The Haxan Cloak ExcavationAprès un excellent disque éponyme en 2011, flirtant entre ambiant, dark-ambiant avec quelques touches de néo-classicisme, plusieurs EP par ci par là, le musicien
Bobby Krlie alias
The Haxan Cloak annonce la sortie d'un nouvel album,
Excavation. Rien qu'avec le titre de l'album, on se doute bien que ce disque ne sera pas la bande-originale des Barbapapa, à moins que le dessin-animé aie tourné au film glauque, où Barbapapa et Barbamaman auraient été assassinés à coups de couteau par Jack l'Eventreur et auraient été enterré dans un cimetière hanté (on tient là un nouveau concept, ceci dit !). Puis la pochette. Un corde. A votre avis, à quoi a-t-elle ou va-t-elle servir ? Pas besoin de faire un dessin je pense...
- Spoiler:
Dans ce cas-là, Jack l'Eventreur n'y est pour rien.
La couleur de l'album est donc donnée. Et le musicien n'y est pas allé de main morte pour jouer avec nos neurones.
Allez, c'est parti pour 50 minutes de plaisir (malsain).
Des sons venus d'outre-tombe servent d'intro à cet album déconseillé aux âmes sensibles. Les sons s'accélèrent et évoluent de manière constante pour servir un battement régulier mais ô combien oppressant. Voilà, l'intro ne fait qu'une minute trente et j'ai déjà failli faire une crise cardiaque. Et la tension restera constante durant presque une heure. Et ce n'est pas la suite éponyme en deux parties qui me fera dire le contraire. Un homme parle. Puis plus rien. A part un son crissant. Puis un rythme vient se poser où se mêlent pendant près de 8 minutes, divers sons emplis de reverb et d'échos, qui vous font battre le coeur de longues minutes. 16, au total.
Les moments les plus flippants de ce disque sont les moments de silence. On ne sait jamais ce qui va arriver. Et l'intro de
Miste représente exactement ce sentiment de peur, d'horreur et de stupéfaction. 10 secondes de silences et un cri fantomatique déstabilisant répété en boucle auquel viennent s'ajouter toujours des sons et des larsens qui servent de rythmes. On retrouve sur ce titre le violoncelle, omniprésent sur l'album précédent. Le morceau suivant, une nouvelle fois en deux parties, est composé d'une partie courte calme mais stressante à souhait et une autre, toujours plus avare en sons qui s'assemblent et qui forment petit à petit une mélodie et un rythme très complexes pour un final grandiose, où l'on verrait bien divers effets de lumières et lasers servirent le tout.
Dieu, le morceau suivant est un peu moins tendu même s'il contient son lot de sons distordus et un final pas très apaisant. Mais la palme revient au morceau final de l'album, qui sert de conclusion :
The Drop. 13 minutes d'angoisse, où la peur est de plus en plus présente au fur et à mesure que le morceau avance, avec le retour du violoncelle, dans son utilisation la plus angoissante. 13 minutes où le tout monte en puissance, comme si la peur que vous dégagez s'incrustait dans l'album. 13 minutes où le monde qui vous entoure n'existe plus car vous vous voyez absorbés par le morceau. 13 minutes où ce rythme constant ne vous lâchera pas. 13 minutes où l'influence bruitiste est plus présente que jamais. 13 minutes qui passent comme un éclair et vous laissent sur le cul comme rarement. Et voilà que
Excavation se termine.
Ce disque ne me lâche plus depuis presque 2 semaines, j'ai dû l'écouter 15 fois. Je suis hanté. A votre tour.
- Spoiler:
Ce disque est sponsorisé par le champ lexical de la peur.