Le dernier film que vous avez vu

Hier soir :

Snowpiercer (Le Transperceneige), de Bong Joon-Ho.



Le film adapté de la BD française, donc... BD que je n'ai pas aimée du tout : scénario un peu creux, graphisme vieillot, fin(s) ratée(s), aussi bien dans l'album d'origine que dans les deux suites, sorties plus de 15 ans plus tard. Mais Bong Joon-Ho (The Host) est un malin : il a gardé le contexte (un locomotive lancée à pleine vitesse sur une Terre ravagée par un froid mortel à l'intérieur duquel se trouve les derniers survivants de l'humanité), mais il a inventé une nouvelle histoire, bien plus moderne et bien plus fine dans son approche de la lutte des classes à l’œuvre dans le train (les luxueux wagons de tête sont habités par l'élite tandis que les tout derniers wagons abritent (séquestrent, plutôt) les "resquilleurs"). L'histoire d'une révolte qui verra les hors-castes remonter autant que possible vers la tête du train.

Au-delà du Transperceneige d'origine, le film semble faire référence à d'autres films ou livres : Alien (pour les décors), Brazil (pour l'ambiance étrange et tragi-comique), La Horde du Contrevent (pour la poésie de la montée). Essentiellement tourné dans un huit-clos somptueux, avec des effets spéciaux magnifiques qui font pourtant bricolage (un peu comme dans les films de Caro et Jeunet), le film, assez violent quoique jamais complaisamment ostentatoire, entraine le spectateur dans une suite de tableaux originaux, inattendus, de la crasse des wagons de queue, bondés, au luxe et à l'espace des wagons de première classe. Une galerie de personnages haut en couleurs jalonne le film : Song Kang-Ho (Old Boy), Chris Evans (très convaincant, il est donc capable de jouer autre chose que des super-héros) et surtout, l'immense Tilda Swinton, dans un rôle androgyne répugnant et inquiétant. Sans oublier Ed Harris (quelle voix !) et John Hurt, en vieux sage amoché. Du beau monde, bien dirigé, un graphisme magnifique, de l'émotion, tout concourt à faire de Snowpiercer un grand film d'anticipation.

Le Blu-ray contient de nombreux bonus, dont un long documentaire retraçant la genèse du projet, de la BD, d'abord publiée en épisodes dans le magazine "A Suivre" en 1982-83, jusqu'aux présentations devant la presse, d'abord coréenne, puis française. Un moment très émouvant puisque les deux auteurs du Transperceneige sont là dès le début de l'adaptation (le scénariste originel, Jacques Lob est décédé en 1990) et apparaissent bouleversés à de nombreuses reprises. Incroyable de se dire que cette petite BD culte et oubliée a eu droit à une deuxième vie parce que le réalisateur tomba il y a quelques années sur une édition pirate, traduite en Coréen, de l’œuvre de Lob et Rochette. Ce dernier s'en amuse d'ailleurs, sans cacher son amertume, rappelant que si tout le monde pense soudainement que Le Transperceneige est un classique, il avait été jusqu'à pas si longtemps et dans le meilleur des cas, ignoré de la critique.

hier soir

Night Moves de Kelly Reichardt

Citation :

Josh travaille dans une ferme biologique en Oregon. Au contact des activistes qu'il fréquente, ses convictions écologiques se radicalisent. Déterminé à agir, il s'associe à Dena, une jeune militante, et à Harmon, un homme au passé trouble. Ensemble, ils décident d'exécuter l'opération la plus spectaculaire de leur vie...

Pas mal du tout. Un film très sobre dans sa réalisation, et traité de façon assez réaliste. La tension est assez bien amenée, que ce soit dans la première ou la seconde partie (oui on peut découper le film en deux parties, chacune avec ses enjeux), même si la fin a tendance a un peu trop s'étirer en longueur. J'ai trouvé intéressant cette économie de moyens et de dialogues et ce point de vue sur l'histoire uniquement centrée sur Josh. Dommage que Jesse Eisenberg (Mark Zuckerberg dans The social Network) soit si peu expressif, même si l'on peut imaginer que ce soit son perso qui veut ça. Dakota Fanning est, elle, assez convaincante.
Un très bon moment.

La piel que habito d'Almodovar, ce soir sur Arte.

Pas mal, mais je m'attendais à mieux (et plus trash). Enfin c'est assez original et barré, mais ça tombe un peu à plat à la fin. Bref, un bon moment tout de même.

encore un ciné ce soir (en même temps j'ai pris un carnet de 10 places, faut bien les utiliser)

My Sweet Pepper Land de Hiner Saleem

Citation :

Au carrefour de l’Iran, l’Irak et la Turquie, dans un village perdu, lieu de tous les trafics, Baran, officier de police fraîchement débarqué, va tenter de faire respecter la loi. Cet ancien combattant de l’indépendance kurde doit désormais lutter contre Aziz Aga, caïd local. Il fait la rencontre de Govend, l’institutrice du village, jeune femme aussi belle qu’insoumise...

Un beau film, entre drame et Western, saupoudré d'un peu d'humour (enfin tout de même moins que l'accroche sur l'affiche semble le suggérer). Deux personnages, déterminés dans leur but, qui œuvrent côte à côte contre le poids des traditions et des difficultés pour exercer leur fonction. On a tout de même du mal à vraiment ressentir la tension qui doit régner dans ce petit village reculé, la réalisation (très classe) choisissant plutôt la voie contemplative en s'attardant sur les visages et les paysages. Je conseille tout de même, le dépaysement est garantit.

Bon, je suis peut-être sévère, mais mon sentiment est que ce film rate complètement le coche en assurant le service minimum. Sans être un chef d'œuvre, le bouquin offrait quand même un sacré matériel cinématographique avec sa relecture complètement décomplexée, explosive et drôlatique de l'histoire du XX° siècle.
Ici, les angles ont très souvent été arrondis faisant tourner de nombreuses scènes & personnage à la caricature et plombant toute la fraîcheur et le potentiel comique du roman. Bref, malgré les moyens et la distribution solide, une réalisation fade, mal rythmée et à peine divertissante. Abstenez-vous!

bon, je vais p'tet m'abstenir et rester sur le bon souvenir du bouquin   

sinon, grand écart cinématographique ce W.E pour moi. Turbo hier soir de Dreamworks, avec un escargot qui rêve d'être champion de course. Vraiment marrant et très bien foutu avec une réalisation très dynamique et de superbes couleurs (en blu-ray ça pête). Je conseille à ceux qui ont été déçus par les derniers Pixar, il semblerait que Dreamworks prenne à nouveau l'avantage...

Et Prometheus de Ridley Scott ce soir. Plutôt cool, même si je pense qu'il sera vite oublié. J'ai tout de même apprécié que ce ne soit pas de la surenchère d'effets spéciaux pendant deux heures, contrairement à ce que la bande-annonce semblait suggérer (dans mon souvenir). De belles images et un bon suspense qui m'ont tenu en haleine pendant la majeure partie du film. Et quelques scènes un peu crades aussi   

Reservoir Dogs
Relire du Bunker récemment m'a donné envie de le revoir, vu qu'il y joue un rôle silencieux ou presque (Mr Blue). Un bon enchainement de scènes cultes et d'acteurs excellents , encore en devenir pour certains... J'ai notamment apprécié la partie centrée autour de Tim Roth, avec son anecdote sur le deal de drogue... Bonnard !

Gangs Of Wasseypur (partie 1), de Anurag Kashyap


Un film étonnant, à mi-chemin entre le cinéma "bollywoodien" et le film de gangsters américain. Très souvent, on pense à Scorcese ou au Parrain de Coppola, certaines séquences y faisant d'ailleurs directement référence. Sergio Leone, aussi, pour le côté lent et super-épique ! Une violence suggérée plutôt que crûment exposée, de l'humour, des personnages charismatiques... Un film sympathique... Pas non plus un chef-d’œuvre, certaines scènes kitschissimes venant ébranler l'édifice à plusieurs reprises... Certaines longueurs, aussi, et pas seulement en raison de la durée déraisonnable du film (2h40). Il va donc falloir s'accrocher pour s'enquiller les 2h40 de la deuxième partie !

La Stratégie Ender

Citation :

Dans un futur proche, une espèce extraterrestre hostile, les Doryphores, ont attaqué la Terre. Sans l’héroïsme de Mazer Rackham, le commandant de la Flotte Internationale, le combat aurait été perdu. Depuis, le très respecté colonel Graff et les forces militaires terriennes entraînent les meilleurs jeunes esprits pour former des officiers émérites et découvrir dans leurs rangs celui qui pourra contrer la prochaine attaque. Ender Wiggin, un garçon timide mais doté d’une exceptionnelle intelligence tactique, est sélectionné pour rejoindre l’élite.

Je pensais que ça pourrait être cool, mais en fait c'est vraiment pas bon   
De la SF pour enfants, je dirais même que c'est quasiment Harry Potter dans l'espace. Peu d'enjeu, de gros problèmes de rythme, dialogues téléphonés et tentative vaine de créer la surprise à la fin. Bref, à oublier.

Le livre est assez réputé, tout de même (pas encore lu, par contre)

Angrom a écrit:

Le livre est assez réputé, tout de même (pas encore lu, par contre)

c'est peut-être mieux en livre (ce qui ne serait pas étonnant) mais pour le film, j'y ai vu peu d'intérêt.

The Rover de David Michôd

Citation :

Dix ans après l’effondrement de l’économie occidentale, les mines australiennes sont encore en activité, et cette industrie attire les hommes les plus désespérés et les plus dangereux. Là-bas, dans une société moribonde où survivre est un combat de chaque jour, plus aucune loi n’existe. Eric a tout laissé derrière lui. Ce n’est plus qu’un vagabond, un homme froid rempli de colère. Lorsqu’il se fait voler la seule chose qu’il possédait encore, sa voiture, par un gang, il se lance à leur poursuite. Son unique chance de les retrouver est Rey, un des membres de la bande, abandonné par les siens après avoir été blessé. Contraints et forcés, les deux hommes vont faire équipe pour un périple dont ils n’imaginent pas l’issue…

Second long-métrage de ce réalisateur australien, après le très noir Animal Kingdom (2010), The Rover continue d'explorer le côté sombre de l'humain, dans un contexte d'anticipation pour le moins pessimiste. Très vite on comprend qu'aucun personnage ne vaut mieux que les autres, et surtout pas le protagoniste principal. Le film se sert d'une trame classique (cohabitation de deux personnages très différents) et d'un scénario linéaire (vengeance + road movie) pour dépeindre une Australie effrayante, en déclin, aux lois qui se rapprochent de celles du far-ouest. Même avec ces éléments archi-rabachés au ciné, on reste pris en haleine dans cette cavalcade meurtrière dont on devine pourtant en partie l'issue (mais pas totalement non plus).
A noter, la très bonne performance de Robert Pattinson, à des lieues de son personnage de vampire neuneu de Twilight.

A conseiller à ceux qui ne boudent pas les films violents (une violence qui reste "acceptable" tout de même, ce n'est pas Winding Refn non plus) et ne sont pas rebutés par un scénario relativement basique.

To The Wonder (A la Merveille), de Terrence Malick.



The Tree Of Life n'était pas un film facile. Une photo sublime, peu de dialogues, sinon la voix-off, systématique chez Malick, et une séquence "spatial" de 45 minutes ne semblant avoir aucun rapport avec le reste du film... J'avais pourtant été totalement hypnotisé !

Cette fois, Malick va encore plus loin. La voix-off (les voix-off, en fait) est bien sûr toujours là, mais encore plus éthérée ! Pendant presque deux heures, une succession de plans plus beaux les uns que les autres... Comme souvent, la nature est reine et le cinéaste ne révèle que par petites touches la forces des sentiments humain. Mais avec quelle maestria ! Une ombre, un simple mouvement en dit plus que 10 minutes de discours ! Pour autant, je ne sais pas si j'ai aimé ou détesté... J'ai trouvé le temps très long... Il ne se passe pas grand chose pendant ces deux heures... J'ai toutefois l'impression qu'un deuxième visionnage pourrait aider à percevoir plus qu'il n'est montré à l'écran.

En tout cas, le film-mystère de l'année !

Par ici entre autres choses:
Braindead (Peter Jackson, 1992)

Bon, en termes de fun et de sanguinolerie, c'est du Bad Taste puissance 2 ou 3. Excellent  

hier soir (fête du cinéma... mais quasiment personne au ciné :engrid: )

Under the skin de Jonathan Glazer

Citation :

Une extraterrestre arrive sur Terre pour séduire des hommes avant de les faire disparaître.

J'aime bien quand le synopsis tiens en une phrase   

Voilà ce qui sera sans aucun doute un des Ovnis cinématographique de l'année ! Un film intriguant, qui suit son propre chemin sans se soucier de laisser des spectateurs sur le bord de la route. Un mélange audacieux, entre SF/fantastique et portrait quasi documentaire d'une Ecosse qui invite peu au voyage (malgré certains plans vraiment superbes). Il est déconseillé de chercher à comprendre, mais plutôt de se laisser porter par ces séquences oniriques, les déambulations nocturnes d'une Scarlett Johanson froide et impassible (qui ne rechigne pas non plus à nous faire profiter de sa plastique    ). Au final, malgré le rythme lent et le scénario minimaliste, jamais je n'ai trouvé le temps long. L'imprévisibilité de l'histoire se charge de capter l'attention du spectateur.

Ta description m'interpelle !   

ouais, tu veux voir Scarlett à poil quoi   

Joss a écrit:

ouais, tu veux voir Scarlett à poil quoi   

Pas que ! Mais j'avoue qu'elle est ensorcelante !

Joss a écrit:

ouais, tu veux voir Scarlett à poil quoi   

Pourquoi en faire des caisses ? Des chroniques de 30 lignes ? En moins de 10 mots, tu m'as mis l'hameçon à la goule !  

  

Plus sérieusement, je viens de voir la bande-annonce et j'ai vraiment envie de voir ce film ! Tout à fait ma came ! C'est l'acteur de La Part des Anges, le héros masculin, non ?

Ehn Deïss a écrit:

Plus sérieusement, je viens de voir la bande-annonce et j'ai vraiment envie de voir ce film ! Tout à fait ma came ! C'est l'acteur de La Part des Anges, le héros masculin, non ?

Pas fait gaffe, mais je ne pense pas qu'il y ai un héros masculin, il y a Scarlett et des seconds rôles (dont beaucoup en caméra cachée, je viens de le voir dans les anecdotes de tournage), même si il y en a un qui revient plus souvent que les autres.

Je viens de vérifier : c'est bien Paul Brannigan ! Je l'avais adoré dans La Part des Anges ! Sa prestation était d'autant plus impressionnante que c'était là son premier rôle et qu'il n'était même pas acteur !

Ehn Deïss a écrit:

Je viens de vérifier : c'est bien Paul Brannigan ! Je l'avais adoré dans La Part des Anges ! Sa prestation était d'autant plus impressionnante que c'était là son premier rôle et qu'il n'était même pas acteur !

Merci d'avoir cherché pour moi    C'était "juste énorme" La part des anges    (Angrom, il faut que tu le vois d'ailleurs)

Joss a écrit:

Ehn Deïss a écrit:

Je viens de vérifier : c'est bien Paul Brannigan ! Je l'avais adoré dans La Part des Anges ! Sa prestation était d'autant plus impressionnante que c'était là son premier rôle et qu'il n'était même pas acteur !

Merci d'avoir cherché pour moi    C'était "juste énorme" La part des anges    (Angrom, il faut que tu le vois d'ailleurs)

Ouaip, tu l'as en DVD / BD ?
J'aimerais bien le voir en effet..

Angrom a écrit:

Ouaip, tu l'as en DVD / BD ?

eh non   

tu as peut-être moyen de le voir en V.O.D ?

Je l'ai en DVD, je te le prêterai ! C'est le film que je passais à mes étudiants cette année : à chaque fois, ils ont adoré ! Même l'accent de Glasgow ne les a pas empêchés d'apprécier ! Grand film !

tu finissais le cours avec une dégustation de whisky ?