Nirvana : Cas épineux que ce groupe (surtout sur ce fofo
) ! Responsable de la fin d’une époque pour les uns (le hard rock peroxydé et moule burnes !), pas assez
Grunge pour les autres (ce qui est drôle pour une musique anti-puristes !!),
Nirvana aura eu un succès planétaire, mais rien qu’à l’évocation de son nom, discussions agitées et débats houleux sont légions.
Reste un groupe qui n’avait que faire du succès, né dans un garage ou une piaule paumée d’
Aberdeen (au Nord Est des US) et formé du noyau dur
Kurt Cobain et
Krist Novoselic (aussi paumé que leur patelin !!). Des types ayant diverses influences allant des
Pixies à
Led Zeppelin, en passant par divers groupe indépendants américains (
Melvins en tête,
Dale Crover, jouant derrières les fûts, au tout début du groupe).
Nirvana est aussi lié au label indépendant
Sub Pop (créé par
Bruce Pavitt et
Johnatan Poneman, et découvreurs de nombreux groupes et talents) et à toute une scène qui sévi dans la région de
Seattle et que les journalistes vont vite appeler scène
Grunge ! Terme qui a plus à voir avec le no-look de bucherons des groupes qu’à une réelle identité sonore de cette scène ! En effet, il n’y a pas beaucoup de rapport entre le rock bourré de fuzz de
Mudhoney et le metal burné de
Soundgarden, mis à part que la plupart de ces groupes se connaissent très bien et sont souvent amis.
Nirvana va exploser avec
Smell Like Teen Spirit et l’album
Nevermind, achevant définitivement les non convaincus et ralliant nombres d’opportunistes à cette hype qui a suivie (créée de toute pièce et pain bénie de toutes sortes de médias) ! N’oublions pas aussi, que
Nirvana aura servi à de nombreuses personnes, de porte d’entrée au rock (et metal) et à la musique en général ! Et pour finir sur cette présentation, j’ai envie de dire aux sceptiques : si vous ne connaissez pas, dépassez les préjugés et écoutez ce que la bande de
Cobain a dans le ventre !
Bleach (1989) : Premier album et déjà un coup de maître ! Et aussi, un bon aperçu de ce qu’est
Nirvana : une sorte de mélange de pop et de metal (
About A Girl), de furie et riffs acérés (quasiment tout le reste), de punk/rock/metal …
L’écriture est déjà une des qualités mise en avant sur cet album et la maîtrise du couplet/refrain de
Cobain, redoutable ! Vous allez avoir envie de bouger du cul et chanter le refrain de
Love Buzz ! Vous allez vous péter le cervicales sur
Negative Creep ou
Downer ! La basse « caoutchouc » et lourde de
Novoselic va vous rester en tête un long moment (cette intro de l’album, qu’est
Blew) ! Autre constat,
Kurt maîtrise la voix, la guitare (rythmique et solo) et la composition (texte et majeur partie de la musique)
A noter que la première tournée française fut gérée par Doudou, manageur des
Thugs et acteur majeur de la scène Angevine !
Nevermind (1991) : Ou le raz de marée !! Passage en boucle sur toutes les radios (quelle époque !!), clip de
Smell Like Teen Spirit sur toutes les télés (clip ovniesque avec toutes ces personnes qui headbang dans cette salle de basket avec pom-pom girls et un technicien de surface mélomane! Il faut le préciser !) et c’est parti pour l’envahissement du monde entier !
Dave Grohl fait son apparition derrière les fûts avec cette album et n’est surement pas étranger, avec la production de
Butch Vig (qui a formidablement bien vieillie !), au succès de masse…
Un album qui comporte nombre de hits, par la force des choses :
Teen Spirit,
In Bloom, Comme as You Are, Lithium… On peut ne pas aimer
Nirvana, mais on ne peut pas dire que
Cobain ne sache pas trousser de bonnes chansons à chanter (et à pogoter).
Mis à part ces hits, venez chercher bonheur sur
Breed (putain quel riff !!), sur
Territorial Pissing (pogo, pogo, pogo, pogo… justement), sur
Drain You (avec son pont d’une lourdeur et violence imparables !!), sur
Lounge Act (et le chant criard de
Kurt), sur
Stay Away (re pogo, pogo, pogo…)… On voit aussi avec
Polly (qui traite d'une victime d’un viol) et
Something In The Way,
Cobain n’est pas forcément un joyeux luron, bien dans sa peau. Sentiment exacerbé avec ce succès massif qui lui échappe…
Nota :
Endless Nameless est un titre caché (il n’est pas sur toutes les éditions CD !!) et très très destroy, qui jure avec le reste de l’album ! Titre malsain, sans queue ni tête à s’éclater la tête contre les murs (larsens, cris, batteries agressives…) Du destroy très jouissif !!
In Utero (1993) : Cobain a pété les plombs (renie la production de
Nevermind, qu’il trouve putassière !), est en couple avec une pouf/vampe (
Courtney Love, que tout le monde connait ! Qui sait elle aussi trousser de bonnes chansons !) et fait la couv’ des tabloïds en tous genres. Mal influencé, il s’adjuge la plupart des royalties, au dépend de ses potes et traine des douleurs récurrentes à l’estomac ! C’est dans ce cadre idyllique, que le groupe va enregistrer son ultime album studio !
Retour à un son plus brut, avec
Albini aux manettes (la maison de disque mettra son véto sur certains titres et imposera des arrangements et production différentes !), mais avec encore une somme de hits matraqués sur les ondes (le vénéneux
Heart-Shaped Box, le controversé
Rape Me,
Pennyroyal Tea (jeu de mot sur les fameuses royalties) et
All Apologies (dédié à sa femme et sa fille).
Les titres bruts et bien rèches sont légions :
Serve The Servants en intro ; les violent et ravageurs
Scentless Apprentice, France Farmers, Very Ape, Milk It et Radio Friendly; l’épileptique
Tourette’s ; le lancinant
Gallons of Rubbing Alcohol Flow Through the Strip, encore un titre caché à la fin du disque (cette fois-ci uniquement sur la version européenne !)
Le disque se vendra moins bien (chansons moins « faciles »), ce qui fera retomber (un peu) la pression, mais il est déjà trop tard pour
Cobain qui va se mettre une balle en pleine tête, au beau milieu de la tournée européenne (stoppée car il était au bout du rouleau mentalement et physiquement).
Autres disques officiels :
Insesticide (1992) : Projet en commun avec
Sub Pop, cette compilation de rareté sortie chez
Geffen, surf sur le succès de
Nevermind.
Les différents titres sont des faces B, reprises (
Devo et Vaselines) et autres raretés qui datent de la période pré et post
Bleach. Néanmoins, nombre de ces titres sont aussi important que les hymnes les plus connus du groupe et quelques-uns étaient souvent interprétés en live.
Sliver, Dive et Aneurysm font partis du meilleur du répertoire du groupe ;
Polly est présente en version électrique et speedée ; les reprises sont des bombes punk jouissives (
Molly's Lips, Son of a Gun) ; on retrouve des missives metal/punk comme sur
Bleach (
Beeswax, Downer (sur
Bleach ausssi d’ailleurs) ; des titres zarbi comme
Hairspray Queen (basse folle et voix destroy) ; des titres bien heavy dérangés
Aerozeppelin (
Cobain était grand fan de leur musique, mais pas des textes qu'il trouve maschistes) et le lourd
Big Long Now…
Une sorte de compilation assez homogène et qui vieillie très bien.
MTV Unplugged in NY (1994) : Le live « débranché » était à la mode à l’époque… Et très lucratif !! Surtout, que la sortie de cet album était quelques mois après la mort de Kurt. Que dire de cet album ? Qu’il n’est pas totalement unplugged ; que les chansons de
Nirvana tiennent la route sur les sèches ;
Pat Smear (ex-Germs) fait partie du casting, ainsi qu’une violoncelliste et les frères
Kirkwood (Meat Puppets) ; que l’ambiance est tendue entre le groupe (qui veut faire à sa sauce et reprendre pleins de titres d’autres artistes) et l’équipe de l’émission (qui veut pas !!) ; que
Cobain, à l’époque de l’enregistrement, n’est pas au top de sa forme.
Beaucoup trouverons à sa sortie, ce live mou du genou (c’est vrai, mais c’est un peu le concept, aussi !!) et/ou pas du niveau de celui, au hasard de
Pearl Jam (l’arlésienne !) ou de
Alice In Chains (c’est sûr ! Ce dernier est fabuleux !!). Mais l’intérêt de ce disque (concert) est justement que
Nirvana propose autre chose que ses shows dévastateurs et électriques et surtout, que toutes les reprises effectuées sont magnifiques :
The Man Who Sold The World est très ressemblante mais belle à tomber (la blague, c’est que les grungies pensaient que c’était une chanson de
Cobain !!),
Jesus Doesn’t Want Me For a Sunbeam folk à souhait avec
Krist à l’accordéon, ou le final
Where Did You Sleep Last Night poignant, avec
Kurt qui bousille sa voix.
Le moment de grâce du concert, ce sont les trois titres des
Meat Puppets ou la façon de
Cobain de filer un coup de main aux potes :
Plateau file les frissons ;
Oh, Me fabuleuse et
Lake Of Fire avec un
Cobain qui monte très haut. Sur ces trois titres, c’est festival de guitares et une façon de faire un gros Fuck Off à cette chaine musicale qui faisait la pluie et le beau temps des artistes à diffuser ou non ! Rien que pour ça, bravo M. Cobain !
From the Muddy Banks of the Wishkah (1996) / Live At Reading Festival 1992 (2008): Le premier, est une compilation de live qui regroupe différentes période du groupe et qui démontre la furie du groupe en live électrique ! Le son est excellent, mais l’ensemble manque de cohérence.
Bon témoignage mais l’on peut préférer le live de 1989 qui est sur l’édition anniversaire de
Bleach et surtout le live
At Reading (des concerts entiers) considéré comme le summum du genre. Là,
Nirvana est au sommet de son art ! En audio et en vidéo où l’on y voit
Cobain arriver dans une chaise roulante et le groupe qui démarre par un
Breed pied au plancher.
Sinon, pour les fans hardcore (bon, ils l’ont déjà) ne pas passer à côté du coffret
With the Lights Out qui ne comporte que de l’inédit et qui va de l’inécoutable (première répétition du groupe dans son garage) aux pépites et autres titres et démo rares.
Il y a aussi d’autres live en DVD que je n’ai jamais vu mais qui sont, semble-t-il, de bonne facture (Live! Tonight! Sold Out!!, Live at the Paramount)
ENJOY, f***ing punk rockers