Pearl Jam -
BackspacerPearl Jam ...
J'entérine d'entrée le fait que l'objectivité n'est pas de ce monde et donne un avis non arrêté du petit dernier
Backspacer.
J'ai envie d'en écrire du bien. Et pourtant ...
Comme tout fan, j'ai ma propre représentation de l'entité PJ, ma propre attente d'une identité probablement fantasmée de toute pièce, un mélange ingénieux, savamment dosé de guitares hendrixiennes, de riffs barrés rageurs, une voix de clopeur invétéré (qui a dit chevrotante ?
), le tout au service d'un hommage à la gloire d'un rock couillu qui a des choses à dire, une alchimie peu optimiste où on peut reconnaître ici et là, les Who, les ramones, le loner, le boss ...
La dernière décennie ne m'ayant guère donné envie de prolonger l'aventure, j'attendais modérément l'arrivée du 9ème album studio d'un groupe qui avait peut être déjà tout dit.
Alors quid de ce nouvel effort : Premier sentiment, un sentiment d'urgence, 36 minutes au compteur, probablement un clin d'oeil à l'ère vinyle.
Toutes les chansons sont dénuées de superflu et nous sont livrées dans leur plus simple appareil, en tout cas pour le premier feeling. Des orchestrations simples, discrètes se présentent bien moins latentes après quelques écoutes.
Secondo, l'empreinte Vedder est omniprésente par l'orientation prise. Du punk à l'intro très Chuck Berry "Gonna See My friends", au Pop/Rock REMien "Amongst The waves" en passant par "Force Of nature" dont le refrain ne manquera pas de faire penser à Springsteen. Backspacer ressemble à un album solo de Vedder et les 2 titres acoustiques de l'album "Just breathe" et "The End" ne jureraient pas au sein d'un Into The Wild II, Vedder filant la chair de poule dans un registre vieux beau crooner folk.
A contrario du précédent "Avocado" (The ugliest PJ's cover) qui se voulait très Pearl jam sans en avoir l'âme, ce Backspacer est un album "Plaisir" sonnant le glas de la monotonie ambiante de ces dernières années.
Un album de musiciens n'ayant plus rien à prouver, voulant rendre hommage à ceux, sans qui ils n'existeraient pas, tout en se permettant quelques coups de rétro vers leur passé glorieux "Got some", ou "Supersonic" ressemblant étrangement à "Mankind" de No Code. (Ou à "Ca plane pour moi" selon votre culture musicale
)
Le tout servi par l'excellente production de Brendan o'Brien de retour aux manettes après 11 ans d'absence (Yield, dernière collaboration)
On pourra toujours s'arrêter sur l'impression de facilité que dégage Backspacer (Je préfère évoquer une recherche d'essentiel) mais je me réjouis de les savoir encore ensemble après près de 20 ans de mariage (Même s'ils découchent régulièrement) et toujours pertinents dans le propos artistique.
Que cette phrase concluant l'album ne soit pas prémonitoire ...
Au fait, que dit cette phrase ?