Albert Marcoeur

LETTRE N°47

Une petite lettre s’impose dans cette période comment dirais-je ?… troublante de notre histoire. Beaucoup la qualifieraient d’inquiétante ; franchement, je ne vois pas pourquoi. Un Conseil Scientifique spécial coronavirus a été constitué. Je dis spécial car un Conseil Scientifique, on en avait déjà un, mais pas spécialisé comme celui-ci, tout neuf et composé de onze éminents scientifiques triés sur le volet, spécialistes et experts en maladies infectieuses. On y trouve un immunologiste, une anthropologue spécialiste des réseaux sociaux en période d’épidémie, un sociologue de l’économie de la santé, un modélisateur de la vitesse de transmission du virus, un médecin généraliste membre de la Haute Autorité de Santé, un épidémiologiste, un virologue, trois infectiologues et un expert en maladies infectieuses, chef des maladies infectieuses et tropicales à l’hôpital Bichat. Donc, pas d’inquiétude de ce côté là, ce sont toutes et tous des balèzités, des pointures dans le domaine des virus, des bactéries, des champignons parasites. Un détail m’inquiète toutefois, c’est qu’ils tombent tous d’accord quant à la suite à donner aux événements. Des scientifiques qui ne s’engueulent pas, je trouve ça suspect mais comme dit ma mère : « Tu vois le mal partout ! » C’est comme l’histoire des masques, trois semaines de discussions ininterrompues, de réunions, de conseils des ministres pour en voir arriver quelques uns enfin ce lundi 30 mars 2020. Le gouvernement nous avait prévenus : "en ce qui concerne l’approvisionnement des masques, pas de pénurie, juste une tension." Emmanuel Macron sent tout de même que ça piétine ; il envisage de nommer un secrétaire d’État aux masques. Avec toutes ces nouvelles nominations, le virus devrait quand-même commencer à s’inquiéter.
Quant à nous, arrêtons de pleurnicher comme des petits poucets égarés dans la forêt, l’heure est à la responsabilité et au respect des gestes barrière. Changeons nos vieilles habitudes et suivons les conseils d’une poétesse toulousaine : « Avant, vous toussiez pour planquer vos pets bruyants, aujourd’hui, faites le contraire ! » Une petite pensée pour toutes celles et ceux qui étaient partis à l’étranger et qui vont avoir du mal pour regagner leur domicile. Le Ministre de l’Europe et des Affaires Étrangères, Jean-Yves Le Drian s’est exprimé à ce sujet : « Il faut que chacun puisse rentrer chez soi (sic). »
Le monde se partage dorénavant en deux parti(e)s bien distinct(e)s : le parti des optimistes et des encourageants qui profitent du confinement pour apprendre le Russe ou la guitare et qui, à 20h exactement, applaudissent le personnel soignant en tapant sur des casseroles et en chantant Hey Jude. Et celui des enfoirés et des trouillards qui conseillent à l’infirmière du troisième de garer sa voiture ailleurs et de dormir dans les locaux mis à sa disposition.
Les économistes et les sociologues pensent que cette crise va exacerber nos changements de comportements consuméristes qui restaient jusqu’ici marginaux. C’est comme si c’était fait !
Et Bruno Le Maire qui suggère aux entreprises du CAC40 de ne pas verser de suite les 360 milliards de dividendes aux actionnaires. Un peu de décence tout de même ! Eh dis, Bruno, tu ne nous prendrais pas pour des gogols par hasard ?!
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Je sens quelque chose qui bouge dans la gorgée d’eau que je n’ai pas encore avalée. Je sens que ça bouge dans ma bouche et je recrache aussitôt dans le mouchoir blanc juste à côté. Au beau milieu du mouchoir, frémissante, toute mouillée, une coccinelle. Rouge, points noirs, secouant mollement ses ailes. Au-dessus de sa tête, une petite bulle dans laquelle on pouvait lire : Mon Dieu, j’ai eu chaud !
Mais le lendemain matin, je la découvre immobile, noyée dans le peu d’eau qui restait au fond de mon verre. Avait-elle vraiment soif ou désirait-elle en finir avec cette épidémie qui n’en finissait pas ?
Petits points rouges, elle bouge.
Petits points blancs, elle attend.
Petits points noirs, coccinelle au revoir.

Albert Marcœur, le mardi 02 avril 2020

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FZ: "You have a wooden leg. Does that make you a table?"

"Certains aspirent à la vie éternelle alors qu'ils ne savent pas comment occuper leurs dimanches après-midi..."

LETTRE N°48
J’apprends à l’instant que cette année, Noël ne ressemblera pas aux Noël(s) que l’on a l’habitude de fêter. Disons que ce sera un Noël particulier où il faudra éviter les sujets de conversation scabreux, les opinions à l’emporte-pièce sur tout et son contraire. Un Noël où le sapin sera bio et le masque, de rigueur.
Pour ma part, j’aurai droit à un Noël de déménageur : la Bergerie où nous habitions et travaillions depuis 1988 est vendue. Un Noël avec des cartons à droite, des cartons à gauche, des cartons au-dessus, des cartons en dessous. Ah, les cartons ! Direction, la Bretagne, exactement où, je ne sais pas encore.
Ça ne change rien pour le site et sa vente en ligne qui restent opérationnels ( marcoeur.com) et je vous précise à toutes fins utiles que la discographie d’Albert Marcœur n’est pas disponible sur Amazon. L’adresse postale à Montbard reste valable jusque fin janvier 2021. La nouvelle adresse postale vous sera communiquée courant février. L’adresse mail reste la même.
Tous les spectacles et concerts annulés en 2020 sont pratiquement reprogrammés en 2021.
Si oui, oui. Sinon non le15 janvier 2021 à Gradignan (33170), le 13 mai 2021 à Vandœuvre -les-Nancy (54500) et le 07 juillet 2021 aux Nuits de Fourvière (69000 Lyon).
Bert Begar (avec Éric Thomas) le 21 mars 2021 dans le vignoble nantais (lieu à confirmer).
La piste aux oiseaux (avec Antoine Berland et André Minvielle) le 09 janvier 2021 au Musée des Confluences à Lyon, le 17 janvier et le 27 mars 2021 au Rocher de Palmer (33170) et le 26 mars 2021 au Théâtre Simone Veil de Saint-Nazaire (44600).
L’âme et le geste (musiques : Julien Baillod / textes : Albert Marcœur / manipulateurs : Claire Chédel-Perret, Yannick Merlin / décors, scénographie : Pierre Gattoni / vidéo : Benoît Finker) produit par le Théâtre de la Poudrière (Neuchâtel / Suisse) sera présenté du 1er au 04 juillet 2021 dans le cadre du festival Poésie en Arrosoir.
Des renseignements plus précis vous seront communiqués prochainement.

PARLONS PEU MAIS PARLONS-EN

L’élève fait l’effort de se lever le matin, de s’habiller correctement, de parcourir le chemin, de se présenter avec ses cahiers, ses bouquins. Il vous crache à la figure ? Ne le pénalisez pas. Essayez de comprendre comment et pourquoi il en est arrivé là. Il a fait l’effort de se lever, de se déplacer jusqu’ici : valorisez-le. De même, faites un effort pour comprendre ce qu’il a écrit et ne lui parlez pas de toutes les fautes qu’il a faites et qui vous révulsent. Si vous lui mettez une mauvaise note, il ne se relèvera pas et ce trop de violence que vous lui infligez ne l’incitera pas à faire mieux la prochaine fois. Demandez-lui s’il n’a pas un mouchoir propre en papier, essuyez-vous et continuez votre cours comme si rien ne s’était passé.
Lorsque l’on attend dans la file d’attente pour une recherche à Pôle Emploi ou pour un test au corona, sur le pas de la Poste, devant chez Orange, y’a plus personne que ça dérange.
Le temps défile et on attend. Vive le temps des files d’attente.
Comme ce texte a fortement l’apparence d’une chanson, la dernière phrase, sans sourciller nous répéterons. En insistant toutefois pour de bon :
Et que vive le temps des files.
Le temps des files d’attente.
Les chômeurs partiels peuvent-ils partiellement télé-travailler dans le cadre d’un travail précaire par exemple ? Autrement dit, est-ce que les chômeurs partiels peuvent accomplir un travail précaire chez eux ? Oui ? D’accord, seulement, attention à la fraude ! Bientôt les employeurs pourront contrôler le télétravail grâce à des logiciels de cyber-surveillance qui pourront enregistrer les frappes sur le clavier et les mouvements de la souris.
Quant à moi, mon patron a choisi le télétravail. Il dit que pour mon activité partielle, c’est mieux. Sa boîte économise les frais de déplacement et la location du matériel et des bureaux. Il faut dire qu’à la maison, je possède tout le matériel informatique nécessaire. De plus, je ne subis pas les aléas de la circulation et les soucis, le stress provoqués par les grèves et les perturbations citadines. Enfin, le télétravail me permet de rester en contact direct et permanent avec mon patron qui, avec son logiciel de télésurveillance, sait exactement quand je fais les choses, comment je les fais et le temps que je mets pour les faire. Il n’hésite pas à m’envoyer des mails : « Albert, tu devrais te reposer un peu, tu n’as pas arrêté depuis ce matin ! »
Si je vous dis que je retourne de ce pas à mes cartons, j’espère que vous me croirez. Et merci d’avance pour tous les messages d’encouragement que je vais recevoir. Je vous embrasse une par une, un par un.
Albert Marcœur, le 26 novembre 2020

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LETTRE N°49
En préambule à cette lettre, j’aimerais prévenir toutes celles et ceux qui se morfondent dans leur for intérieur, qui sentent la soupape prête à exploser et qui rêvent de retrouver incessamment sous peu le monde d’avant : réfléchissez un tant soit peu avant de souhaiter sans plus tarder ce retour au monde d’avant. En effet, ne pensez-vous pas que c’est ce fameux monde d’avant justement, qui nous a plongé dans ce merdier ? Et que si l’on y retourne, dans ce monde d’avant, ça va recommencer ! Comme avant ! Et je dirais comme je ne sais plus qui, encore pire qu’avant ! Voilà, je voulais vous prévenir que ce monde d’avant, il serait plus judicieux de ne pas y retourner, on n’y a fait que des conneries et pas des moindres. Et si on y retourne, dans ce monde d’avant, on n’est pas prêt d’enlever son masque. N’oubliez pas, chaque soir, de le ranger sur l’étagère, entre la ceinture de sécurité, le casque et les genouillères du vélo, les lunettes de soleil, le gilet pare-balles et les contrats d’assurance.
Concernant le nouveau siège de Label Frères, il est installé depuis le mois de février à Saint-Nazaire. Dorénavant, il faudra lors de vos envois et de vos commandes par correspondance utiliser l’adresse suivante :
Label Frères Albert Marcœur / 12, rue Gabriel Fauré / Les Châtaigniers / 44600 Saint-Nazaire
Pas de changements quant à la vente en ligne (www.marcoeur.com) et le courriel, toujours le même : labelfreres@marcoeur.com
Depuis le 22 février 2021, je travaille autour d’un objet graphico-plastique-audio réalisé et conçu par Pauline Traina & Gaëtan Naudet-Celli de l’Imprimerie Bâtard à Nancy. En duo avec Éric Thomas (magnétophones, guitares), collectage des envies, des sentiments, des évolutions du métier d’imprimeur, enregistrement des rotatives, des outils spécifiques et percussifs de l’imprimeur (spatules, rouleaux imprimants, lettres en plomb, en bois...). Habillage et création musicale autour des monologues et dialogues les plus pertinents, les plus instructifs. Montage, ajout de parties musicales, percussives et vocales.
Après les concerts annulés en 2020, la valse des annulations continue en 2021. Quelques nuances cependant : les concerts sont soit annulés et reportés, soit annulés tout court ou alors repoussés à la Saint-Glinglin. À l’heure actuelle, certains demeurent programmés :
Si oui, oui. Sinon non le 07 juillet 2021 aux Nuits de Fourvière (69000 Lyon).
Walden (textes : Henry David Thoreau / musiques : Timothée Quost / saxophones : Gabriel Boyault, Léo Margue / Clarinettes : Xavière Fertin, Loïc Vergnaux / flûte : Quentin Coppalle / cor : Jean Wagner / guitare électrique : Victor Aubert / contrebasse : Louis Siracusa / percussions acoustiques et électroniques : Pierre Juillard / voix : Albert Marcœur)
Le 12 juillet 2021 à Luz Saint-Sauveur (65120) dans le cadre du festival Jazz à Luz (concert à 06h du matin) festival@jazzaluz.com 05.62.92.38.30
Les 03 et 04 septembre à Châteauvillain (52120) dans le Parc National des Forêts.
L’âme et le geste (musiques : Julien Baillod / textes : Albert Marcœur / manipulateurs : Claire Chédel-Perret, Yannick Merlin / décors, scénographie : Pierre Gattoni / vidéo : Benoît Finker) produit par le Théâtre de la Poudrière (Neuchâtel / Suisse) sera présenté du 1er au 04 juillet 2021 dans le cadre du festival Poésie en Arrosoir.

PARLONS PEU MAIS PARLONS-EN

- Bonjour, je déménage et j’aimerais effectuer un changement d’adresse pour tout mon courrier, est-ce que je m’adresse à la bonne personne ?
- Tout à fait ; écrivez-moi votre ancienne adresse ici… et votre nouvelle, là.
- Mon ancienne : 3, La Bergerie 21500 Fresnes.
- Et la nouvelle ?
- 12, rue Gabriel Fauré / Les Châtaigniers / 44600 Saint-Nazaire.
La préposée se saisit de mon papier sur lequel j’avais inscrit les deux adresses et elle les transcrit dans son ordinateur, sur son formulaire à elle. Et me remet la feuille afin que je la signe. Je vérifie comme ça, à tout hasard. Tout est écrit en majuscules :
ANCIENNE ADRESSE :
ALBERT MARCOEUR
3, LA BERGERIE
21500 FRESNES
NOUVELLE ADRESSE :
ALBERT MARCOEUR
12, RUE GABRIEL FAURE / LES CHATAIGNIERS
44600 SAINT-NAZAIRE
- Dites, j’habite rue Gabriel Fauré, pas Gabriel Faure. Il faut un accent aigu sur le E.
- Il n’y a pas d’accent sur les majuscules.
- Donc, pas d’accent circonflexe non plus sur le A de châtaignier si j’ai bien compris ?
- Il n’y a pas d’accent sur les majuscules.
- Vous avez vu ça où ? Dites-moi plutôt que c’est tout un pataquès d’aller dans les caractères spéciaux et que vous n’avez pas que ça à faire, je comprendrais mieux.
- Ce n’est pas moi qui décide, c’est le logiciel du site qui ne prend pas en compte les accents sur les majuscules. Je n’ai pas le choix.
- Écoutez, si ça ne vous dérange pas, mettez-moi tout en minuscules... à part les initiales des noms propres bien évidemment.
- Je ne peux pas non plus, je dois tout écrire en majuscules, c’est stipulé en haut du formulaire.
- Et si je le remplissais à la main, votre formulaire, ça serait possible, ça ?
- J’appelle le chef de service, on va voir ce qu’on peut faire.
- Merci beaucoup parce que, en plus, le O et le E de MARCOEUR ne sont pas mêlés, ils le sont dans la vie courante mais là encore, je suppose que votre ordinateur ne veut pas en entendre parler !
- Je fais mon possible, n’en rajoutez pas, je vous en prie !
Elle compose en même temps le numéro du chef de service et colle son téléphone mobile sur son oreille :
- Hervé, dis, y’a un monsieur là, qui aimerait bien remplir son formulaire de changement d’adresse à la main pour une histoire d’accent sur une majuscule, qu’est-ce que je fais ?… Hervé est en train de répondre un truc du genre « j’arrive ! » puisque l’employée se tourne vers moi et me dit :
- Il arrive !
Et en effet, le chef de service arrive :
- Bonjour Monsieur, alors, qu’est-ce qui se passe ?
- Bonjour, j’aimerais tout simplement un accent aigu sur le E de FAURÉ parce que, s’il n’y a pas d’accent sur le E de Fauré, on lit Faure et ce n’est pas Faure, c’est Fauré !
- Il n’y a pas d’accent sur les majuscules.
- Mais ma parole, vous vous êtes tous fait piquer par le même moustique ! Il est vrai que dans certains cas, on ne met pas d’accent sur les majuscules, mais c’est en début de mot et là, ce n’est pas le cas puisque c’est sur le E final. Et puis franchement, je vais vous dire ce qui me tracasse, c’est qu’à chaque fois que je recevrai une lettre que vous me renverrez, il y aura trois fautes dans l’adresse. Les mêmes fautes, à chaque fois !
- Le principal, c’est que receviez votre courrier, non ?
- Et si je l’écris en lettres manuscrites, majuscules hein mais c’est moi qui l’écris à la main avec mon accent aigu sur le E de FAURÉ, mon accent circonflexe sur le A de CHÂTAIGNIERS et dans mon nom, le O et le E mêlés, comme dans CŒUR, vous faites un scanner de tout ça et le tour est joué.
- La machine ne va pas comprendre, il lui faut des données simplissimes, c’est pour ça qu’elle n’accepte pas les accents.
- Je pense surtout que vous ne voulez pas vous emmerder à aller dans les caractères spéciaux. Vous voulez que je vous dise aussi, l’expression "Y’a pas d’accent sur les majuscules" se trouve dans la préface de La Typographie des feignants. Dites-moi voir comment vous allez faire pour savoir si c’est SALE ou si c’est SALÉ ? Et moi, comment je saurai si vous avez la CRÈVE ou si vous êtes CREVÉ ?!
J’habite depuis deux mois à Saint-Nazaire et je reçois tous les jours mon courrier de La Bergerie. Avec sur chaque enveloppe, les trois fautes d’orthographe et visiblement, il n’y en a qu’un que ça emmerde !
J’espère que les employées et employés de la poste de Montbard vont pouvoir enfin dormir sur leurs deux oreilles : le chieur de La Bergerie est parti. Ouf !
Albert Marcœur, le 25 mars 2021

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est-ce qu'on parle de bootlegs ici? Trés content d'avoir trouvé sur l'oiseau (je peut pas expliquer ce que c'est

) quelques bootlegs d'Albert: live à Victoriaville en 1994, Paris en 2004, Vandoeuvre en 2004 et Mainz en 2008

LETTRE N°50
Un petit mot, ça fait toujours plaisir, surtout en ce début d’année. Si j’ajoute que les jours rallongent, on est vraiment sur du concret.
Quelques concerts dans des projets différents s’annoncent pour 2022.

La Piste aux Oiseaux

(Antoine Berland : musiques, piano, claviers, voix. André Minvielle : textes, percussions, voix. Albert Marcœur : textes, percussions, voix).
Le 05 mars 2022 à 20h30 au Grand Auditorium du Musée des Confluences, 69002 Lyon
Tél : 04 28 38 12 18

Walden

(textes : Henry David Thoreau / musiques : Timothée Quost / saxophones : Gabriel Boyault, Léo Margue / Clarinettes : Xavière Fertin, Loïc Vergnaux / flûte : Quentin Coppalle / cor : Jean Wagner / guitare électrique : Victor Aubert / contrebasse : Louis Siracusa / percussions acoustiques et électroniques : Pierre Juillard / voix : Albert Marcœur)

Le 10 juin 2022 au Festival Pépète Lumière (71)
Le 12 juin 2022 à Châteauvillain (52120) dans le Parc National des Forêts
Le 3 août 2022 au Festival Les Nuits d’Été (lac d’Aiguebelette, Avant-Pays Savoyard 73240)

Des informations plus précises vous seront communiquées dans une prochaine lettre.

PARLONS PEU MAIS PARLONS-EN

Bonjour à toutes, bonjour à tous. Et bien oui, en ce début d’année que je vous souhaite riche, audacieuse et au moins aussi surprenante que celle que l’on vient de quitter, j’ai décidé de ne pas utiliser l’écriture inclusive. Et non seulement je ne m’en servirai pas pendant toute cette année 2022, mais également toutes les années qui suivront jusqu’à ce que mort s’en suive. Pourquoi me direz-vous ? Dénuée de fondement. Espérer que ce genre d’idée puisse apporter sa pierre à l’édifice constructif d’une hypothétique égalité entre les sexes n’est que douce illusion, angélique utopie. Toutes ces contorsions calligraphiques sont non seulement absurdes, mais ridicules et saugrenues. Difficiles à mettre en œuvre, impossibles à lire, elles ne conduisent en définitive qu’à des disputes et des rivalités. Mais surtout, elles desservent la condition et la nature même de la femme qui, d’un seul coup, nous apparaît comme belliqueuse et revancharde, ce qui n’est bien évidemment pas le cas. Une insistance de la part des Ministères concernés ressemble plus à une nouvelle hypocrisie déguisée en manifeste novateur : « La parité est aujourd’hui une priorité qui retient toute notre attention ». Tu parles !

"Ouverture facile"

Si vous tombez sur cette inscription au-dessus d’un paquet de biscottes ou alentour d’un bouchon de jus de fruits ou de liquide de refroidissement, attendez-vous à la plus imaginative des inventions.
Toutefois ne soyez pas surpris, si lors d’un premier essai, vous êtes victime d’une agression de gelée transparente ou d’une giclée offensive de sauce tomate ou de lait de coco. Narrez votre mésaventure au service "consommateurs" du produit assaillant incriminé, vous recevrez des excuses bienveillantes, le remboursement de votre vêtement endommagé et un petit laïus approprié sur les travaux d’amélioration qui seront apportés à cette géniale "ouverture facile".
Je suis tellement fier de mon petit neveu qui travaille dans ce domaine. Il est concepteur de becs verseurs dans un centre logistique de design alimentaire.
Et tous ces feux de forêt un peu partout en Europe (Espagne, Grèce, Midi de la France…). Une consternante calamité pour tous les habitants des régions concernées. Une joie sans nom pour un Albert qui pense à tout ce bois que les Chinois n’auront pas.
Les carrières sont internationales.
Les témoignages sont bouleversants.
Les concerts sont exceptionnels.
Sachez que maintenant les papouilles, tripatouillages, manigances, tours de passe-passe, tripotages, doigtés, manipulations, mains baladeuses, balançoires à califourchon, sucettes à la fraise des curés et ecclésiastiques réunis, c’est TER-MI-NÉ. Que des mea-culpa et des promesses d’indemnisation après les conclusions du rapport Sauvé (octobre 2021).
Que le clergé ait tout fait pour que les dénonciations se dissolvent, que les plaintes et les procès s’enlisent, on peut facilement comprendre. Mais ce qui me foudroie encore plus, c’est que l’État, bien au courant de la situation, a fermé les yeux dans la plus sournoise hypocrisie et la plus somnolente transigeance.
Cela dit, je ne vois aucune raison à l’horizon pour que cesse ce mic-mac. Il est l’arche de voûte, l’onguent fédérateur, en un mot la marque de fabrique de l’établissement.
À la veille de l’élection présidentielle, petite remarque à tous nos dirigeants, nos responsables politiques, en un mot à nos gouvernants : Et dire que ce pays qui ne sait plus où mettre les pieds est entre vos mains !
Le véritable poète ne se complaira jamais dans un seul état d’âme, un seul genre. Il maniera le tragique et le comique avec la même ferveur sans jamais donner l’avantage, ni à l’un, ni à l’autre. Sa sincérité légendaire et son opiniâtreté maladive ne refuseront jamais une dérive ou un petit mensonge. Il nostalgiquera sur des temps lointains mais ne négligera pas pour autant les lendemains, qu’ils soient prometteurs, qu’ils soient incertains. Il sera intransigeant tout le temps, complaisant par moments mais toujours de gauche.
Vous avez vu, je ne vous ai parlé ni de la covid, ni du changement climatique. Ça ne changera pas grand-chose, ça nous procurera juste un peu de vacances, on en a besoin ! Je vous embrasse tous (sous-entendu toutes et tous bien évidemment).
Albert Marcœur, le 05 février 2022

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LETTRE N°51
Quelques concerts bienvenus et estivaux de surcroît.

Walden

Textes : Henry David Thoreau / musiques : Timothée Quost / saxophones : Simona Castria, Léo Margue / Clarinettes : Xavière Fertin, Loïc Vergnaux / flûte : Quentin Coppalle / cor : Jean Wagner / guitare électrique : Victor Aubert / contrebasse : Louis Siracusa / percussions acoustiques et électroniques : Pierre Juillard / voix : Albert Marcœur

Le vendredi 10 juin 2022 à 21h15 au Festival Pépète Lumière, 21h15
Château de Lourdon, Lournand (71250)
pepetelumiere@gmail.com
www.pepete-lumière.com

Le dimanche 12 juin 2022 à Châteauvillain (52120)
au Parc aux Daims à 21h
contact@simone.camp

Le vendredi 29 juillet 2022 au Festival Abeille Beugle, 20h30
Hameau de Vaunières, Saint-Julien en Beauchênes (05140)
https://abeillebeugle.com

Le mercredi 3 août 2022 au Festival Les Nuits d’Été (Lac d’Aiguebelette, Avant-Pays Savoyard 73240).
www.festivallesnuitsdete.fr

Pas plus d’informations pour le moment.

La Piste aux Oiseaux

Antoine Berland : musiques, piano, claviers, voix. André Minvielle : textes, percussions, voix. Albert Marcœur : textes, percussions, voix

Le jeudi 18 août 2022 au Festival d’Uzeste (33730)
Renseignements: 06 56 25 38 46
www.uzeste.org

PARLONS PEU MAIS PARLONS-EN

Pas de réflexions désobligeantes sur le nouveau gouvernement, sur la déliquescence de notre parc nucléaire, sur la folie des hommes… et des femmes mais surtout des hommes, sur la disparition de l’ours polaire, non, rien de tout ça ; uniquement un compte-rendu condensé des films sortis récemment et ayant chamboulé mes neurones, ébloui mes pupilles et mis en ébullition mes ventricules. L’image est le nerf de l’imaginaire.
Albert est allé au cinéma :

Nos âmes d’enfant (Mike Mills / États-Unis / 2022)
Les sans-dents (Pascal Rabaté / France / 2022)
L’ombre d’un mensonge (Bouli Lanners / Belgique / 2022)
Contes du hasard et autres fantaisies (Ryusuke Hamaguchi / Japon / 2021)
Plumes (Omar El Zohairi / Egypte / 2021)
Atlantis (Valentyn Vasyanovych / Ukraine / 2019)
Hit the road (Panah Panahi / Iran / 2021)
Nitram (Justin Kurzel / Australie / 2022)
Vortex (Gaspar Noé / France / 2022)

Si lorsque le film démarre, vous vous apercevez subitement que vous ne voyez plus très bien et qu’il serait judicieux de nettoyer vos lunettes, ne paniquez pas ; le défilé interminable des logos et des jingles des majors, producteurs, distributeurs, télés, radios etc, vous offre le temps de les nettoyer dans les grandes largeurs.
Toutefois, si vous avez oublié votre lingette humide spéciale et si vous n’habitez pas trop loin du cinéma, vous avez même la possibilité de retourner chez vous la chercher.
Ou les films sont réalisés et distribués pour un large public et on les appelle films commerciaux. Ou ils sont destinés à un public plus exigeant qui considère que le cinéma peut être autre chose qu’une simple distraction et dans ce cas, ils sont affublés de la mention films d’auteur.
Les films commerciaux sont censés s’adresser à un public dont le seul but est de se divertir et passer un moment agréable, loin des tracas de la vie quotidienne. Donc, c’est un public d’une largesse et d’une amplitude tout à fait exceptionnelles. Public qui, dès qu’il entendra parler d’un film divertissant se ruera pour le voir. Les gens ne se disent pas c’est commercial, j’y vais. Non, ils se disent si beaucoup de gens y vont, ça doit être bien.
Et c’est comme ça que l’on se rend compte si un film est commercial… ou non.
Souvent, les producteurs mettent tous les ingrédients jugés nécessaires et surtout indispensables pour que le film qu’ils produisent ait un succès commercial. Déjà un budget de réalisation de dingue et un budget de communication de malade. Ensuite un scénario en béton, un réalisateur, des actrices et des acteurs du feu de Dieu, le chef opérateur que tout le monde s’arrache etc, etc. Parfois, tous les ingrédients sont réunis et pourtant le film est boudé. Peu de spectateurs, donc peu d'entrées. Le film ne répond pas à la destinée qui lui était promise. Le film espéré commercial est en réalité un bouillon, un bide.
En revanche, on peut voir un film d’auteur qui, à la surprise générale, génère un maximum d’entrées. Les gens ont entendu parler de ce film pourtant pas commercial pour un sou mais captivant de bout en bout. Spécial mais très intéressant. Beaucoup se sont déplacés. Ce film d’auteur devient par le fait commercial à la surprise des producteurs et des distributeurs. Le réalisateur de ce film d’auteur est quant à lui étonné et se démène comme un beau diable afin de se justifier envers les autres auteurs de films d’auteur qui le snobent et lui reprochent d’avoir vendu son âme au diable. Quel monde !

Avec toute ma considération et mes salutations estivales et sincères.

Albert Marcœur, le 25 mai 2022

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Frank Zappa interviewer: "So Frank, you have long hair. Does that make you a woman?"
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"Certains aspirent à la vie éternelle alors qu'ils ne savent pas comment occuper leurs dimanches après-midi..."

LETTRE N°52

Après les trois représentations de L’âme et le geste au Théâtre de la Poudrière (Neuchâtel Suisse) à l’occasion du Festival International de la Marionnette les 28, 29 et 30 octobre 2022, un peu de repos réparateur s’est imposé. L’occasion de classer mes notes éparpillées dans les poches intérieures de mes vestes, sur mon bureau, ma table de nuit… Jeter celles écrites sous le coup de la colère ou de l’énervement. Travailler celles que je juge potables et les joindre à celles accumulées voilà maintenant un paquet de lustres afin, éventuellement, d’éditer un recueil de poèmes, nouvelles et autres proses que j’appellerai Balivernes et autres Singeries.
Je profite également de cette période réparatrice pour composer une nouvelle pièce : un vieux monsieur veut retourner vivre à Tchernobyl car c’est là qu’il est né. J’ai déjà le refrain : Tchernobyl, très Tchernobyl, il y a longtemps que je t’aime, jamais je ne t’oublierai !

PARLONS PEU MAIS PARLONS-EN

Cette fin d’année 2022 fut riche en faits d’armes et en gesticulations primesautières pour nous faire avaler toutes les pénuries qui s’annoncent. Sobriété est le maître mot. Au fait, avez-vous choisi une sobriété subie ou subissez-vous une sobriété choisie ?
Et ne pensez surtout pas que certains réacteurs nucléaires ont été arrêtés pour des problèmes de cuves fissurées, de turbines défectueuses ou de soudures aléatoires. Pas du tout. Si on les a arrêtés, c’est pour les vérifier et les contrôler, histoire d’être opérationnels cet hiver ! OK ?
La COP 27 s’est bien terminée et tout le monde est tombé d’accord : il faut faire quelque chose. Ou, plus exactement, on ne peut pas ne pas faire quelque chose. Comme dans toute organisation, il y a les pessimistes qui trouvent toujours que l’ambition n’est pas au rendez-vous. Et les optimistes comme le Président de cette COP 27, Sameh Shoukry, qui parle d’un texte équilibré pouvant servir de base à un consensus.
C’est bien les gars, on avance !
La Reine d’Angleterre est morte. Fabienne Sintes s’en est émue : « C’est un moment d’histoire qui disparaît. » Très inquiète, elle a appelé un correspondant à Londres et lui a demandé :
« Est-ce que l’on sent quelque chose de particulier dans l’atmosphère ? »
On a eu la pauvreté. Mais pauvreté, ça ne fait pas riche. Alors, on a remplacé pauvreté par précarité. Ça généralise un peu plus sans préciser outre mesure.
Et puis, ça a commencé à se bousculer au portillon. Celles et ceux qui n’étaient pas encore précaires le sont devenus et celles et ceux qui l’étaient déjà l’ont été un peu plus.
Sous la pression du nombre des demandes et le poids de l’évidence, l’urgence était d’oublier cette terminologie hypocrite de précarité et de ne plus tergiverser ; mettre une bonne fois pour toutes les points sur les "i" en revenant aux valeurs essentielles et en utilisant dorénavant l’expression grande pauvreté.
Je propose pour la prochaine étape la grande précarité.
Hier, nous avions des émissions pour manger mieux.
Qui se sont transformées aujourd’hui en émissions pour manger moins mal.
On ne dit plus fermeture partielle des urgences, on dit accès régulé.
Gautier Capuçon joue du violoncelle. Il joue Over the Raimbow au sommet d’une tour du Mont Saint-Michel. Quand la Musique rencontre l’Histoire !
Il joue également La Vie en Rose avec la trompettiste Lucienne Renaudin-Vary.
J’ai réservé une place VIP pour leur prochain concert. Afin d’être bien placé. Je ne veux pas en perdre une miette !
L’état de notre planète ressemble peu ou prou au ressenti d’un voyageur sortant des toilettes d’un TGV. Y’a plus d’eau, le rouleau de papier hygiénique est dans le mauvais sens et le voyageur précédent n’a pas nettoyé. (Bourg-en-Bresse, TGV Lyria, le 22 octobre 2022)
Et une dernière trouvaille sémantique pour qualifier les additifs multiples rentrant dans la composition du pain industriel : corrections meunières. Trop fort !
J’aimerais commencer l’année 2023 avec une bonne nouvelle et je me réjouis de vous l’annoncer. Des nouvelles de cet acabit, il est bon de les savourer à leur juste valeur. La COP 15 de Montréal (c’est une autre COP qui elle, est axée sur la protection de la nature et les moyens de mettre un terme à la perte de biodiversité partout dans le monde. Alors que les autres COP telle la COP 27 qui s’est déroulée dernièrement en Égypte, sont des conférences où les pays s’engagent à respecter la Convention des Nations Unies sur les changements climatiques. Faut pas tout mélanger !), la COP 15 de Montréal donc, a accouché d’un nouveau projet, la CHANP, La Coalition de la Haute Ambition pour la Nature et les Peuples. Je ne pouvais pas garder ça pour moi.
Nous sommes donc sur de bons rails et je ne vois à l’horizon, aucune raison de s’inquiéter vraiment.
Belle vie à vous toutes. Bonne route à vous tous.

Albert Marcœur, le 20 décembre 2022

Oust ! Marche arrière !
Deux mille vingt trois,
dans la poussière,
les bras en croix.
Kobayashi Hosaku (1763)

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Frank Zappa interviewer: "So Frank, you have long hair. Does that make you a woman?"
FZ: "You have a wooden leg. Does that make you a table?"

"Certains aspirent à la vie éternelle alors qu'ils ne savent pas comment occuper leurs dimanches après-midi..."

LETTRE N°53

La tournée de Bert Bégar (Éric Thomas et Albert Marcœur) sur les mois de septembre, octobre et début novembre s’est terminée au Pannonica à Nantes, le 8 novembre. Et après avoir pris et donné du plaisir autant que possible, il s’est agi ensuite de récupérer quelques forces émoussées par certains voyages un peu longs et quelques soirées prolongées. Un petit mot d’Éric Thomas à propos de cette tournée :
« Voilà c’est fini. On est bel et bien rentrés. On a remisé la table magique, mis les appeaux de côté, on a changé les cordes de la guitare, et l’ampli a retrouvé le douillet studio du Beg.Qui ? Et bien nous, Albert Marcœur et ma pomme ! Grâce à vous toutes, à vous tous, notre Bert Bégar a pu résonner, en toute intimité, pendant ces deux mois de tournée. Du 8 septembre au 8 novembre 2023. Que de personnes impliquées ! Que de belles énergies !
C’était gai comme tout, heureux et contents que nous étions de nous retrouver, de vous voir, de vous entendre aussi. Amicalement, bises. »
Éric
Et aujourd’hui, du sixième étage de mon appartement nazairien, en regardant la pluie tomber, je termine l’écriture de la septième pièce d’un nouvel album auquel je me suis attelé en octobre 2022. Je pense que j’aurai fini de tout écrire au milieu de 2024 et que l’album verra le jour en 2025.
J’envisage une instrumentation spécifique pour chaque titre avec des musiciens venant de régions et d’horizons différents. Cela aura bien évidemment un coût et nécessitera une longue période de gestation, d’enregistrement et de fabrication.
Les temps étant ce qu’ils sont, mes modestes économies ne seront pas suffisantes et faire appel à votre soutien et votre générosité grâce à un financement participatif (crowdfunding) pourrait être une solution opportune. On verra. Je vous tiens au courant de l’évolution des opérations.
Pour l’instant, aucun musicien n’est prévenu (même si je sais dès à présent lesquels feront partie de l’aventure) et je n’ai montré à personne ni mes scores, ni mes textes.

« Une œuvre n’existe que si elle est préparée dans l’ombre, avec l’attention, avec le soin de l’assassin qui médite son coup. Dans les deux cas, ce qui prime, c’est la volonté de frapper. »
Emil Cioran

PARLONS PEU MAIS PARLONS-EN

Bossuet (1627-1704) déjà nous prévenait :« La nature ne consentira pas à nous laisser ce peu de matière qu’elle nous prête. »
Sur ce peu de matière qui nous reste aujourd’hui, une grande partie est morte et ce qui subsiste malgré tout est détérioré au pire, sale et même pas nettoyé au mieux. Bossuet, au secours !
Nous n’allons quand-même pas commencer l’année avec un premier paragraphe aussi plombant ! Une marche arrière vite fait pour une première information qui met plutôt du baume au cœur : un premier opéra bio va bientôt voir le jour dans le Périgord. Costumes bio, décors bio, coiffures et maquillage bio. Et la musique, elle est bio la musique ?
Pour se sortir de ce monde insupportable, égoïste et sans lendemain, une échappatoire nous est proposée : s’inventer ailleurs, relégitimer notre propre histoire, se sentir entier dans sa globalité. Je vous entends ricaner, mais essayez au moins avant de faire des réflexions !
Beaucoup de gens n’ont rien à dire. Sauf que certains, ce rien, ils le disent quand-même.
Je bénis de tout mon cœur et de toutes mes forces la femme qui a pondu ce slogan face aux intégristes qui remettent en cause le droit à l’avortement :« Garde ton chapelet loin de mes ovaires ! »
Les baisers des vieux amants : de moins en moins sensuels, de plus en plus bruyants.
L’hiver glacial et enneigé d’antan se meurt. L’été caniculaire contemporain fait peur. Intercalés tant bien que mal, le printemps et l’automne se questionnent et s’étonnent : sommes-nous à la bonne place ?
Vous avez peut-être remarqué déjà : y’a ceux qui regardent en l’air et ceux qui regardent en bas. Comme dans les pissotières.
Ça y est, nous sommes le 1er janvier. Il est quatre heures et tout le monde est parti.
Ou alors, on prend le taureau par les cornes et on débarrasse tout, on fait la vaisselle, on sort les poubelles et demain matin, le sourire et la bonne humeur planeront sur notre petit-déjeuner.
Ou bien, on n’en peut plus, on va se coucher de suite et quand on se réveillera, on découvrira la vaisselle sale agglutinée sur la table, empilée sur l’évier, les bouteilles vides autour de la poubelle pleine. Et une envie débordante de retourner au pieu.
Mes vœux simples mais sincères pour 2024. Avec des joyeusetés en quantité suffisante.
Je vous embrasse.

Albert Marcœur, le 1^er janvier 2024.

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