D'abord, une petite info (qui intéressera au moins Kullervo) : les albums
Caricatures et
Guet-Apens viennent d'être réédités par Musea en vinyl-replica et remastérisés.
Là, j'écoute le premier et c'est chouette (à l'origine, le son est très moyen, il n'y a pas de miracle, mais bon, de toute façon, ce premier album est tellement bon) !
Sinon...
Retour sur le concert à Vannes !
J'arrive à la salle, un poil énervé après avoir fait trois fois le tour de Saint-Avé, à 20h25 pour un concert à 20h30 ! Nouvelle inquiétude quand je vois le peu de monde devant la porte... Gasp ! Au final, si j'en crois la presse, il y aura eu 500 personnes, ce qui est un peu plus raisonnable...
Première étape : la découverte de l'Echonova, toute nouvelle salle rock qui a ouvert ses portes le 26 mars dernier ! Passé l'entrée, un grand hall avec sur la droite un stand de merchandising et au fond un bar très sympathique.
Puis entrée dans la salle de concert : à vue de nez, une capacité de 700 personnes et joie, à gauche au-dessus de la scène, un décibelmètre ! Je me dis que nos z'oreilles seront respectées (d'ailleurs, l'Echonova met en vente des t-shirt "105db max") !
Petite anecdote : j'entends une personne derrière moi discuter avec son voisin, lui disant que c'est vraiment incroyable ce qu'il ressemble à
Pat O'May... Je me retourne et effectivement, le gars a un je-ne-sais-quoi du guitariste !
Vers 21h00, l'artiste qui ouvre la soirée,
Miro, arrive sur scène, armé de sa guitare électro-acoustique. Drôle d'entrée, d'ailleurs, puisqu'il se met immédiatement à vanner le public ! Inquiétude dans les rangs, mais vite balayée par le talent du monsieur, très bon chanteur/guitariste, proposant des compositions plutôt originales dans une veine pop/rock à la
M. L'heure passera très vite :
Miro (que les fans de
Ange connaissent sans doute, puisqu'il est invité à chanter "Si J'étais le Messie" sur
Zenith An II, titre qu'il a d'ailleurs repris sur un de ses propres albums) se sera amusé avec le public, qui, timide au départ, le lui aura finalement bien rendu ! Belle découverte, pour ma part ! Un artiste vraiment attachant !
Une vingtaine de minutes plus tard, un montage sonore nous fait voyager à travers 40 ans de musique angélique. Puis...
"D'abord... D'abord y'a l'aîné..." !
Christian Décamps sort du noir et entame, seul (bien vite rejoint par le groupe), la formidable reprise de "Ces Gens-là" (de
Brel, faut-il le préciser ?), présente sur
Le Cimetière des Arlequins ! Magnifique ! Le groupe est soudé, le son très clair et puissant et on se dit que la soirée va être merveilleuse !
Puisqu'on évoque
Le Cimetière des Arlequins, le groupe enchaîne justement sur une version hallucinante du morceau-titre de l'album ! Une petite modification bienvenue : la chanson commence par la fin... La partie orgasmique ("entrez, beau monde, choisissez votre tombe...") me dresse les cheveux sur la tête ! Je ne semble pas être le seul à avoir les larmes aux z'yeux !
Le concert durera 2h45, balayant les quarante ans d'une carrière ma foi bien remplie. Bizarrement,
Au-delà du Délire sera entièrement zappé ! Peu importe, à vrai dire, tant la qualité est au rendez-vous.
Parmi les moments forts, impossible passer sous silence "Capitaine Coeur-de-Miel" :
Christian Décamps est totalement possédé dans le rôle de ce pauvre marin complètement saoûl ! Ainsi que "L'Hymne à la Vie", au cours duquel mon voisin de droite pleure à chaudes larmes !
Autre grand moment : "Neuf Heures", chanté par
Tristan Décamps ! Le début est méconnaissable, je ne comprends même plus rien au morceau, quand tout à coup, énorme raclement de gorge (genre "beuaaaaaaark") !
Tristan, explosé de rire, s'excuse, accusant injustement les huîtres qu'il a mangées auparavant ! Beau moment de détente !
Comme ça, dans le désordre, voilà les morceaux dont je me souviens : "Le Vieux de la Montagne", "Sur la Trace des Fées", "Le Marchand de Planètes" (dans une version totalement remaniée), "Vu d'un Chien" (quoique j'ai un doute), "Les Yeux d'un Fou" (Tristan possédé !), "Fou" (remanié voix/accordéon), "Les Enfants du Hasard", "Le Rêve est à rêver", "Les Eaux du Gange", peut-être "Les Ecluses", "Hors-la-Loi" et "L'Oeil et l'Ouïe".
J'ai beaucoup parlé de
Christian Décamps, mais
Ange est bien un groupe !
Hassan Hadji est un guitariste exceptionnel (sorte de croisement entre
Allan Holdsworth, qu'il vénère, et
Steve Vai), la section rythmique (
Thierry Sidhoum à la basse et
Benoit Cazzulini à la batterie, dont le jeu me rappelle beaucoup celui de
Gavin Harrison de
Porcupine Tree) groove à mort en étant, toujours quand il le faut, virtuose.
Tristan Décamps, impérial derrière ses claviers, est un grand metteur-en-son doublé d'un chanteur d'exception qui en aura fait frissonner plus d'un dans la salle ! Grande chanteuse,
Caroline Crozat l'est aussi (quelle étendue vocale) et elle nous aura souvent fait rire dans le rôle du clown ! Folle, sexy, inquiétante et démesurée !
Vous ai-je parlé du rappel ? Mais non !
Christian Décamps nous annonce la présence d'un invité exceptionnel, le guitariste breton-irlandais...
Pat O'May !
Et effectivement, qui voyons-nous débouler sur scène, nous gratifiant au passage d'un clin d'oeil et d'une bouille hilare ? Ben oui !
Et boum ! Une version dantesque de "Quasimodo" !
Le groupe se retire sous les vivats de la foule. J'en profite pour faire la connaissance de quelques "Imbibés", surnom des fans d'
Ange (que l'on retrouve
ici) avec qui j'aurai plaisir à prendre un verre.
Christian Décamps arrive une demi-heure plus tard, en compagnie de
Thierry Sidhoum et
Hassan Hadji. Malgré la fatigue, ils se montreront tous très disponibles, signant toutes les affiches et serrant toutes les mains jusqu'à au moins trois heures du mat'. Respect !
Une soirée dont je me souviendrai longtemps !