Le dernier film que vous avez vu

hier soir

Leviathan d'Andreï Zviaguintsev

Citation :

Kolia habite une petite ville au bord de la mer de Barents, au nord de la Russie. Il tient un garage qui jouxte la maison où il vit avec sa jeune femme Lylia et son fils Roma qu’il a eu d’un précédent mariage.
Vadim Cheleviat, le Maire de la ville, souhaite s’approprier le terrain de Kolia, sa maison et son garage. Il a des projets. Il tente d’abord de l’acheter mais Kolia ne peut pas supporter l’idée de perdre tout ce qu’il possède, non seulement le terrain mais aussi la beauté qui l’entoure depuis sa naissance. Alors Vadim Cheleviat devient plus agressif...

Le générique de début nous apprend que le film a été produit avec l'aide du ministère russe de la culture... difficile, donc, d'imaginer que les politiques, la justice et l'église vont en prendre pour leur grade. On se demande si les personnes en charge de donner la subvention on lu le scénario. Ou alors c'est une parade pour dire "vous voyez, on autorise la liberté d'expression" (mais attention à toi "Andreï Zviaguintsev", on t'a à l'œil).
Leviathan est la chronique amère d'un combat perdu d'avance. La noirceur du récit n'a d'égal que la beauté des paysages où se situent l'action. La réalisation est d'une grande sobriété, le rythme lent (à deux reprises, j'ai échappé de justesse à la somnolence) avec une économie d'effets appréciable (peu de musique, sauf en introduction et en conclusion). Mais tout n'est pas noir, et quelques scènes désopilantes viennent nous dérider l'espace d'un instant (mais il faut faire preuve de cynisme).

Bref, un excellent film, un peu exigeant et qui ne brosse pas le spectateur dans le sens du poil.

Par ici:

Crying Out Love in the Center of the World ("Sekai no chûshin de, ai o sakebu"), Isao Yukisada, 2004
En trois mots un mélo japonais à faire braire une tortue. Un des trucs les plus beaux et touchants que j'ai vus depuis un très long moment

Before the Rain (" Пред дождот"), Milcho Manchevski, 1994
Dans le contexte de l'éclatement du conflit bosniaque, un même fait guerrier vu à travers 3 regards et 3 histoires de vie. Un film très intelligent mettant en lumière le cercle sans fin de la guerre. Quelques longueurs, une image un peu datée (couleurs, photo..), mais un film qui prend toute son ampleur une fois que les pièces commencent à s'assembler.

je viens de regarder Melancholia de Lars von trier sur le replay d'Arte (il était diffusé hier mais je regardais les brutes tatouées de SoA)

Je ne sais qu'en penser. Là comme ça, je ne vois pas trop où il a voulu en venir, je suppose qu'il faut mettre en parallèle les deux parties (la première étant excellente, la seconde un peu chiante... oui je suis plus Kirsten que Charlotte).

Hier soir, c'était Detachment de Tony Kaye



Le dernier film de Tony Kaye, autrement dit, le réalisateur d'American History X.
L'histoire d'un prof remplaçant qui raconte, sous forme de flashback de sa propre expérience d'enseignant, les dérives morales d'une Amérique ultra-libérale au bord du gouffre.
Je crois avoir été scotché presque du début à la fin. C'est bien normal, rien ne nous est épargné, pas le temps de reprendre sa respiration face à cette litanie sociale des plus abjectes. Ça m'a fait un peu le même effet que Requiem For A Dream, j'ai fini le film l’œil vitreux et dans un état de détachement justement, histoire de se préserver.
J'aurais apprécié plus de forme et d'aération même si j'ai passé un chouette moment.
La thématique de la responsabilité éducative et de l'héritage culturel est un sujet passionnant qui mérite, pour moi, meilleur traitement que ce que propose Kaye dans ce film.

hier, avec le fiston

Asterix - Le Domaine des dieux de Louis Clichy (+ Alexandre Astier pour le scénario et les dialogues)

Citation :

Nous sommes en 50 avant Jésus-Christ ; toute la Gaule est occupée par les Romains… Toute ? Non ! Car un village peuplé d’irréductibles Gaulois résiste encore et toujours à l’envahisseur. Exaspéré par la situation, Jules César décide de changer de tactique : puisque ses armées sont incapables de s’imposer par la force, c’est la civilisation romaine elle-même qui saura séduire ces barbares Gaulois. Il fait donc construire à côté du village un domaine résidentiel luxueux destiné à des propriétaires romains.

Le domaine des Dieux ne faisant pas partie des exemplaires que possédaient mes parents je n'avais donc qu'un vague souvenir de cette histoire lu une fois ou deux seulement. Quasiment une découverte donc, qui m'a évité de jouer au jeux des comparaisons (chose que je me suis amusé à faire en feuilletant la BD en rentrant).
Après plusieurs versions filmées, voici une nouvelle adaptation ciné d'Asterix, mais en animation cette fois, et animation de synthèse pour être à la page (pas vu la version 3D par contre). C'est d'ailleurs une des choses qui m'a motivé à aller voir cette nouvelle adaptation, car le rendu global (perso + environnement) est vraiment beau, et rend tout à fait au honneur à l'œuvre d'Uderzo. Les personnages sont parfaitement ressemblants, avec un passage en volume vraiment naturel. C'est donc déjà un plaisir de ce côté là. Mais le scènario tient aussi rudement bien la route. Certes il reprend largement le déroulement de la BD, avec ce qu'il faut d'ajout (personnages, péripéties) pour rendre le film plus dynamique et touchant sans dénaturer l'œuvre originale et garder les messages initiaux encore largement d'actualité. Question dialogue c'est succulent et vraiment drôle. On se demande même parfois si le film s'adresse autant aux enfants qu'aux adultes, car ma femme et moi avons bien plus rigolé que notre grand (qui nous a quand même dit avoir apprécié et même demandé qu'on lui prenne le DVD quand il sortira  ). Mais il y a ce qu'il faut de burlesque pour plaire aux petits. J'ai apprécié aussi que le film n'abuse pas des gags qui reposent uniquement sur la référence à d'autres films comme Chabat avait pu le faire avec Mission Cléopâtre (il doit y en avoir une seule, mais assez bien vue)
Si on ajoute à la mosaïque au tableau une mise en scène dynamique et souvent inventive, on obtient une excellente surprise, et probablement la meilleure adaptation d'Asterix sur grand écran.

Il va falloir que j'y aille en famille !

Hier soir : L'homme du peuple d'Andrzej Wajda.

Citation :

Lech Walesa est un travailleur ordinaire, un électricien qui doit composer avec une vie de famille, et sa femme Danuta. Alors que les manifestations ouvrières sont durement réprimées par le régime communiste, il est porté par ses camarades à la table des négociations. Son franc-parler et son charisme le conduisent vite à endosser un rôle national. Il ne se doute pas encore que sa vie va basculer, en même temps que la grande Histoire.

J'avoue que je ne connaissais pas grand chose de l'homme mis à part son rôle dans la chute du mur de Berlin. C'était donc l'occasion d'avoir un petit rattrapage historique, d'autant plus que le film se concentre sur le début de sa carrière. Un biopic plutôt intéressant, qui se sert d'une ITW comme fil rouge, afin de survoler la période 70-90 en ne montrant que les instants clé de sa vie. Un rythme un peu décousu mais une réalisation assez brute et qui donne un ton assez réaliste. Plusieurs images d'archives sont mélangées avec les images du film, souvent accompagnés d'extrait de chansons rock polonaises d'époque (avec traduction).
En tout cas il est clair que le film a été fait pour donner une image positive du bonhomme (surtout que le réalisateur est un ami de Walesa) mais Robert Wieckiewicz est tout de même convaincant dans le rôle du charismatique leader.

Joss a écrit:

Hier soir : L'homme du peuple d'Andrzej Wajda.

Citation :

Lech Walesa est un travailleur ordinaire, un électricien qui doit composer avec une vie de famille, et sa femme Danuta. Alors que les manifestations ouvrières sont durement réprimées par le régime communiste, il est porté par ses camarades à la table des négociations. Son franc-parler et son charisme le conduisent vite à endosser un rôle national. Il ne se doute pas encore que sa vie va basculer, en même temps que la grande Histoire.

J'avoue que je ne connaissais pas grand chose de l'homme mis à part son rôle dans la chute du mur de Berlin. C'était donc l'occasion d'avoir un petit rattrapage historique, d'autant plus que le film se concentre sur le début de sa carrière. Un biopic plutôt intéressant, qui se sert d'une ITW comme fil rouge, afin de survoler la période 70-90 en ne montrant que les instants clé de sa vie. Un rythme un peu décousu mais une réalisation assez brute et qui donne un ton assez réaliste. Plusieurs images d'archives sont mélangées avec les images du film, souvent accompagnés d'extrait de chansons rock polonaises d'époque (avec traduction).
En tout cas il est clair que le film a été fait pour donner une image positive du bonhomme (surtout que le réalisateur est un ami de Walesa) mais Robert Wieckiewicz est tout de même convaincant dans le rôle du charismatique leader.

Je n'ai pas vu cet Homme du Peuple dont, oui, le côté partisan que tu évoques m'engage peu,
mais du même Wajda, et sur la même thématique, L'homme de Fer (1981) est un document tout à fait fort et édifiant. Très sincèrement, essaye de le visionner en complément, ça mettra d'autres aspects de cette période en lumières.

D'ailleurs le titre original de cet Homme du Peuple (Wałęsa. Człowiek z nadziei "l'Homme d'espoir") est une réfèrence explicite à l'Homme de fer (Człowiek z żelaza), qui faisait lui-même suite à un Homme de marbre (Człowiek z marmuru).

Et puis après, tu seras mur pour t'enfiler les (magnifiques) premiers Kieślowski

oh oui!! Le Décalogue, grandiose!!!!

Joss a écrit:

hier, avec le fiston

Asterix - Le Domaine des dieux de Louis Clichy (+ Alexandre Astier pour le scénario et les dialogues)


Si on ajoute à la mosaïque au tableau une mise en scène dynamique et souvent inventive, on obtient une excellente surprise, et probablement la meilleure adaptation d'Asterix sur grand écran.

Cet après midi en famille ! Tout le monde s'est bien éclaté !
Belle adaptation qui prend des aises avec l’œuvre originale sans en faire des tonnes.
Les dessins sont excellents (on dirait des vraies moustaches et, par exemple, les détails des tissus de leur vêtements sont assez impressionnants !) et les dialogues ciselés.

Avec des personnages sont irrésistibles comme le représentant des esclaves (la voix de Laurent Lafitte) ou le sénateur (voix de Chabat). Un très bon moment ! Mon petit dernier (bientôt 7ans), à qui je lit justement les Astérix le soir en ce moment, n'a pas quitté l'écran des yeux !

Edit :

Ehn Deïss a écrit:

Hier soir :

Interstellar, de Christopher Nolan.

Bon, ben comme Inception, il faut le voir plusieurs fois pour être bien sûr que l'on a rien compris !

Attention, je vais spoiler grave ! Vous êtes prévenus !

Grosse claque visuelle, des acteurs top (Matthew McConaughey, Jessica Chastain, Michael Caine). Certaines séquences très prenantes par la tension qu'elles engendrent, d'autres tellement émouvantes qu'elles vous feraient chialer... Et une dernière partie où on se demande si on n'est pas en train de se ficher de vous... En sortant, nous nous sommes dit : "grotesque, le final fout tout en l'air, c'est n'importe quoi" !

Et c'est vrai ! Sauf qu'en y repensant, tout ce final prend un sens, à condition de considérer que... Merde, il faut que j'y retourne !

Un sacrée expérience, en tout cas !

vu hier soir !

Le final est un peu tiré par les cheveux quand même. Bon, c'est de la SF, le but n'est pas que ce soit crédible mais quand même. Surtout que j'avais deviné des choses dès le départ

Le bon point c'est qu'on ne voit pas du tout passer ces 2h45. Et effectivement, certaines séquences sont bien prenantes (surtout celle de la vague).

Un bon film

(par contre qu'est-ce que ça peut être fort par moment tout de même )

ouais, il a refais un trip à la Inception, genre "imaginez ce que vous voulez, ça marchera quand même"

Spoiler:

Hier soir

Let there be rock de Eric Dionysius & Eric Mistler

Citation :

Mêlant captations de concert, interviews avec les membres du groupe et petites scènes fictives, le film retrace la venue du groupe AC/DC au Pavillion de Paris en décembre 1979.

C'est après avoir lu le chapitre qui lui est consacré dans le livre Tours de France que j'ai réalisé que je n'avais jamais vu ce film. Bon, un film qui est composé au 2/3 de captations live, mais un film tout de même. Avec ajout d'interviews et séquences un peu surréalistes comme cette scène de poursuite entre un vieux coucou et une voiture de sport conduite par Phil Rudd. Le ton du documentaire fait donc un peu daté aujourd'hui mais ça reste tout de même un document exceptionnel. Surtout que le concert montre le groupe à son apogée (quelques mois seulement avant le décès de Bon Scott), avec une énergie de dingue. Un concert sans artifices, avec uniquement du rock et de la sueur.

Sacré film !

Pas mal de films pour moi ces temps-ci. Cet aprem' c'était séance un peu improvisée car il me restait une place à utiliser avant demain au Concorde. J'ai donc emmené le fiston voir...

Le chant de la mer de Tomm Moore

Citation :

Ben et Maïna vivent avec leur père tout en haut d'un phare sur une petite île. Pour les protéger des dangers de la mer, leur grand-mère les emmène vivre à la ville. Ben découvre alors que sa petite soeur est une selkie, une fée de la mer dont le chant peut délivrer les êtres magiques du sort que leur a jeté la Sorcière aux hiboux. Au cours d'un fantastique voyage, Ben et Maïna vont devoir affronter peurs et dangers, et combattre la sorcière pour aider les êtres magiques à retrouver leur pouvoir.

Après le très beau Brendan et le secret de Kells, Tomm Moore revient avec un conte fantastique inspiré de vieilles légendes celtes. Question esthétique, c'est simplement magnifique. Un film d'animation à l'ancienne, en 2D donc, avec un travail graphique sur les textures et couleurs absolument remarquable. La musique de Bruno Coulais associée à celle des irlandais de Kila (un des meilleurs groupes de folk irlandais en activité) complète à merveille ce tableau.
Ensuite, j'avoue décrocher un peu dans ce genre d'histoire ou le fantastique prend beaucoup de place (on pense parfois au Chateaux ambulant ou au Chateau dans le ciel de Miyazaki), mais certaines scènes sont vraiment touchantes. Pour les adultes qui ont gardé une âme d'enfant donc (peu d'humour aussi, l'ensemble reste assez mélancolique)

J'ai regardé mardi soir "Les petits ruisseaux" de pascal Rabaté, d'après la bd du même nom.
Pas mal , à la fois drôle et touchant

J'ai vu en avant-première hier soir Wiplash, film sur le parcours d'un jeune batteur de jazz face à un prof tyrannique. La critique l'encense, il a eu des tas de prix, mais il ne m'a pas emballée. A l'exception du jeu des acteurs, surtout celui du prof, excellent.

Le film s'est fait démonter dans Jazz-Mag...

Ils en disent quoi ? Perso, j'ai eu l'impression d'assister à un face-à-face entre un gars qui voulait gagner le 100 m olympique et son entraîneur génial-mais-sadique...
bref, rien à voir avec le jazz, mais seulement une forme de glorification de la performance et du dépassement de soi dans la souffrance (avec les mains qui saignent comme Jésus sur la croix, dès fois qu'on n'aurait pas compris), sous l'aiguillon d'un instructeur de GI's.
Mieux vaut revoir 'Round Mignight

Oui, c'est en substance ce que dit Frédéric Goaty : jouer bien, c'est jouer le plus vite possible...


Round Midnight, je n'ai pas vu... Je suis beaucoup trop jeune ! Mais j'ai la BO qui est fabuleuse !

Ehn Deïss a écrit:

Oui, c'est en substance ce que dit Frédéric Goaty : jouer bien, c'est jouer le plus vite possible...

Cool, j'ai plus qu'à signer dans Jazz mag

Ehn Deïss a écrit:

Round Midnight, je n'ai pas vu... Je suis beaucoup trop jeune ! Mais j'ai la BO qui est fabuleuse !

Ca doit exister en DVD, non ?

C'est peut-être ça l'erreur, de vouloir voir ça comme un film sur le Jazz. Un peu comme aller voir Black Swan en pensant voir un documentaire sur la danse classique

je pense que j'irais le voir tout de même...

Tu as tout à fait raison, c'est ça l'erreur, avoir pensé que ça parlait aussi de jazz.
Et rien que pour la perf d'acteur de JK Simmons (celui qui joue le prof sadique) il mérite d'être vu

J'ai profité des vacances pour aller voir Le Domaine des Dieux , le astérix...
J'ai bien rigolé