David Spencer Ware est un saxophoniste ténor (il joue aussi du saxello et de la flûte sur certains albums)... Né en 1949, il a fait ses armes au sein du quartet de
Cecil Taylor, avant de prendre son envol et de sortir une série de disques, essentiellement en quartet, tout simplement phénoménaux. La période dorée commence en 1991 et se clôt en 1998, où l’interaction avec ses comparses et son expressivité atteignent des sommets... Pour moi, c'est simple :
David S. Ware est à cet époque l'équivalent de
John Coltrane en 1961-1967 ! Sans le copier (d'ailleurs, son maître serait plutôt
Roland Kirk), c'est le seul saxophoniste à avoir amené l'instrument à ce niveau, tant dans la technique que dans l'engagement ultime et l'absence de clichés : un son d'une puissance phénoménale, sans aucune concession, qui vous traverse, et projeté avec une telle foi que beaucoup ici pourraient y trouver leur compte. Son "classic quartet" est composé de
Matthew Shipp au piano et
William Parker à la contrebasse (tous deux influents dans la sphère jazz contemporaine), le siège du batteur ayant été sujet à fréquents bouleversements (
Whit Dickey et
Susie Ibarra seront les musiciens les plus marquants à ce poste
). Je connais très peu la période 2000-2012 et ne serais pas contre quelques avis...
David S. Ware est hélas décédé en 2012...
En attendant, des albums à écouter :
En premier lieu :
David S. Ware Quartet Flight Of ISorti sur le label japonais DIW, il s'agit d'un de ses chefs-d’œuvre ! Rien que l'exposé du premier thème, "Aquarius Sound" convaincra n'importe qui de la beauté de cette musique. Un riff de contrebasse, simple mais beau, rapidement mêlé à la batterie, avant l'entrée, magique du piano... Le reste est du miel pour les oreilles ! Son album le plus accessible, avec tout de même quelques passages plus expérimentaux...
L'album est écoutable
ici.
Trois disques marquants, pour ne pas dire choquants et bouleversants, sortis en 1994-95 :
David S.Ware Quartet EarthquationDavid S.Ware Quartet CryptologyDavid S.Ware Quartet Dao Le dernier morceau, "Dao", est sans doute ce que je préfère d'eux...Les quatre dernière minutes, pendant lesquelles
Ware joue en souffle continu tandis que
Shipp déploie des accords d'une beauté majestueuse, font partie de ce que j'ai entendu de plus intense !
A noter, fait étonnant, que le quartet de
David S.Ware a aussi sorti deux albums chez... Sony/Columbia ! Dont un,
Go See The World, est pour le moins anti-commercial !