OK, ok.
Je m'exécute puisque j'ai passé le pas.
Je ne sais pas si c'est une bonne idée de poster ça juste avant de voir Straphanger ce soir...
En tout cas voici mes réflexions au moment de la sortie. Du coups ça me donne envie de le réécouter dans la voiture pour aller à Nantes.
"Ne connaissant pas du tout King Crimson, je me base sur une écoute du disque pour ce qu'il est, sans chercher à comparer avec un modèle quelconque.
A la 5ème écoute, je ne cesse de découvrir des choses nouvelles dans cette longue suite que je perçois comme un tout cohérent. Je l'écoute comme une symphonie de Mahler ou une longue pièce de Boulez, toujours renouvelée mais où tout est relié à tout.
Collignon réussit à garder l'énergie folle des concerts tout en travaillant au microscope sur des alliages et des matières sonores qui devraient encore me surprendre dans 10 ans.
Cela me réjouit car c'est finalement rare d'entendre un disque conçu comme un tout autonome et non comme une compilation de morceaux.
En ce sens, les critiques envers lui de ne faire que des reprises sont vraiment superficielles. Dans le choix des morceaux, les arrangements et leur appropriation, il fait oeuvre de composition.
J'aimerais que tous les compositeurs d'aujourd'hui aient son exigence...
Pour moi, ce disque montre des qualités de musicien concepteur et interprète qui le mettent au niveau de créativité de Steve Coleman, Ducret, Zorn, Monk, Braxton, Coltrane??!!... pour ne parler que des musiciens liés aux musiques improvisées.
Il a comme eux une manière de retravailler son instrument de l'intérieur pour élargir un projet à tout le fonctionnement du groupe et à la manière de concevoir la musique dans son ensemble.
Bref, pour moi une oeuvre exceptionnelle d'un personnage exceptionnel."