Ma chronique de
Colors parue dans un Your Majesty récent :
Between The Buried And Me Colors Attention : révélation !
Between The Buried And Me (
BTBAM) n’est certes pas un nouveau-venu sur la scène metal, mais ce nouvel album est non seulement leur meilleur opus, mais aussi, et en toute simplicité, un monument !
Pendant soixante-quatre minutes, le groupe s’emploie à battre le chaud et le froid, enchaînant passages ultra-brutaux et mélodiques, n’hésitant pas à s’immiscer, le temps de quelques mesures, dans la country ("Ants To The Sky", qui se termine dans un pub) ou dans la pop. Les huit morceaux de
Colors ne laissent aucun répit à l’auditeur : enchaînés les uns aux autres sans aucune coupure, ils forment un bloc monolythique impénétrable. Doté d’une production enfin à la hauteur des ambitions du groupe,
Colors allie death-metal (particulièrement la voix), metal-prog et jazz-rock dans un délectable brouet, qui rappelle de loin
Dream Theater ("Informal Gluttony" ou encore le final de "Sun Of Nothing"),
Al Di Meola (les riffs de "Foam Born : The Decade Of Statues" sont assez proches de "Race With Devil On A Spanish Highway"), ou encore
Opeth et
Oceansize. Le plus impressionnant, outre le niveau technique des musiciens, est leur capacité à transcender des influences aussi variées en proposant une musique toujours digeste, sans que jamais ne pointe la moindre baisse de régime, le moindre ennui. Il faut toutefois un nombre important d’écoutes avant de commencer à percevoir toutes les subtilités de cette immense composition.
Les moments forts sont nombreux, à commencer par ce "Sun Of Nothing" qui, au milieu d’un déchaînement de violence, voit apparaître des chœurs que l’on croirait sortis du
Infinity de
Devin Townsend. Les passages atmosphériques et mélodiques sur ce morceau (ainsi que le suivant, "Ants To The Sky") sont d’ailleurs d’une très grande beauté, pour ne pas dire carrément émouvants.
Colors se termine en apothéose, avec une envolée épique particulièrement prenante au cours de laquelle les guitaristes s’en donnent à cœur joie, commençant à l’unisson et se décalant petit à petit pour aboutir à un duel sauvage soutenu par un batteur soudain devenu épileptique !
Bref, vous l’aurez compris, ce disque est un
must-have pour tous les amateurs de metal-prog qui ne sont pas effrayés par la virulence des voix
death ! Vous savez donc ce qu’il vous reste à faire !