Les pépites oubliées

Chris a écrit:

Yves a écrit:

Bon je vous mets les belles pochettes des disque dont je vous ait parlé plus haut récemment ANGEL, MONTROSE, FOGHAT, DIAMOND REO

Le Diamond Reo va être bientôt réédité par cet excellent label qu'est Rock Candy, déjà artisant d'autres superbes rééditions de classiques ou de trésors cachés des 70s et 80s.

Ce n'est que justice pour ce Diamond Reo, passé complètement à la trappe à sa sortie en 1976 je l'ai en vinyle en pressage français, qui pour une fois est une rareté, la pochette est lègèrement différente et totalement en noir et blanc ?? sur RYM je suis le seul à l'avoir ??

Yves a écrit:

Bon fini de rigoler passons aux choses sérieuses, c'est à dire à un niveau supérieur :
FOGHAT : "Live" de 1977un des plus grands live de hard sudistes boogie de tous les temps, si vous passez à côté de ce disque et que vous aimez le hard sudiste, boogie, il y a crime de lèse majesté c'est comme si on aime la hard rock et qu'on ne connait pas "made in Japan" de Deep Purple, c'est pareil
Alors on commence avec avec "I just want to make love to you" dans une version survitaminée pour se mettre en route, c'est pas le premier titre du disque mais c'est un des meilleurs, ensuite je vous conseille vivement d'écouter "Honey Hush" alors là , c'est la tuerie totale, le tsunami, la bombe atomique, à écouter de préférence à fond la caisse si vous avez encore de bonnes oreilles (après avoir écouté çà à fond je ne garantie pas que vos oreilles soient toujours intactes )
C'est le "Highway Star" du "Made in Japan" de DP, mais à part que c'est du hard sudiste boogie qui détruit tout sur son passage, un des plus grands morceaux de tous les temps accrochez vous aux rideaux, vous êtes prévenus çà dure 5:38

Bon je sais j'écris tout çà pour rien, personne n'écoutera ce disque ce qui est vraiment dommage, peut-être toi Chris ?? qui me demandait si j'avais des trucs pas trop connus et supers bons ??

http://www.deezer.com/fr/#music/foghat/live-382038

Je l'écoute en ce moment, ce Foghat en concert ! Et c'est vrai que c'est carrément bien ! Merci pour la découverte, Yves !

Une seule chose à faire en écoutant ça : !!!

Ehn Deïss a écrit:

Yves a écrit:

Bon fini de rigoler passons aux choses sérieuses, c'est à dire à un niveau supérieur :
FOGHAT : "Live" de 1977un des plus grands live de hard sudistes boogie de tous les temps, si vous passez à côté de ce disque et que vous aimez le hard sudiste, boogie, il y a crime de lèse majesté c'est comme si on aime la hard rock et qu'on ne connait pas "made in Japan" de Deep Purple, c'est pareil
Alors on commence avec avec "I just want to make love to you" dans une version survitaminée pour se mettre en route, c'est pas le premier titre du disque mais c'est un des meilleurs, ensuite je vous conseille vivement d'écouter "Honey Hush" alors là , c'est la tuerie totale, le tsunami, la bombe atomique, à écouter de préférence à fond la caisse si vous avez encore de bonnes oreilles (après avoir écouté çà à fond je ne garantie pas que vos oreilles soient toujours intactes )
C'est le "Highway Star" du "Made in Japan" de DP, mais à part que c'est du hard sudiste boogie qui détruit tout sur son passage, un des plus grands morceaux de tous les temps accrochez vous aux rideaux, vous êtes prévenus çà dure 5:38

Bon je sais j'écris tout çà pour rien, personne n'écoutera ce disque ce qui est vraiment dommage, peut-être toi Chris ?? qui me demandait si j'avais des trucs pas trop connus et supers bons ??

http://www.deezer.com/fr/#music/foghat/live-382038

Je l'écoute en ce moment, ce Foghat en concert ! Et c'est vrai que c'est carrément bien ! Merci pour la découverte, Yves !

Une seule chose à faire en écoutant ça : !!!

Oui malheureusement FOGHAT n'a pas fait beaucoup de bons albums, c'est pour çà qu'on passe souvent à côté, on écoute un truc pas bon d'eux, et on passe son chemin, mais là faut reconnaitre que ce "Live" dépote un max, et comme je le disais, ce serait très dommage de passer à côté, si on aime ce style là

Bon, on a beaucoup parlé de John Bush avec Anthrax, mais il ne faut pas oublier que son groupe d'origine, c'est quand même Armored Saint.
A l'occasion d'une nième écoute de la réédition remastérisée du premier album "March of the Saints" éditée par l'excellent label Rock Candy (remember le Mother's Finest), j'en profite pour revenir un petit peu sur cet album sorti à l'origine en 1984.
En réponse à la NWOBHM, il y a eu au début des 80s aux USA une éclosion de nombreux groupes de heavy metal, ceci pour le meilleur et parfois aussi pour le pire ...
Concernant Armored Saint, il s'agit plutôt de la première catégorie, et ce premier album est carrément un coup de maitre. Bon, j'avoue que le morceau titre qui ouvre l'album, bien que sympathique, n'est forcément le plus marquant. Cependant, dès les premières secondes de "Can U Deliver" qui enchaine immédiatement, on passe aux choses sérieuses avec un riff accéré qui nous faire comprendre que ça ne rigole plus.Ok, il ne s'agit certes pas d'un heavy ultra brutal mais il y a une énergie indéniable !
La mélodie est tout à fait présente, la voix claire et enthousiaste de John Bush contribue à rendre l'ensemble tout à fait digeste à un large public, mais il faut aussi signaler l'excellent travail du duo de guitaristes Dave Prichard (RIP)/ Phil Sandoval dont les riffs solides et les solos de qualité ne font que renforcer le sentiment de satisfaction éprouvé par les amateurs du genre à l'écoute de ce disque. Bon, on ne révolutionne absolument rien ici mais c'est la qualité de l'ensemble, interprétation, compos directes, efficaces et production limpide, qui fait la différence ...
J'avoue d'ailleurs que j'ai du mal à écouter le récent "La Raza", dernier album studio en date du groupe qui part dans une direction très éloignée des racines superbement représentées par ce "March of the Saints". On parle actuellement chez Rock Candy d'une réédition de l'album suivant, "Delirious Nomad", qui est lui aussi un très bon cru et que j'attends de pied ferme !

Il est regrettable que tu n'écrives pas plus, Chris... Car tu donnes vraiment envie de faire péter la carte bleue ! Bon, j'attends la paie, mais je vais m'intéresser à cette réédition !

Et n'hésite pas nous pondre d'autres chroniques comme celles-là : ça fait un bien fou !

Ehn Deïss a écrit:

Il est regrettable que tu n'écrives pas plus, Chris... Car tu donnes vraiment envie de faire péter la carte bleue ! Bon, j'attends la paie, mais je vais m'intéresser à cette réédition !

Et n'hésite pas nous pondre d'autres chroniques comme celles-là : ça fait un bien fou !

Merci.
Le problème est que j'ai rarement le temps et l'énergie nécessaire pour ça. Avec mes deux fils de 4 et 8 ans très prenants + le boulot, il me reste peu de jus, mais une fois de temps en temps j'ai quand même le déclic, alors là ...

Adrian Vandenberg est un guitariste hollandais, connu surtout pour avoir travaillé avec David Coverdale dans Whitesnake à la fin des eighties.
Sa carrière a commencé quelques années plus tôt, avec son groupe portant le nom très sobre de Vandenberg et cet album éponyme sorti en 1982.
J'avoue que le hard rock mélodique n'est pas mon style de prédilection car on tombe très facilement dans la mièvrerie, tentation commerciale oblige. Il y a fort heureusement quelques groupes pour donner leurs lettres de noblesse au genre, comme par exemple Thin Lizzy, Scorpions (pas l'actuel !) et MSG pour ne citer qu'eux. Si Vandenberg est moins connu que ces célèbres poids lourds, ce premier album prouve qu'il y a des injustices dans le monde de la musique car tous les ingrédients sont ici réunis pour régaler les amateurs du genre :
un chanteur qui chante juste, un guitariste de très haut niveau qui délivre des solos jouissifs, une rythmique qui assure, et surtout des mélodies et des refrains souvent imparables. Un ensemble de 9 morceaux qui passe comme une lettre à la poste, dynamique et varié dans les rythmes, avec une seule ballade et qui n'est même pas sirupeuse !
Je ne suis pas sponsorisé par Rock Candy mais leur réédition remaster de cet album tombe à point pour rappeler aux amateurs de hard mélodique combien cet album sympathique mérite qu'on s'y intéresse. J'avoue que ma dernière écoute, en voiture sur l'autoroute, a été un grand moment de bonheur tout simple, car c'est de simplicité et de spontanéïté qu'il s'agit ici ...

Praying Mantis, c'est un groupe anglais formé en 1974 et dont le premier (très bon) album, "Time Tells No Lies", n'est sorti qu'en 1981. On a tout de suite assimilé ce groupe à la NWOBHM, mais dans ce cas il s'agit alors de la branche la plus mélodique et la moins violente du genre. En effet, on est beaucoup plus proche ici d'un Thin Lizzy que d'un heavy metal à la Maiden et le grand sens de la mélodie propre aux frères Chris et Tino Troy, âmes du groupe, fait merveille en ce début de décennie si bouillonnant outre Manche. Pourtant, il faudra attendre 10 ans (!!!) pour obtenir une suite au premier album avec un "Predator in Disguise" qui, malgré quelques bons moments, laisse une impression mitigé en raison d'un côté beaucoup trop FM. En 1993, arrive un 3ème album plus fidèle cette fois-ci à la grande époque et intitulé "A Cry for the New World". Malheureusement, ce regain de forme ne sera pas confirmé par l'album suivant, "To the Power of Ten" (1995), globalement peu inspiré malgré l'arrivée en renfort au chant de l'ex-MSG Gary Barden. 5 ans s'écoulent encore alors jusqu'à l'arrivée de cet inespéré "Forever in Time" (2000) qui est à mon humble avis l'album avec le groupe est au zenith de son inspiration. On retrouve les twin guitars caractéristiques des débuts, des mélodies à la fois directes et accrocheuses mais pas lourdingues pour autant, un son aéré dans lequel les synthés sont présents mais n'étouffent pas les guitares. Cet album, avec un peu de promo et sorti 15 ans plus tôt, aurait pu faire un carton en touchant un très large public grâce à la grande musicalité de l'ensemble. On retrouve même un peu le Asia du premier album sur certains refrains ("Best Years", "Blood of an Angel" par exemple). S'agit-il pour autant d'un album formaté pour les radios ?
Quand on regarde les durées des morceaux, qui sont comprises entre 5 min 09 s et 7 min 42 s, on se rend compte qu'il s'agit de tout autre chose. On a droit à beaucoup plus que des couplets-refrains, il y a quelques breaks bienvenus, quelques légères touches progressives ("Valley of the Kings" for exemple), des parties "twin guitars", des solos de guitares qui durent parfois sans être ennuyeux, bref on ne se moque pas du monde. Sur les 10 morceaux qui composent ce disque, je ne voix qu'une seule fausse note, il s'agit du seul écrit par le nouveau chanteur de l'époque, Tim O'Hora, qui aurait dû se contenter du chant. Il s'agit d'une ballade intitulé "Remember My Name" dont la platitude contraste avec les 9 compositions des frères Troy, mais ce n'est pas bien grave car il reste plus d'une heure de "hard" rock ultra-mélodique et dynamique.
A noter la présence sur cet album, pour donner la réplique à la guitare de Tino Troy, d'un vieux de la vieille en la personne de Dennis Stratton, ex-Iron Maiden, qui officiait avec Dave Murray sur le fameux "Iron Maiden" de 1980 et qui se trouve ici dans un registre plus en accord avec ses penchants musicaux.
Je recommande donc cet album à tous les amateurs de rock mélodique en général, il n'est pas réservé uniquement aux amateurs de metal. Pour l'anecdote, sachez que mon ami de RYM minou38190 (Yves ), réputé pour la dureté impitoyable de sa notation, a mis 4/5 à ce "Forever in Time". Quant à Straphanger, s'il veut se réconcilier avec le hard rock après son expérience traumatisante à l'écoute de Vektor, voici un genre certainement plus adapté à son côté mélomane ...
Pour conclure, je déconseille fortement les 3 albums qui ont suivi "Forever in Time", car ils contiennent beaucoup de compos baclées, alliées parfois à une production qui l'est malheureusement tout autant ...

Merci, Chris ! Quel style !

Je confirme, "Praying Mantis" c'est du super, encore un groupe excellent qui a fait de très bons albums, et que presonne ne connaît, il n'y pas de justice messieurs dames

il me semble qu'on avait parlé de ce groupe au début de ce forum, j'avais du me télécharger un album dans la foulée (mais je ne sais plus lequel...)

Les fringues (George Lynch et son T-shirt), les coiffures (Geoff Tate vainqueur par K.O.), ce clip est décidément un chef-d’œuvre !

effectivement, mais c'est l'époque qui veut ça

quoi qu'il en soit je ne connaissais pas ce truc, et c'est assez sympathique de voir le "we are the world" du heavy

J'ai d'ailleurs le vinyle sorti à l'époque en format maxi 45 t. Il y a une face avec la version longue, c'est à dire avec le solo de guitare prolongé où interviennent de nombreux guitaristes phares de l'époque, et l'autre face avec la version destinée aux radio avec un solo écourté.
C'est quand même autre chose que "We Are the World" !

Vous aimez la voix de celui qui chante sur les deux premiers Iron Maiden ? vous aimez donc le grand Paul Di'anno !!!
Malheureusement, après son départ de ce groupe incontournable, on a un peu tendance à perdre sa trace ...
En fait, sans rentrer dans tous les détails, il a sorti deux albums style NWOBHM assez sympas avec le Paul Di'anno's Battlezone en 1986 et 1987, mais ceux-ci ont le défaut majeur de souffrir d'une faible production qui les rend difficilement écoutables de nos jours. Un peu plus tard, c'est à dire en 1990, Paul nous pond ce "Murder One"avec son nouveau groupe au nom sans équivoques de Killers. On reste dans la NWOBHM mais cette fois-ci, le son est enfin à la hauteur et le chanteur que nous aimons tant est en pleine forme et possède encore toutes ses capacités vocales, sa prestation est quasiment parfaite !
Sur les 10 morceaux qui composent l'album original, on ne trouve pas vraiment de points faibles, les tempos sont variés et il y en a pour tous les goûts. Bien entendu, nous n'échappons pas à une inévitable reprise de Maiden avec un "Remember Tomorrow" assez fidèle à l'original qui clotûre l'album. On remarquera aussi en troisième position sur l'album un remake assez réussi du "Children of the Revolution" de T-Rex sur lequel Paul chante avec conviction. Pour ce qui est des compositions originales, elles tiennent la route et on se demande d'ailleurs bien pourquoi elles ne sont pas plus souvent utilisées en live plutôt que de ressortir inlassablement des reprises de Maiden. Je me rappelle en particulier d'une set list de concert qui contenait uniquement du Maiden, à l'exception d'un seul extrait de ce "Murder One", l'excellent et massif "The Beast Arises" qui est peut-être d'ailleurs mon favori de l'album. On ne peut pas terminer cette petite revue sans parler des musiciens, et en particulier d'une paire de guitaristes qui assurent. Elle est composée d'un certain Nick Burr (famille de Clive Burr ou bien homonyne, je n'ai pas vérifié) et de Cliff Evans, qui avait officié avant et qui officie encore de nos jour dans Tank, groupe incontournable de la NWOBHM, bref on n'a pas affaire à des amateurs ...
J'ai constaté une fois de plus que certains membres de RYM avaient de la m ... dans les oreille car la note moyenne de cet album y est seulement de 3,16/5 sur le site. Il est vrai que Di 'anno avait placé la barre très haut avec Iron Maiden, mais de là à le saquer de la sorte, cela me semble totalement injuste et disproportionné surtout après une écoute de ce "Murder One" !!!
A noter pour terminer la sortie d'un second album de Killers en 1994 dans lequel Paul change son fusil d'épaule en essayant de coller au genre de metal à la mode à l'époque et qui était celui de Pantera. Si le résultat n'est pas aussi affreux que certains veulent bien le dire, on est quand même loin de l'album qui nous concerne ...

Tu sais que Popaul a sorti son autobiographie (The Beast) ?

Ehn Deïss a écrit:

Tu sais que Popaul a sorti son autobiographie (The Beast) ?

Ah non, mais ce doit être intéressant, je vais regarder ça !
Hier, j'en ai commandé une en anglais de Status Quo, enfin Francis Rossi et Rick Parfitt ...
C'était en livre de poche et j'en ai eu pour 5 euros tout compris, je vais travailler mon anglais.

Quand on observe cet artwork assez pitoyable, on peut légitimement penser avoir affaire ici à un de ces groupes de série Z, c'est à dire une bande de losers à l'esprit totalement puéril, des fans de heavy metal "de base" qui, après des nuits passées à s'enfiler des litres de bière en écoutant de la zique à donf, décident de faire eux même leur album, avec le vain espoir d'acquérir un jour le même standing que leurs idoles inaccessibles. Cependant, manquant totalement de moyens, ils décident de confier la conception de la pochette au petit frère du batteur qui, parait-il, possède un joli coup de crayon ...
Arrêtons ici la parodie et parlons sérieusement de ce "Programmed" sorti en 1990 par les américains de Lethal.
Qui aurait bien pu penser que derrière cet artwork à la fois minimaliste et de mauvais goût se cache une perle du heavy metal mélodique US pouvant rivaliser sans aucun problème avec le Queensrÿche de la grande époque ?
Certainement pas moi, je le reconnais volontiers, et d'ailleurs, quand un gars avec qui j'avais sympathisé sur le site "Spirit of Metal" m'avait vanté sans réserves les mérites de ce disque dans un MP dont le sujet principal était Queensrÿche, j'avoue que que je n'avais pas accordé un immense crédit à ses propos, surtout après avoir vu de mes propres yeux ce "fabuleux" dessin qui sert de couverture ...
Pourtant, dans un coin de ma tête, je me disais qu'il serait peut-être bon après tout de tenter le coup, et quelques jours plus tard, lors d'une de mes longues nuits d'errance sur le web, voyant l'objet du délit à prix raisonnable sur Amazon, je cède une fois de plus à la tentation et une quinzaine de jours plus tard, l'album est entre mes mains. Au moment de le mettre dans le lecteur, je n'en mène pas large, culpabilisant déjà, rien qu'à la vue du boitier, à propos de ce nième achat de type compulsif ...
Première surprise après quelques secondes, le son est clair, aéré et plutôt puissant, et sur la lancée le premier morceau passe comme une lettre à la poste. Alors oui, on est dans le style Queensrÿche, mais n'est pas pas Geoff Tate qui veut, et il est très facile de sombrer dans le ridicule lorsque un chanteur s'essaie à chanter comme le maitre du genre en personne. Et bien l'illustre inconnu nommé Tom Mallicoat s'en sort magistralement, et ce n'est pas tout car l'ensemble est du même calibre, la paire de guitaristes assure royalement, la rythmique est solide, et les morceaux défilent les uns après les autres sans que l'on trouve un maillon faible qui nous donne l'envie de zapper pour passer prématurément au suivant, on oublie rapidement Queensrÿche pour ne plus penser qu'à Lethal car il ne s'agit en aucun cas de plagiat, mais seulement d'une inspiration liée au style. Une fois l'écoute terminée, on se pose bien entendu la question : "Mais pourquoi un tel album est-il resté dans l'ombre ??? !!!"
De toutes manières, cela ne sert à rien de ruminer le passé et mieux vaut se contenter de rattraper le temps perdu en savourant comme il se doit, c'est à dire sans modération, un album qui est une oeuvre incontournable pour tout amateur de heavy metal mélodique US grande époque qui se respecte.
Je vais même aller plus loin et j'affirme ce qui va suivre sans l'ombre d'un doute et avec la plus grande force :
Si Ehn Deïss ne me remercie pas à genou après avoir découvert cette perle, ce ne sera pas parce qu'il n'a pas aimé l'album, c'est impossible, mais plutôt parce qu'il fera preuve alors d'une totale ingratitude à mon égard ...

Marcus, c'est le nom de ce groupe multiracial composé de deux blacks et trois blancs mais c'est aussi le prénom de son leader Marcus Malone, le chanteur de race noire .
C'est pourtant bien de hard rock qu'il s'agit ici, et nous avons en plus de ce chanteur deux guitaristes formant une paire redoutable, Gene Bloch et Randall David, ainsi qu' une rythmique solide dont la composition est variable. Notons cependant que le fameux Tim Bogert tient la basse sur deux morceaux de l'album ...
Ce disque, devenu aujourd'hui culte, est intitulé sobrement "Marcus". Il sort en 1976 et il restera malheureusement le seul et unique album du groupe.
L'histoire commence quelques années plus tôt aux USA dans la région des grands lacs. Le groupe, sans contrat discographique mais jouant surtout ses propres compositions, écume 7 jours sur 7, 12 mois sur 12 tous les clubs possibles et imaginables de Detroit, Chicago et autres villes de ce large secteur. Quand, en 1975, l'occasion de quitter Detroit pour la Californie se présente avec à la clé l'opportunité d'enregistrer un album, c'est donc un groupe parfaitement affuté qui investit le studio. Les morceaux étaient prêts, il ne "suffisait plus" qu'à les enregistrer, ce qui fut fait sans coup férir. Le résultat est un album parfaitement maitrisé et très original, qui marie de façon miraculeusement tout à fait homogène un hard rock à la fois puissant, mélodique et varié avec une voix black assez douce et cool, que l'on aurait pourtant imaginé uniquement destinée à chanter du funk. Nous ne sommes pas ici dans le schéma Mother's Finest où l'on a affaire à une parfaite fusion de divers genres musicaux, il s'agit musicalement d'un pur album de hard rock 70's mélodique auquel viennent se greffer une voix et une touche black qui lui donnent une originalité et un feeling unique. Bon, ce facteur certes essentiel n'est pas non plus l'unique atout de l'album, il y a aussi la grande variété des compositions, morceaux au riff lourd type Deep Purple (l'opener "Black Magic" ou bien "Pillow Star"), ballade douce prétexte à une superbe envolée guitaristique ( "Kelly) , des perles plus "progressives" dépassant les 6 minutes telles que le fabuleux "Gypsy Fever" ou bien le sombre et prenant "Rise into Falcon", mais aussi un hard rock très tempéré et presque cool très influencé par le groove black et représenté ici par "Salmon Ball" et surtout "Highschool Ladies and Streetcorner Babies". Pour ce qui est de la guitare, les amoureux de l'instrument ne seront pas déçus, il y a de fabuleux solos délivrés tour à tour par l'un ou l'autre des deux guitaristes, et on a même droit à quelques bref passages de twin guitars dans la veine Thin Lizzy/Wishbone Ash. La production quant à elle est limpide, et si le vinyle d'époque avait déjà un son de qualité, on peut dire que la réédition CD de Zoom Club de 2000 a été totalement à la hauteur !
Après cet album pourtant magistral, le groupe a totalement disparu de la circulation et aujourd'hui, seul Marcus Malone est encore "sous les feux de la rampe" avec un groupe de blues rock dans lequel il chante mais joue aussi (fort bien) de la guitare ...

Merci, Chris, pour cette excellente chronique ! La première écoute m'a surpris, pour ne pas dire déstablisé, mais depuis, je découvre un album qui se révèle meilleur à chaque écoute ! Un très grand disque de hard-rock qui fait le lien entre les ainés (Deep Purple, Wishbone Ash et Led Zeppelin, Marcus Malone rappelant parfois le Robert Plant de Houses Of The Holy) et la future NWOBHM, certaines guitares me rappellant le premier album d'Iron Maiden (plus particulièrement "Strange World" et "Remember Tomorrow").

Ehn Deïss a écrit:

certaines guitares me rappellant le premier album d'Iron Maiden (plus particulièrement "Strange World" et "Remember Tomorrow").

Bien vu, j'ai eu la même impression en écoutant le dernier morceau "Rise unto Falcon".

Le Marcus est dans ma prochaine liste d'achat !!!

Straphanger a écrit:

Le Marcus est dans ma prochaine liste d'achat !!!

Depuis que tu as pris le Vektor, ce n'est même pas surprenant !
Quoiqu'il en soit, j'aime tant cet album que je suis ravi d'avoir pu communiquer à d'autres au moins une partie de mon enthousiasme !

moi j'ai pas trop accroché

en fait j'ai même été gêné par riff du premier titre pompé sur Deep Purple (j'ai trouvé ça trop ressemblant pour que ce soit un hasard)

Oui, ça m'a gêné aussi... C'est un peu comme le riff de "Two Minutes To Midnight" d'Iron Maiden, identique à un morceau d'Accept et encore avant à un autre de Mother's Finest... Mais cette gêne est vraiment passagère ! Et pour une fois que Deep Purple est pompé et pas l'inverse...