Terre du frère. Explications : un plan quelque temps avant présentait un ascenseur montant, et à la fin de cette séquence on retrouve Sean Penn dans un même ascenseur qui descend. Visage illuminé, rayonnant. Révélation ? Peut être… en tout cas l’on pourrait certainement discuter longuement du dernier plan du film, sur un pont. Ou mène t-il ? Là ou le spectateur voudra bien aller surement.

Je me rends bien compte après avoir dit tout cela qu’il m’est impossible de résumer l’expérience de ce film en ces quelques lignes. Il s’agit d’un film ambitieux, qui tente d’embrasser la vie comme un tout organique, béni, sacré même, et de replonger aux racines les plus profondes de notre existence, tout autant spirituelle que biologique, pour en dresser un portrait si ce n’est exhaustif, au moins fidèle. C’est peut être cela qui fait dire à certains que ce film est prétentieux, grandiloquent, décousu. Quelque part, il est à l’image de ce que peut être une vie : parfois cohérente, logique à l’extrême, parfois chaotique, parfois juste incompréhensible, mais belle (pensons au miracle).

D’une certaine façon, si ce n’avait pas été un film de cinéma, cette œuvre aurait pu être un chapitre de la Bible, ou presque un Évangile. Une suite d’aphorismes, de conjugaisons de plans crées et imaginées non pas dans le souci d’une continuité scénaristique à laquelle le spectateur pourrait s’accrocher, mais bien plutôt comme une suite musicale , un ensemble de notes dont chaque élément pris séparément ne veut dire plus que lui même, mais dont tous les élément mis ensemble se transcendent en une harmonie. Importance du son dès lors, qui chez Malik en général fait toujours l’attention d’un soin particulier. Bruit de la mer, sons de la nature surmixés, prenant le pas sur tout le reste : Terrence cadre ses sons comme il cadre ses plans steadycamés, avec virtuosité. Avec, quelque part, le souci constant que ce qui soit entendu ne corresponde pas nécessairement à la logique de ce qui est vu mais bien plutôt ressenti. Choix de musique aussi, qui confirme de plus le point de vie spirituelle émis par le film : un lacrimosa pour « l’origine du monde » (qui fait suite, ne l’oublions pas, à la mort de l’enfant), et un requiem, pour l’épilogue,et pour ne citer que ces exemples.

Il est intéressant de constater à ce titre que la spiritualité redevient un thème majeur du cinéma contemporain. Durant la projection, je ne pouvais m’empêcher de penser à Des hommes et des Dieux sorti quelque temps avant. Là aussi on retrouvait un souci de se rapprocher de l’expérience humaine par le biais de l’expression de la foi, mais jamais de façon univoque : comme le titre l’indique, il y a DES hommes et DES Dieux. Et si il n’y a qu’un seul “Tree of life”, il comporte en revanche une infinité de branches. Mais de cette évocation provient également quelque chose de profondément humain. La relation père-fils œdipienne est extrêmement touchante tant la mère et le père représentent chacun de leur côté l’idée d’un idéal, toutefois difficilement atteignable. Elle, est aimante, tendre, douce, mais toutefois soumise aux humeurs, à la rigidité de son mari. Lui, justement, pense que pour réussir dans la vie il ne faut pas être trop gentil, et met en pratique ses valeurs comme un officier à cheval sur la discipline le ferait avec ses troupes (penser à La Ligne rouge, et ses figures de soldats perdus dans la violence d’une guerre, et ou les capitaines vous rappellent sans cesse que l’armée est votre autre famille).

Le dernier film de Malick nous fait commencer là ou ses précédents nous amenaient progressivement : la nostalgie d’un Paradis perdu, d’une innocence meurtrie. En s’ouvrant sur la perte d’un enfant, dont nous ne saurons rien des circonstances, nous voyons d’abord de ce père l’image d’une défaite, un souvenir marquant de honte. La mère, inconsolable, ne quittera plus nos pensées, et sa douceur à venir aura un gout d’amertume. Pourtant cette partie n’est pas filmée comme un drame larmoyant, Malick déjoue les conventions en jouant avec sa caméra pour en utiliser toutes les possibilités géométriques, cadrant à l’envers, de biais, usant de figures de styles inédites comme ses traveling avant rapides vers des personnages qui se coupent juste avant l’impact. Tout cela me fait dire que le réalisateur ici n’a pas voulu faire un film de plans enchainés mais plutôt de motifs emboités : la mer, et son idée sonore récurrente, faisant le lien avec un vol de milliers d’oiseaux sous forme de vague ; ces travelling avant qui se répondent les uns les autres (d’un frère à l’autre, à travers les ages par exemple) ; les halos colorés et les couleurs du ciel cosmique, et j’en passe… Pour faire un film sur la vie, Malick nous propose non pas d’en raconter une à l’ancienne et d’en tirer une morale : il tente carrément le pari d’en embrasser toutes les manifestations physiques, spirituelles, morales (matérielles et métaphysiques pour résumer) possibles. En quelque mot l’on pourrait dire : un monde est une vie.

Toutefois, avec tout cela, mon état de perplexité n’a pas disparu pour autant. Si le film recèle quelques moments de grâce intense les parties semblent avoir du mal à s’imbriquer les unes aux autres. “L’origine du monde” par exemple, moment de poésie, s’est transformé quelquefois dans mon esprit en un clip pour le National Geographic, magnifique certes, mais long, diluant l’attention que l’on porte au spectacle et à sa signification. L’exacerbation de la spiritualité peut aussi être vue comme un frein à cette attention : Malick éteint quelque peu ses références essentielles à l’histoire américaine (à l’œuvre dans ses films précédents) pour atteindre à l’universel, mais la partie familiale nous y replonge malgré elle. Peut être que quatre heures n’auraient même pas suffi pour fluidifier ce passage du général au particulier, mais ici en 2h18 l’ensemble laisse parfois transparaitre une certaine artificialité.

Les images de Malick tentent de nous extraire du marasme visuel que tous les types de médias peuvent nous vomir. Le geste est honorable, mais les nier ne suffit pas à les faire disparaitre. Un exemple simple est la présence de Sean Penn dans le film : quasi-inexistant, il est censé représenté la version grandie du fils ainé mais ne fait que naviguer entre les images, il ne les habite jamais, et le petit garçon qui joue son rôle enfant aurait bien plus que lui mérité son nom en haut de l’affiche. Joie du marketing. Il n’est pas un lien, alors qu’il est présent au début, quelques fois au milieu et à la fin : son travail dans le building n’est qu’accessoire, un plan furtif suggère qu’il a une vie de couple, on entend vaguement une conversation avec son père au téléphone, mais ces quelques pistes lancées en l’air n’atterrissent pas. Son vrai moment de vie n’est que dans le Paradis perdu, où il retrouve sa famille. Et encore, ce n’est peut être qu’un rêve…

Impossible dès lors de parler de matérialité spirituelle, car cette matérialité justement du monde d’où est issue cette vie dont veut nous parler Malick n’est qu’esquissée : si la violence de La Balade sauvage, les travailleurs des Moissons du Ciel les soldats de La Ligne Rouge ou du Nouveau Monde pouvaient nous permette de faire la balance entre ce monde d’où l’on vient, et ce monde que l’on voudrait faire naitre, ici tout semble comme joué d’avance. Je n’irais pas jusqu’à dire que le spectateur en est exclu, mais les nombreuses références à l’Être Suprême nous sortent quelquefois du chemin de foi humaniste que le réalisateur tente de proposer.

Film-somme, rêve d’un film, une chose est sure : il ne peut laisser indifférent. Pour preuve les critiques de tout bord s’écharpent déjà pour savoir s’il faut crier “au génie! ” ou au “au scandale!”. Peu importe au fond. Un film avec une telle profusion de motifs mérite à coup sur plusieurs visions, mais laissera toujours une impression de ne pas pouvoir toujours suivre ses circonvolutions. Un film sans âge en quelque sorte, ambitieux, dont la profondeur est tellement interne à son propre système que parfois l’on pourrait le qualifier d’hermétique. Mais ce n’est pas tout à fait juste : je ne fais que résumer un des points du film. Finalement, il s’agit d’un gigantesque vitrail qui narre plusieurs épisodes métaphoriques d’une même histoire. Et comme pour les églises, on ne sait pas forcément pourquoi on y rentre, mais on sait à coup sur pourquoi l’on n’y rentre pas. (http://culturevisuelle.org/visionaute/archives/367)

J'ai acheté le blu-ray la semaine dernière. J'ai hâte de le voir !

Les deux précédents m'ont scotché ! Parmi ce que j'ai vu de plus beau au cinéma !

J'ai adoré les (seulement) 4 précédents films de Malick : La ballade sauvage, Les moissons du ciel, La ligne rouge et Le nouveau monde..........tous d'abord très facile et effectivement très beaux, chose à laquelle je suis très récéptif.
Ici la manière virtuose de filmer est toujours présente.....à tomber sur le cul....et puis il y a le reste !!!!
Fabuleux film bien sur mais à revoir au moins 50 fois avant d'en avoir fait le tour!

Je l'ai raté au ciné alors que Malick est un de mes réalisateurs cultes ... Je vais me rattraper avec le BR , je pense

Bon, voilà, j'ai profité de mon après-midi "libre" pour regarder The Tree Of Life !

Et je suis content de l'avoir fait seul ! Même si je le reverrai bien volontiers avec Miss Deïss !

Depuis que le film s'est arrêté, je n'arrête pas d'y penser (et comme pour Le Ruban Blanc d'Haneke, j'ai l'impression que ça va durer quelques temps). Ce film m'a bouleversé ! Et je sais qu'au prochain visionnage, ce sera encore mieux, car je n'ai pas forcément tout de suite accroché à la partie "Génèse" ! Quand au bout de 20 minutes, le film part dans une (semble-t-il) direction totalement différente et qu'en plus, ça dure, on se demande s'il va se passer autre chose ! Et pile au moment où poind l'ennui, le film reprend son cours... Je comprends d'ailleurs l'allusion au National Geographic dans l'article fort intéressant ci-dessus. Ceci dit, le féru d'astronomie que je suis a pris son pied devant cette merveille visuelle !

Un film très lent, où on a l'impression qu'il ne se passe pas grand chose alors qu'en réalité, le spectateur est assailli par un déluge d'information dont il devra ensuite faire le tri... Ou pas ! Ce qui explique probablement pourquoi les avis ont été très tranchés (chef-d’œuvre ou supercherie) ! Ce qui explique pourquoi Straphanger, l'auteur de l'article ou moi-même soyons toujours médusés, des heures après l'avoir vu !

La comparaison avec 2001 est tentante , mais me semble trop facile... Malick a créé une œuvre totale, visuellement époustouflante, mais aussi construite comme une gigantesque pièce de musique (qui a ici une importance cruciale, semble-t-il).

Mais je me garderai bien d'en aborder le fond pour l'instant, tant il est clair qu'il faudra le revoir encore et encore pour espérer, peut-être, en percer les secrets !

Les acteurs sont extraordinaires, avec une mention spéciale aux enfants, incroyables !

Ehn Deïss a écrit:

Ce disque m'a bouleversé !

Tu sais que c'est un film, hein, et que tu peux ouvrir les yeux ?

Verbena a écrit:

Ehn Deïss a écrit:

Ce disque m'a bouleversé !

Tu sais que c'est un film, hein, et que tu peux ouvrir les yeux ?

non non c'est bien un disque, même si c'est un film qu'il y a dessus

Merci, Joss, tu me sauves la mise !

Par contre, il a fallu un message de Verbena posté un jour après pour que l'on me fasse la remarque... Mon message n'intéresse personne !

Ehn Deïss a écrit:

Merci, Joss, tu me sauves la mise !

Par contre, il a fallu un message de Verbena posté un jour après pour que l'on me fasse la remarque... Mon message n'intéresse personne !

si si, j'avais lu ton post, remarqué la boulette, mais j'ai pas le courage de relever

Spoiler:

Ben je n'ai pas encore vu le film, donc je ne peux pas participer au débat pour le moment ^^

Lisa Langseth - 'Pure' (Till det som är vackert, Suède 2010)
J'avais un peu peur en lisant le fil rouge du film (une jeune fille paumée qui voit sa vie bouleversée le jour où elle découvre Mozart...), mais ce film vaut définitivement mieux que ce à quoi on pourrait s'attendre, parce qu'il évite les raccourcis enjoliveurs et parvient à entretenir un sentiment de malaise pendant toute sa durée, ce qui tient surtout à la performance d'Alicia Vikander. Perdue entre deux mondes, le premier qui la répugne, le second pour lequelle elle se trouve définitivement 'inadaptée', ce malgré des tentatives de plus en plus désésperées pour s'y accrocher.
Vikander vraiment remarquable sous sa multitude de visage; inquiétante et pathétique dans son incarnation d'une innocence dépourvue de conscience.


Susanne Bier - 'Revenge' (Hævnen, Danemark 2010)
J'avais été très ému par 'After the wedding', qui parvenait à flirter avec le mélo tout en parvenant à demeurer juste et touchant. Ici j'ai l'impression qu'elle a fait un pas de trop avec un film globalement lisse et mielleux, voire caricatural. Il pose des questions intéressantes, mais sa façon d'y répondre me semble assez inconsistante.

et puis encore:

N'ai jamais été fan de la mise en scène d'Audiard, mais je ressors ici plutôt convaincu. Bonne idée de chercher à faire sortir quelques images de la tête de son héros, qu'il s'agisse de passages presque oniriques ou de ses 'fantômes'. Très bon

Cet après-midi : Stalker, de Andreï Tarkovsky... Excellent, mais il va falloir que je le revois car je suis sans doute passé à côté de pas mal de trucs...

En tout cas, une merveille visuelle... Et l'impression d'avoir été manipulé, aussi !

Fascinant ! Le genre de film qu'on n'oublie pas !

Ehn Deïss a écrit:

Cet après-midi : Stalker, de Andreï Tarkovsky... Excellent, mais il va falloir que je le revois car je suis sans doute passé à côté de pas mal de trucs...

En tout cas, une merveille visuelle... Et l'impression d'avoir été manipulé, aussi !

Fascinant ! Le genre de film qu'on n'oublie pas !

Ah, super! J'ai presque été déçu en le revoyant tellement le premier visionnage m'avait fait une impression magique, avec des plans comme celui-ci:

...mais c'est un film qui a véritablement été un choc quand je l'ai découvert.
Une tendresse particulière aujourd'hui pour ses deux dernières réalisations, Nostalghia et Le sacrifice...

tu tapes dans le lourd en ce moment ED...
Tarkovsky j'ai pas tout vu mais ca ne m'a jamais déçu... J'ai un souvenir ému de Andrei Rublev que j'avais vu au ciné à Rennes... Stalker aussi , et puis le Sacrifice , très bergmannien (et avec Valérie Mairesse).
Je suis un peu moins rentré dans "le miroir", par contre...
C'est hallucinant de voir combien ce cinéaste est influent , et fascinant... Une sorte de Lynch avant l'heure ...

Ouaip! Stalker et Solaris 2 grosses claques qui demandent reflexion! Pour le moins!!!

Angrom a écrit:

tu tapes dans le lourd en ce moment ED...
Tarkovsky j'ai pas tout vu mais ca ne m'a jamais déçu... J'ai un souvenir ému de Andrei Rublev que j'avais vu au ciné à Rennes... Stalker aussi , et puis le Sacrifice , très bergmannien (et avec Valérie Mairesse).

Pour cause, tourné en suédois sur l'"île" de Bergman (à deux pas de l'endroit où Bergman a notamment tourné Persona, La honte och Une passion), avec quelques uns de ses acteurs fétiches ((le très grand) Allan Edwall, et Erland Josephsson que l'on retrouvera dans le rôle principal de Nostalghia) et avec une partie de l'équipe technique que l'on retrouvait sur (le chef d'oeuvre de Bergman..!) Fanny & Alexandre, et en premier lieu Sven Nykvist à la photographie (une composition visuelle merveilleuse d'un bout à l'autre!).
Grand grand film que je revoie régulièrement..!

Angrom a écrit:

tu tapes dans le lourd en ce moment ED...

j'aime bien quand l’appelle ED, du je lui collerais bien un nouvel avatar




fin du HS

Khyber a écrit:

Angrom a écrit:

tu tapes dans le lourd en ce moment ED...
Tarkovsky j'ai pas tout vu mais ca ne m'a jamais déçu... J'ai un souvenir ému de Andrei Rublev que j'avais vu au ciné à Rennes... Stalker aussi , et puis le Sacrifice , très bergmannien (et avec Valérie Mairesse).

Pour cause, tourné en suédois sur l'"île" de Bergman (à deux pas de l'endroit où Bergman a notamment tourné Persona, La honte och Une passion), avec quelques uns de ses acteurs fétiches ((le très grand) Allan Edwall, et Erland Josephsson que l'on retrouvera dans le rôle principal de Nostalghia) et avec une partie de l'équipe technique que l'on retrouvait sur (le chef d'oeuvre de Bergman..!) Fanny & Alexandre, et en premier lieu Sven Nykvist à la photographie (une composition visuelle merveilleuse d'un bout à l'autre!).
Grand grand film que je revoie régulièrement..!

oui je savais tout ça , mais c'est utile de le préciser

Oui, n'peux pas m'en empêcher dès qu'on parle de Bergman quelque part

Quelqu'un peut il me donner les clefs de la maison Bergman car je n'arrive pas a rentrer!

Tarkovsky est un cinéaste inégalé et il réalise une oeuvre somptueuse avec Stalker tiré d'un roman de SF d'Arcadi et Boris Strougastski écrivains russes célèbres (éditeur présence du futur) écrit en 1972.
Le roman est très bon mais Tarkovsky apporte une touche onirique à ce film extraordinaire. (cf la photo publiée par ED)
Que les amateurs de SF prennent la peine de regarder ce film qui est en fait très accessible.

Ils ne seront pas déçus !!

STRAPHANGER a écrit:

Quelqu'un peut il me donner les clefs de la maison Bergman car je n'arrive pas a rentrer!

La clé de son oeuvre..?

C'est bien le probleme, c'est tout a fait la même expérience quand je vois un film de Bergman! J'ai au moins un point commun avec Villeret!

STRAPHANGER a écrit:

C'est bien le probleme, c'est tout a fait la même expérience quand je vois un film de Bergman! J'ai au moins un point commun avec Villeret!

Des fois que tu ne l'aurais pas vu, je le repète, mais Fanny & Alexandre est une merveille, et tranche nettement avec toute sa production antérieure. Ce qui ne veut pas dire que tu l'aimeras pour autant, mais c'est un film plein d'humour, d'humanité et de nostalgie, et qui est visuellement tellement au dessus de tout ce qu'il a pu réaliser, qu'on a du mal à croire qu'il s'agit.. d'un "film de Bergman". La photographie, la couleur et la composition des scènes sont juste le travail d'un grand artiste. Bergman et Tarkovski se vouaient d'ailleurs un grand respect mutuel, et je n'ai pas de mal à croire que le travail esthétique accompli par Bergman sur ce film a pu avoir une influence sur les dernières oeuvres de Tarkovski.
J'en touchais d'ailleurs un mot quelques pages plus tôt: https://zoreilles.forumdediscussions.com/t106p675-parlez-nous-du-dernier-film-que-vous-avez-vu#43874 (et je rajoute encore que la version longue s'impose obligatoirement pour ce film, avec un superbe coffret paru chez Criterion)

Sinon, j'ai encore en mémoire deux films de Bergman potentiellement recommendables à ceussent qui n'aiment pas Bergman: Tourments, réalisé en 1944 par Alf Sjöberg sur un scénario de Bergman, espèce de thriller remarquablement mené autour d'un lycéen et d'un professeur sadique et puis L'oeil du Diable tourné en 60 sur un scénario plutôt improbable pour un film de Bergman: le Diable propose un marché à Dom Juan, une ballade sur Terre si ce dernier accepte de séduire une jeune fille "au coeur pur" et s'emparer de sa chasteté... Et un excellent film, léger et touchant. Et d'ailleurs une troisième réalisation qui me vient en tête, Le visage (1958), celui ci un peu plus représentatif du travail de Bergman (et notamment assez proche du Septième Sceau, mais avec quelque chose de plus moderne), où Bergman nous entraîne au milieu d'une troupe de magiciens pour une ultime représentation... Des films souvent considérés comme mineurs dans sa filmographie, mais peut-être ses meilleurs divertissements.