Très (trop ?) vaste sujet... Personnellement je ne suis pas fan d'opéra en général (je n'en ai qu'une cinquantaine en cd + dvd
) mais je suis fan de certains opéras.
A chaque époque de la musique on retrouve l'opposition entre deux approches de l'art lyrique par les compositeurs :
- Soit le chant prime, sa mélodie, sa virtuosité, l'orchestre est au service du concert, et le texte, la qualité du livret ne sont pas la première préoccupation du compositeur comme de l'auditeur.
A l'époque baroque c'est Vivaldi (dont les opéras inédits sortent chez naïve), Handel et la technique de l'aria da capo. A l'époque classico-romantique c'est Rossini qui utilise tout de même une orchestration très développée et souvent géniale. A l'époque romantique c'est le bel-canto italien : Bellini, Donizetti, le Verdi de
La traviata. Personnellement je déteste ces vocalises et cet orchestre réduit au rang de faire-valoir, ou alors pompeux quand il s'y met.
- Soit le texte prime, c'est du vrai théâtre, l'orchestre a un rôle prépondérant, mais le chant est moins mélodique, on n'est plus dans les "airs" : c'est un récitatif quasi-permanent.
A l'époque baroque c'est Rameau, Lully et la tragédie lyrique. A l'époque romantique c'est bien sûr Wagner qui développe cela à fond. C'est prenant orchestralement, mais comme chant c'est austère et un opéra de Wagner c'est très, très long. Au XXème siècle Richard Strauss développera ce style de la "conversation chantée". Moussorgsky et Janáček, en cherchant à reproduire dans le chant les inflexions de leurs langues respectives (le russe pour Moussorgsky, le tchèque pour Janáček) seront aussi assez proche d'un chant "parlé", de même que Debussy dans
Pelleas et Mélisande.
Mais comme en tout il y a le juste milieu qui vise à un juste équilibre entre tout cela : un chant mélodique, attractif mais sans chichis ni vocalises, et un orchestre qui joue les premiers rôles. A l'époque classique c'est Glück et sa réforme, Mozart. A l'époque romantique les auteurs russes, Beethoven et son unique opéra
Fidelio, le français Bizet (les autres français comme Massenet et Gounod c'est assez chiant), et Verdi trouvera enfin ce juste équilibre avec Otello.
Et surtout celui que je préfère et dont les opéras sont à la fois géniaux et accessibles, avec un format qui n'éxcède pas 2 cds : Puccini. Un chant à tirer les larmes et qui reste assez romantiques, un orchestre foisonnant enrichi des trouvailles harmoniques et rythmiques du XXème siècle.
Mes opéras préférés :
- En baroque :
Atys de Lully,
Rinaldo de Haëndel,
L'olimpiade de Vivaldi.
- En classique
La flûte enchantée et
Don Giovanni de Mozart
- En romantique :
Eugène Onéguine de Tchaïkovsky,
Rusalka de Dvořák.
- Au XXème :
Turandot,
Tosca, et
La fianciulla del West (opéra-western !) de Puccini,
Jenůfa de Janáček,
Le chevalier à la rose de Richard Strauss (malgré ses longueurs).