Le dernier film que vous avez vu

marrant, car ça me tentait pas trop. Enfin pas impossible que ça serve de prétexte à un cadeau intéressé pour notre grand   

Sinon je reviens à l'instant du dernier Wes Anderson, Grand Budapest Hotel. Absolument pas déçu, j'ai eu exactement ce que je venais chercher. Il faut dire qu'à la base je suis fan de son style, sa façon de filmer, ses décors etc...
Mais question histoire, rebondissements, dialogues etc... c'est du tout bon aussi, avec un casting assez hallucinant :

Spoiler:

bref, un superbe moment encore une foi   

Ehn Deïss a écrit:

Hier, avec les gamins de ma soeur : La Grande Aventure Légo !

Grrr, quand je pense qu'on risque de rater 12 Years A Slave, mais qu'on a trouvé le temps d'aller voir ça...

Quoiqu'il en soit, et à ma grande surprise, ce film est très bon ! Une histoire bien construite, qui avoine en permanence, avec (donc) de l'action, mais aussi de l'émotion, de l'humour (bien con, comme j'aime), des personnages attachants... Idéal pour petits et grands : les ceusses qui comme moi ont vécu les Légo dans les 80's autont par exemple apprécié le sens du détail qui tue :

"Le cosmonaute des années 80" (nom du personnage), ça sent le vécu !   

Ah, et l'animation est terrible et très originale ! Pas impossible que je me prenne le Blu-ray dans quelques mois, histoire de profiter de la VO !

Je suis allé le voir hier soir avec mon frère de 17 ans, il devait y avoir 20 gamins de 5 ans qui n'ont pas l'air d'avoir compris grand chose... Mais qu'est-ce que j'ai ri ! Le coup du "vous êtes DJ ?" m'a tué !   

Hier soir, La Vie d'Adèle de Abdellatif Kechiche.



En amont à la découverte de ce film, j'avais eu vent des différentes polémiques qui ont accompagné sa sortie, tournage éprouvant, techniciens non payés, amplitude de tournage stalinienne, scènes de sexe des plus ostentatoires ...
S'il y a bien, à certains égards, une manière de faire que je considère comme vulgairement voyeuriste ou encore un manichéisme un peu grossier sur l'identité culturelle, je dois bien dire que j'ai été soufflé par la vérité de ce film. Le personnage d'Adèle est saisissant d'authenticité, jeune fille candide qui marche en se questionnant, sans considération de ce qui est bien, de ce qui est mal, une quête initiatique du bonheur filmée sans esbroufes, qui donne l'impression d'être à l'intérieur de l'écran.
Une véritable prouesse, à l'instar des frères Dardenne, de présenter la vie comme elle est. Alors oui, certains dialogues semblent poussifs mais ils participent pleinement à ce sentiment de réel !

J'ai, en outre, adoré me faire berner par la première partie. In fine, je n'y ai absolument pas vu un film traitant de l'homosexualité, plutôt une histoire de passion, dissimulant dans un premier temps les rapports de force et l'écart culturel, qui reprennent leurs droits une fois que la passion s'effrite.

3 heures mais je n'ai absolument pas vu le temps passer.

Je n'ai pas vu le film, mais j'ai adoré la BD : Le Bleu est une couleur chaude !

Ce soir : 12 Years A Slave ! Plutôt drôle, le genre de film qu'on regarde entre potes, les pieds sur la table, en rouchant des pop-corn !

Ou pas...

Ce film me confirme que Steve McQueen est probablement l'un des réalisateurs les plus importants et intéressants de notre époque. Après l'incroyable Hunger et le fascinant Shame, 12 Years A Slave enfonce le clou. L'histoire (vraie) d'un noir libre, arraché à sa famille, et devenu esclave pendant 12 ans... Un film dur, éprouvant, qui ne tombe jamais dans le voyeurisme... Quelques rares scènes insoutenables, sans tomber non plus dans ce qu'a fait Tarantino avec Django Unchained... Hélas, d'une certaine façon, car si on échappe au côté trash, la catharsis ne vient jamais ! Le film est simplement bouleversant, et la dernière séquence, d'une simplicité touchante, nous achève et nous laisse en larmes... Pas de final hollywoodien, où tout se résout... On le sait dès le départ...

Steve McQueen a cette faculté de transformer les pires horreurs en quelque chose de plastiquement sublime, magnifique... Dans Hunger, les cellules des prisonniers, badigeonnées de matière fécale, devenaient de magnifiques tableaux, dans Shame, les couleurs, les mouvements (le jogging de Fassbender) acquéraient une perfection cinématographique, voire cinétique ahurissante, et dans 12 Years A Slave, l'horreur, les meurtrissures des corps, la solitude, le désespoir ne sont pas sans rappeler les toiles de Francis Bacon... Une perfection plastique d'autant plus dérangeante que le sujet ne semble pas s'y prêter de prime abord...

N'oublions pas les acteurs, particulièrement marquants (tous, sans exception)... Et cette autre confirmation que Michael Fassbender est, avec Matthew McConnaughey, l'un des meilleurs acteurs de notre époque !

Dallas Buyers Club

Excellent. Effectivement Matthew McConaughey crève l'écran, et Jared Leto assure bien aussi  

par contre j'ai été voir ça dans un petit cinoche de quartier, j'avais oublié que c'était le printemps du cinéma et je me suis retrouvé au premier rang à 4 m de l'écran quasiment incliné à l'horizontale dans un vieux fauteuil en cuir qui grince à chaque mouvement. J'espère revoir le film dans de meilleures conditions   

hier c'était Little Odessa sur Arte.


Le premier James Gray, et mon premier James Gray. J'ai sauté sur l'occasion quand j'ai vu qu'il passait.

Très bon drame/polar, bien noir. La réalisation est bien classe, avec beaucoup de clair-obscurs et de superbes plans de New-York sous la neige. Dommage que ce n'était pas diffusé en HD (le film n'a sans doute pas encore été traité en haute définition, vu qu'il ne semble pas y avoir de blu-ray de dispo...)

A noter qu'il y avait ensuite un reportage de 50 min sur le genèse du film. Pas vu hier mais regardé à l'instant lors de ma pause midi sur le site d'Arte. C'était bien intéressant.

http://www.arte.tv/guide/fr/051150-000/il-etait-une-fois-little-odessa?autoplay=1

Il faut que tu regardes tous ces autres films!!
J'ai une préférence pour Two Lovers.
Et si tu aimes James Gray je te recommande ce livre:

http://livre.fnac.com/a3785730/Jordan-Mintzer-James-Gray

où on apprend beaucoup de choses et qui a l'avantage d'être bilingue

Voila un film d'auteur qui laisse à réfléchir sur cette société, visionnage prévu dans les jours à venir:

http://www.nanarland.com/Chroniques/chronique-attaquedurequinadeuxtetes-l-attaque-du-requin-a-deux-tetes.html

 

"L'Attaque du Requin à Deux Têtes"

6000 dents !!!

Moreblues... Tu sors...   

 

Et voila, tout de suite quand on parle de films indépendants, merveilleux, délicats et sensibles qui sortent de l'ordinaire, on se fait recadrer  

Joss a écrit:

hier c'était Little Odessa sur Arte.

Un de mes films référence !!   

Kyuss a écrit:

Joss a écrit:

hier c'était Little Odessa sur Arte.

Un de mes films référence !!   

tu as visiblement de meilleurs goûts que Moreblues   

@ Léo : oui j'ai prévu de voir les autres, mais je vais peut-être attendre un éventuel passage sur Arte ou un Cycle au cinoche. Mais il y a quand même un coffret blu-ray "We own the night/two lovers" à 10 euros sur Fnac.com qui me fait de l'œil...

Grass Matt a écrit:

Joss a écrit:

 

je regarde l'épisode 2 ce soir. Je voulais le voir hier mais madame voulait voir Misery (et finalement c'était cool de le revoir    )

On a hésité aussi avec Misery ! Kathy Bates est   !

Ouais, elle est bien flippante, c'est clair. Le film est quand même très prenant, même en huis-clos. J'avais déjà vu le film il y a longtemps, mais j'avais du lire le livre aussi car j'avais d'autres images en tête pour la fin. (et j'étais quasiment persuadé que l'écrivain était séquestré dans la cave pendant quasiment tout le film).

On vient de se mater Gravity en dévédé.

Je résume le film en un smiley qui dit tout :  

Ce soir au ciné : Nebraska d'Alexander Payne

Citation :

Un vieil homme, persuadé qu’il a gagné le gros lot à un improbable tirage au sort par correspondance, cherche à rejoindre le Nebraska pour y recevoir son gain, à pied puisqu'il ne peut plus conduire. Un de ses deux fils se décide finalement à emmener son père en voiture chercher ce chèque auquel personne ne croit. Pendant le voyage, le vieillard se blesse et l’équipée fait une étape forcée dans une petite ville perdue du Nebraska qui s'avère être le lieu où le père a grandi. C'est ici que tout dérape. Rassurez-vous, c’est une comédie !

Vraiment excellent. Un très beau road-movie doux-amer qui jongle habilement entre humour et séquences fortes en émotions. Un portrait assez désabusé de l'Amérique rurale, mais superbement filmé, dans un noir et blanc virant sur le sépia. Une sensation de nostalgie plane donc sur ce film qui ne s'encombre d'aucune morale. Les acteurs sont tous vraiment bon, au services de dialogues succulents (mention spéciale à la mère !!!).

A noter, la présence d'un Stacy Keach (Mike Hammer) bedonnant et viellissant dans le rôle d'un viel "ami" du héros.

bref, je recommande vivement de se bouger pour aller voir ce très beau film au ciné  

Hier soir :

Prometheus - Ridley Scott

Je dis oui ! J'adhère. Je comprends les critiques qui ont pu être faites au film, mais perso, j'adhère complètement à cette "préquelle" somme toute relative d'Alien.

Captain America hier à la TV pour se vider la tête   

Assez fun à regarder quand même, l'avantage c'est que ça ne se prend pas trop au sérieux. Enfin c'est déjà oublié   

Pas mal de choses ces derniers temps:


Dirty Rotten Scoundrels (aka 'le plus escroc des deux', Frank Oz, 1988) >> En plus d'avoir prêté sa voix à Yoda et aux Muppets, Oz a réalisé d'excellentes comédies (Joyeuses Funérailles !!). Ici une petite comédie sans prétention, bien typée 80s avec en prime un Steve Martin qui en fait des tonnes, mais des situations et des dialogues qui font mouche et arrivent à surprendre. Très bon moment!

The Waiting Room (Peter Nicks, 2012) >> Un docu (de plus?) sur le système de santé américain; en bref, 24h dans la salle d'attente des urgences du Highland Hospital d'Oakland. Réalisé très finement, et avec tellement d'humanité et d'empathie que ça en devient passionant et très touchant. Complétement recommandé!!

Gloomy Sunday (Ein Lied von Liebe und Tod, Rold Schübel, 1999) >> Un triangle amoureux dans la Budapest des années 30s sur fond politico-historique. Sobrement mais intelligement réalisé, une romance qui évite le mélo et un film historique qui évite la caricature/le déjà-vu grâce à une perspective fraîche et originale. Bonne surprise!

Avida (Kerver'n/Delépine, 2006) >> Audacieux et (très) culoté, bravo!

The Station Agent (Tom Mccarthy, 2003) >> Un homme handicapé (nain) qui hérite d'un ancien dépot de trains dans un trou perdu du New-Jersey et qui réapprend à vivre au fil des rencontres. Un gentil film, qui se perd dans les bons sentiments et peine à trouver un rythme. Dommage, il y avait potentiel à faire quelque chose de plus marquant…

Local Hero (Bill Forsyth, 1983) >> Un sujet intéressant et une galerie de personnage attachants, mais un film qui a au final assez mal vieilli. Bon moment malgré tout!

Á köldum klaka ('Cold Fever', Friðrik Þór Friðriksson, 1995) >> Dans la lignée des Enfants de la nature du même réalisateur; un hommage poignant à l'Islande et à la vie qui passe. Un cadre japonais qui a perdu ses parents dans un accident en Islande 7 ans plus tôt se voit contraint par son grand-père de retourner sur les lieux de la tragédie pour pérpetrer un rite traditionnel d'hommage à la mémoire des disparus… et se heurte à une terre aussi fascinante qu'inhospitalière. Un film simple et modeste mais ô combien direct et touchant, bercée par la musique d'Hilmar Örn Hilmarsson. Très chaudement recommandé!

El día de la bestia ('Le jour de la bête', Alex de la Iglesia, 1995) >> Un peu dans le même esprit que les premiers pas de Peter Jackson; entre série B et marrade trash. Bon divertissement, parfois bien fun, mais qui ne tient pas toutes ses promesses et m'a laissé sur ma faim…

La vie d'Adèle (Abdellatif Kechiche, 2013) >> Pas de mal à imaginer en effet que Kechiche ait dû pousser les actrices dans leurs retranchements pour parvenir à ce degré de force et d'authenticité, assez bluffant tout ce qu'il arrive à suggérer et à leur faire dire/insinuer dans leur jeu consciemment ou non à travers la caméra. Assez fascinante aussi la transformation d'A d'ado en femme à travers le film… Autant il y a dans le film/la réalisation quelque chose d'assez distant, presque documentaire, qui fait qu'il ne m'a directement peut-être pas 'intimement' touché, mais marqué, oui, et même assez profondément, et je pense que ça va continuer à cheminer jusqu'à un prochain visionnage un jour ou un autre.

Drei (Tom Tykwer, 2012) >> Deux amants unis depuis près de 20 ans tombent à quelques semaines près amoureux d'une même troisième personne… Angle de départ intéressant pour un triangle amoureux qui l'est tout autant. Une paire de partis-pris très intéressants dans la réalisation de Tykwer; pas mal d'audace donc dans la mise en scène et dans le scénario (malgré oui quelques grosses ficelles) et une excellente distribution. Bref, c'est très bon!

……et puis encore:
Le bonheur des ogres (Nicolas Bary, 2013) >> adaptation décevante du premier volet de l'emblématique série Malaussène de Pennac. Fidèle, relativement bien menée et interprétée, mais fade avec une méchante tendance à trop vouloir plaire.
9 mois ferme (Albert Dupontel, 2013) >> un poil trop 'gentil', mais ne chipotons pas, beaucoup de bonnes choses et un bon moment général.

hier soir, avec Arte + 7

Vuosaari de Aku Louhimies

Citation :

A Vuosaari, banlieue et port d'Helsinki, plusieurs histoires mettent en scène des personnages en quête d'amour et de reconnaissance qui vont vivre un événement qui va changer leur perception de la vie.

Une très bonne surprise avec ce film choisi un peu au hasard en cherchant les films dispos en replay sur Arte. Sur le thème des vies croisées dans un même environnement, le film nous tient en haleine avec ces différentes histoires traitant de la solitude, la peur de l'abandon etc... Si au final chaque "intrigue" se dénoue un peu trop rapidement à la fin (mais difficile d'aller plus loin en seulement 2 heures), le film possède un vrai charme avec des acteurs excellents (surtout les enfants, vraiment scotchants) et la qualité d'image incroyable qui met en valeur la luminosité particulière de cette région (les scènes de nuit sont sublimes aussi). A noter que le film possède quelques scènes assez crues, même si ça ne verse pas pour autant dans la pornographie (et encore moins dans l'érotisme).

Visible encore jusqu'à jeudi soir...

Joss a écrit:

Citation :

Lorsque Daniel Plainview entend parler d'une petite ville de Californie où l'on dit qu'un océan de pétrole coulerait littéralement du sol, il décide d'aller tenter sa chance et part avec son fils H.W. à Little Boston. Dans cet endroit perdu où chacun lutte pour survivre et où l'unique distraction est l'église animée par le charismatique prêtre Eli Sunday, Plainview et son fils voient le sort leur sourire.

Ca démarre presque comme une ode au rêve américain, ou comment un homme monte une florissante affaire pétrolière à la sueur de son front. Mais ce rêve américain prend des allures de cauchemar avec cet homme d'affaire sans scrupules, mégalo, misanthrope... voir pire encore. Un propos très noir et pessimiste qui donne à Daniel Day Lewis l'occasion de briller, une fois de plus. Cet acteur est vraiment impressionnant quand il s'agit d'incarner la folie. On ajoute à ça une réalisation impeccable, plutôt sobre mais qui offre son lot de séquences plus que marquantes.

Film diffusé ce soir (mercredi) sur Arte. Ne le manquez pas pour ceux qui ne l'ont pas vu.

mercredi soir, Her de Spike Jonze

Citation :

Los Angeles, dans un futur proche. Theodore Twombly, un homme sensible au caractère complexe, est inconsolable suite à une rupture difficile. Il fait alors l'acquisition d'un programme informatique ultramoderne, capable de s'adapter à la personnalité de chaque utilisateur. En lançant le système, il fait la connaissance de 'Samantha', une voix féminine intelligente, intuitive et étonnamment drôle. Les besoins et les désirs de Samantha grandissent et évoluent, tout comme ceux de Theodore, et peu à peu, ils tombent amoureux…

Magnifique film, entre la love story et la SF. Le tour de force du film étant de nous faire croire à quelque chose de totalement improbable (ou pas, au rythme ou avancent les recherches sur l'intelligence artificielle). Une love story virtuelle, entre un personnage invisible et un autre qui occupe l'écran 99% du temps. Un incroyable Joachim Phoenix face à une Scarlett Johanson qui nous semble presque apparaître à l'écran. La réalisation, tout en apesanteur, nous embarque complètement dans cette ambiance contemplative et cotonneuse qui rappelle un peu Lost in translation.
Bref, un film pour le moins original et totalement réussi malgré un pari risqué.

Avant-hier : Elizium, de Neill Blomkamp.



Neill Blomkamp avait surpris son monde avec District 9, un premier film SF/anticipation, visuellement impressionnant, mais surtout assez profond dans les thèmes abordés. Alors oui, Elizium est sans doute moins bon... Il se situe pourtant à des années-lumières au-dessus des soi-disant "chefs-d’œuvre" actuelle (Gravity, Pacific Rim...). Une première partie assez similaire à son premier film : un futur sordide, pollué, un Los Angeles ressemblant à une favela, un monde à vrai dire très réel puisqu'il existe déjà, d'une certaine façon. A mi-chemin, Elizium se transforme en pur film d'action et l'attention du spectateur ne se relâche jamais. La fin est prévisible, mais bien amenée. Un blockbuster intelligent, aux effets spéciaux assez incroyables, des acteurs plutôt corrects (à l'exception de Jodie Foster, tellement peu naturelle que son jeu ressemble souvent à celui d'une (mauvaise) actrice française. Sans oublier un vrai méchant, très, très méchant, imprévisible, et qui fait peur !

Hier soir : True Grit, de Ethan et Joel Cohen.



Dès leur premier film, j'ai adoré ce duo de réalisateurs créatifs, aventureux, talentueux. Du grand cinéma, varié, original aussi bien dans les thèmes abordés que dans la façon... d'aborder ces thèmes. Mais là, je dois avouer être resté sur le bord de la route. Les acteurs sont excellents, la mise en scène aussi, mais il ne se passe pas grand chose, finalement... Et le final est à mon avis complètement raté ! Très frustrant ! Je trouve même que le film repose simplement sur les prouesses des acteurs, Jeff Bridges en tête. De très grands moment de comédies, mais rien de plus...

J'ai quand même ri aux larmes quand apparait ce type qui ne ressemble à rien et qui passe son temps à imiter des animaux (dont un veau plus vrai que nature) !  

hier soir

Joe de David Gordon Green

Citation :

Dans une petite ville du Texas, l’ex-taulard Joe Ransom essaie d’oublier son passé en ayant la vie de monsieur tout-le-monde : le jour, il travaille pour une société d’abattage de bois. La nuit, il boit. Mais le jour où Gary, un gamin de 15 ans arrive en ville, cherchant désespérément un travail pour faire vivre sa famille, Joe voit là l’occasion d’expier ses péchés et de devenir, pour une fois dans sa vie, important pour quelqu’un. Cherchant la rédemption, il va prendre Gary sous son aile…

Une plongée au coeur d'un Texas miséreux, peuplé de gens paumés et de gueules abimées. Avec Joe, Nicolas Cage revient à un ciné moins grand public, mais aussi plus intéressant. Mais le moins qu'on puisse dire c'est que ce film est bien noir. Le principal intérêt est ce coté brut et rugueux, avec une caméra au plus proche des acteurs pour filmer le désespoir, les instants lumineux étant très rares. Pas beaucoup de reproches dans la forme mais le scénario s'avère un peu bancal ; pendant la première moitié du film on se demande où l'histoire va nous mener, puis elle devient presque prévisible sur la fin. Un bon film tout de même.



PS : l'acteur qui a été choisi pour jouer l'alcoolique père de Gary, était un SDF repéré par le réalisateur mais décédé 2 mois après le tournage. Assez bizarre de savoir ça après avoir vu le film.

Hier soir :

Snowpiercer (Le Transperceneige), de Bong Joon-Ho.



Le film adapté de la BD française, donc... BD que je n'ai pas aimée du tout : scénario un peu creux, graphisme vieillot, fin(s) ratée(s), aussi bien dans l'album d'origine que dans les deux suites, sorties plus de 15 ans plus tard. Mais Bong Joon-Ho (The Host) est un malin : il a gardé le contexte (un locomotive lancée à pleine vitesse sur une Terre ravagée par un froid mortel à l'intérieur duquel se trouve les derniers survivants de l'humanité), mais il a inventé une nouvelle histoire, bien plus moderne et bien plus fine dans son approche de la lutte des classes à l’œuvre dans le train (les luxueux wagons de tête sont habités par l'élite tandis que les tout derniers wagons abritent (séquestrent, plutôt) les "resquilleurs"). L'histoire d'une révolte qui verra les hors-castes remonter autant que possible vers la tête du train.

Au-delà du Transperceneige d'origine, le film semble faire référence à d'autres films ou livres : Alien (pour les décors), Brazil (pour l'ambiance étrange et tragi-comique), La Horde du Contrevent (pour la poésie de la montée). Essentiellement tourné dans un huit-clos somptueux, avec des effets spéciaux magnifiques qui font pourtant bricolage (un peu comme dans les films de Caro et Jeunet), le film, assez violent quoique jamais complaisamment ostentatoire, entraine le spectateur dans une suite de tableaux originaux, inattendus, de la crasse des wagons de queue, bondés, au luxe et à l'espace des wagons de première classe. Une galerie de personnages haut en couleurs jalonne le film : Song Kang-Ho (Old Boy), Chris Evans (très convaincant, il est donc capable de jouer autre chose que des super-héros) et surtout, l'immense Tilda Swinton, dans un rôle androgyne répugnant et inquiétant. Sans oublier Ed Harris (quelle voix !) et John Hurt, en vieux sage amoché. Du beau monde, bien dirigé, un graphisme magnifique, de l'émotion, tout concourt à faire de Snowpiercer un grand film d'anticipation.

Le Blu-ray contient de nombreux bonus, dont un long documentaire retraçant la genèse du projet, de la BD, d'abord publiée en épisodes dans le magazine "A Suivre" en 1982-83, jusqu'aux présentations devant la presse, d'abord coréenne, puis française. Un moment très émouvant puisque les deux auteurs du Transperceneige sont là dès le début de l'adaptation (le scénariste originel, Jacques Lob est décédé en 1990) et apparaissent bouleversés à de nombreuses reprises. Incroyable de se dire que cette petite BD culte et oubliée a eu droit à une deuxième vie parce que le réalisateur tomba il y a quelques années sur une édition pirate, traduite en Coréen, de l’œuvre de Lob et Rochette. Ce dernier s'en amuse d'ailleurs, sans cacher son amertume, rappelant que si tout le monde pense soudainement que Le Transperceneige est un classique, il avait été jusqu'à pas si longtemps et dans le meilleur des cas, ignoré de la critique.