Kate Bush The Director's Cut J'avoue que cette nouvelle réalisation de
Kate Bush me laisse un peu circonspect...Un disque très moyen en 1993 (
The Red Shoes), le suivant, très réussi, douze ans plus tard ! Puis à nouveau six ans d'attente pour aboutir à... un disque de reprises d'elle-même ! Toutes issues de
The Red Shoes et de
The Sensual World, de surcroît !
Des réenregistrement partiels, les prises 1989/1993 et 2011 étant mélangées au sein d'un même morceau...
Je dois avouer que si j'avais entendu en radio sa relecture de "Deeper Understanding", je n'aurais pas acheté
Director's Cut. Une de ses plus belles mélodies ("Hello, I know that you've been feeling sad, I give you love and deeper understanding") en ressort contrairement transformée, passée au travers d'un correcteur de voix pour un résultat vraiment agaçant (mais c'est un peu l'effet "Gang Gang Dance", on s'y fait, et c'est même en fait assez jouissif) ! Mais quitte à apporter une modification à ce morceau sublime, il aurait fallu le faire au niveau des paroles, qui parlent des messageries roses sur... le minitel ! Alors bon, "I pick up the phone and press execute", ça ne fait pas très ravalement de façade !
Pour le reste, c'est plutôt bon. Les morceaux de
The Red Shoes, débarrassés de leurs arrangements (déjà dépassés en 1993), deviennent enfin de vraies chansons "made in
Kate Bush". Ceux de
The Sensual World sont assez proches de leurs versions d'origine, les différences se situant plus dans les détails : une batterie (
Steve Gadd) plus chaude, une voix moins sucrée, plus mature, avec même parfois un timbre presque
bluesy... "The Sensual World" retrouve ses paroles d'origine, signées James Joyce, "This Woman's Work" et "Moments Of Pleasure", très dépouillés, gagnent en profondeur. La production est superbe : peu de compression, il faut donc pousser le bouton de volume. L'accent est très clairement mis sur la voix, très en avant.
L'édition limitée contient, en sus de
Director's Cut, l'album
The Sensual World (tel quel, aucune remastérisation) et
The Red Shoes, remastérisé, lui (semble-t-il moins froid, mais je ne l'ai pas encore réécouté). Le tout dans un joli digibook !
Le disque tourne au moment où j'écris ces lignes et je suis assez surpris. Au début, on se dit "à quoi bon ?", cependant, plus les écoutes se multiplient, plus la pertinence du concept devient évidente : j'ai presque l'impression d'écouter un véritable nouvel album !
Mais quand même, après toute ces années,
Kate Bush n'aurait-elle pas pu sortir une musique vraiment nouvelle ?