Fields Of The Nephilim

A la demande générale de Joss, quelques mots sur ce groupe...

Trois albums sortis sur le label Beggars Banquet, plutôt spécialisé dans le goth classieux, la new-wave, la cold, etc. Et justement, Fields Of The Nephilim est un peu tout ça, voire un peu plus. La grande force de ce groupe est la personnalité du chanteur, Carl McCoy : des textes remarquables, une présence scénique impressionnante et surtout, surtout, une voix comme on en entend rarement ! Grave, très grave, avec une légère fêlure, capable de vous briser l'âme en deux temps, trois mouvements. Surtout que McCoy, en bon chanteur habité, sait faire preuve d'une rare intensité sur certaines fins de morceaux ! Difficile d'ailleurs d'imaginer que ce chant sépulcral provient du gosier de ce bel éphèbe :



La grande époque du groupe débute en 1987 avec l'album Dawnrazor.



Dès les première note de "Intro (The Harmonica Man)", on est dans l'ambiance ! Noir, très noir, avec un feeling gothique qui laisse prévoir de grandes choses, sans que la personnalité ne soit encore complètement affirmée. "Vet For The Insane" est le morceau qui sort du lot, celui qui possède le son "Fields Of The Nephilim". Et la voix du leader crée la magie, bien entendu !



En 1988 sort l'album The Nephilim et c'est la premier choc ! Cette fois, le groupe a définitivement trouvé sa voie, goth, bien sûr, mais, et c'est là qu'ils font la différence, empruntant un son psychédélique noir, lorgnant aussi bien du côté des deux premiers albums de Roxy Music que de Pink Floyd. L'album est magnifique et même s'il est très cohérent, on pourra retenir deux morceaux : "Celebrate" (ça ne vous rappelle pas Noir Désir ?) et "Last Exit For The Lost", dont le final, emmené par un Carl McCoy en transe, laisse pantois ! Chair de poule assurée !





Deux ans plus tard, Fields Of The Nephilim sort son chef-d’œuvre : Elizium.



Un opus d'une rare noirceur, des textes mystérieux, cryptiques même ! Le feeling goth s'est considérablement estompé au profit d'atmosphères lourdes et prenantes. Un disque qui annonce beaucoup de choses à venir, Paradise Lost, Tiamat, ce metal lent, beau et triste... Elizium est un album conceptuel dont il est difficile d'extraire un morceau, tant tout est ici égal, montant petit à petit jusqu'à ce final emmené par une basse hypnotique sur laquelle la voix sublime de McCoy décoche des mélodies belles à mourir. Deux morceaux enchainés, 14 minutes de plongée dans les abysses.



Cette époque bénie ce terminera par un album en public (et une VHS, plus tard rééditée en DVD, indisponible aujourd'hui) : Earth Inferno, où l'on se rend compte que Fields Of The Nephilim est aussi un fabuleux groupe de scène.



Carl McCoy mettra bientôt un terme à l'existence du groupe, estimant ne jamais pouvoir dépasser Elizium...

Tous ces albums, superbement remastérisés et agrémentés de nombreux bonus (dont la plupart indispensables), ont été réédités récemment à très bas prix :



Achat indispensable !

Il faudra attendre 1996 pour entendre à nouveau parler du chanteur, de retour avec un projet/groupe au nom familier : The Nefilim.



A l'écoute de l'album Zoon, aucun doute possible : le son, la voix, le groupe, ils sont de retour ! A deux détails près : Carl McCoy est le seul rescapé et la musique n'est rien d'autre que... du metal extrême ! Une sorte de croisement très glauque entre death, heavy, indus et gothique. L'album est intense, totalement maitrisé et retourne les tripes ! Unique ! Dans tous les sens du terme, puisque aucun autre album ne sortira sous ce nom.



Encore une dizaine d'années de silence avant de retrouver McCoy, qui a reformé le groupe Fields Of The Nephilim... Un album et des live sont sortis, manifestement bien reçus par les fans...

merci pour cette présentation   

je viens d'écouter l'extrait d'Elizium, c'est vrai que la ressemblance avec A deeper kind of slumber de Tiamat flagrante   

je vais être obligé de l'acheter   

Joss a écrit:

je vais être obligé de l'acheter   

Deviens pas tout rouge, j'aurai sans doute un exemplaire à offrir !

Je voulais savoir si les 5 étaient remastérisés avant commande et Ed a dissipé brillamment mon doute.

Décidément, ces petits coffrets sont très intéressants ! (Bauhaus également)

Grass Matt a écrit:

Deviens pas tout rouge, j'aurai sans doute un exemplaire à offrir !

Je voulais savoir si les 5 étaient remastérisés avant commande et Ed a dissipé brillamment mon doute.

Décidément, ces petits coffrets sont très intéressants ! (Bauhaus également)

Ha oui, j'avais pas vu pour le coffret. Le truc qui m'emmerde, c'est les bonus mis à la fin des disques. Je deviens chiant avec ça, mais je préfère les bonus regroupés sur un disque supplémentaire plutôt qu'ajoutés à la fin des albums. Enfin il a y a des exceptions mais quand on ajoute des versions démos/live/single de titres figurants déjà sur le disques, ça m'emmerde un peu

c'était le coup de gueule du dimanche matin   

tout ça pour dire que je veut bien ton vieil exemplaire   

Je suis comme toi au sujet des bonus, pas très respectueux de l'album original. Avec mes disques préférés, c'est carrément l'horreur, t'as un super dernier titre, même pas le temps de rester une minute songeur, on te balance des outtakes dégueu !   

Je te le mets au courrier fieu ! Avec les autres qui ne sont toujours pas partis !   

Au passage, si des   sont intéressés par le coffret de Fields Of The Nephilim, prenez le sur Grooves INC, il est 6 roros moins cher que sur amazon !

Alors à propos des bonus, c'est très bien fait : sur les albums, on a les bonus indispensables (dans le cas de Dawnrazor, ce sont 5 inédits totalement dans l'esprit de l'album, d'ailleurs ce sont les bonus du CD de l'époque, tandis que le vinyl était plus court...

Pour The Nephilim, il y a une autre version de "Celebrate", mais qui est si belle qu'au final, on est plutôt content de la réentendre !

Pour Elizium, il y a "Psychonaut", qui est fabuleux ! Plus deux inédits... L'un est sympa (remix dub de "Submission"), l'autre inutile (version single de "Sumerland").

Enfin, il y a un disque bonus où sont regroupées toutes sortes de choses : reprise ("In Every Home A Heartache", meilleur morceau de Roxy Music ?), remixes, alternate, etc...

A propos de la remastérisation : Elizium a été remastérisé à partir des bandes analogues originales et les autres ont bénéficié d'un remastering numérique (je ne connais pas la différence). J'ai aussi cru remarquer qu'il y avait des petites choses en plus, comme une intro ou une outro plus longue par ci par là...

Ehn Deïss a écrit:

J'ai aussi cru remarquer qu'il y avait des petites choses en plus, comme une intro ou une outro plus longue par ci par là...

Y a du remix dans l'air aussi alors !
Bon, j'ai passé commande sinon !   

Je ne sais pas s'il s'agit de remixes, ou bien des versions vraiment originales... A vrai dire, je ne suis même pas sûr de ces ajouts... Ce sont vraiment de tout petits détails...

Un nouveau fan par ici  

Ça tue cette zic, je vais faire tourner ça pendant des jours, le Elizium m'a foutu une claque, possiblement un de mes classiques, joie et bonheur que ce groupe festif  

Je me souviendrai toujours de cette nuit où j'ai découvert Elizium... Un samedi soir... Obligé d'attendre le lundi pour pouvoir acheter l'album, l'horreur ! Un de tout premiers CD, genre un des 5 premiers, acheté fin 1990 ! Énorme claque ! les deux morceaux (enchainés) qui terminent l'album sont magiques :

"we must suffer
to free our pain
can you help us
to find our way
you're here to stay
stay here in paradise
I'd end this moment
to be with you
through morphic oceans
I'd lay here with you
only to stay
stay here in paradise
only to stay so lonely
from this maelstrom free are you
from this maelstrom
to be with you"

A pleurer !

Et le final de l'album précédent, "Last Exit For The Lost", c'est pareil : les poils qui se dressent :

"This could be my last regress
Last exit for the lost
This could be my last regress
Last exit for the lost
This could be my last regress
Precious for the lost"