Artaud (Vincent)

Un artiste discret, mais derrière un certain nombre de projets magnifiques, parfois sous son nom, parfois en collaboration avec d'autres artistes... Directeur artistique, aussi !

Bien sûr, Lïhns nous l'a fait découvrir sur le Omry de Pierrick Pedron, disque chouchou des Grandes Z'oreilles en 2009. Il est aussi présent sur le dernier, Cheerleaders !



Il est aussi aux côtés de Daniel Yvinec pour l'album de l'Orchestre National de Jazz en hommage à la musique de Robert Wyatt, Around Wyatt :



Et enfin, puisque j'en parlais à Lïhns et Olivier la semaine dernière, Verbena nous a récemment fait découvrir un album incroyable, sorti en 2000 : Organique de Zend Avesta, improbable mélange de jazz moderne, d'electro (mais pas trop), baignant dans des ambiance "à la Debussy"... Des cordes, de la clarinette, Bashung en invité... Véritable OMNI (Objet musical toussa) en écoute ici !



Et il s'achète ici pour trois fois rien !

Mais bien sûr, et surtout, Vincent Artaud est l'auteur de trois disques : Artaud (que je ne connais pas), La Tour Invisible, et Music From Early Times (cliquez sur les titres pour écouter les albums).



Je ne parlerai donc que des deux derniers. Un univers finalement unique, évoquant parfois (selon moi, mais je peux me tromper) l'esprit de la musique de Canterbury (Hatfield And The North, etc), emprunt d'une poésie toute personnelle, demandant un peu d'effort de la part de l'auditeur, effort largement récompensé par la suite ! Non que la musique soit difficile d'accès, mais elle ne révèle pas immédiatement toute sa richesse, toute sa beauté... Le dernier album en particulier peut être considéré comme une longue suite obsessionnelle d'une heure et nécessite de s'y plonger corps et âme pour en tirer tout le jus. Chef-d’œuvre !

Un très grand artiste, en tout cas !

On n'avait pas ouvert de fil sur Artaud encore Tu as bien fait !
A ce que tu as dit, je rajouterai que le boulot d'arrangeur fait par Vincent Artaud sur le Wyatt de l'ONJ aurait à mon avis mérité qu'il ait son nom sur la pochette aussi gros que celui d'Yvinec
Mais ce gars doit être très discret, trop... Car il aurait aussi dû cosigner l'album d'Olivier Temime "The Intruder"



Album dont il a co-composé tous les titres et sur lequel il joue de tous les instruments sauf les sax et la batterie. J'aimerais bien savoir pourquoi cet album ne porte pas leurs deux noms, mais à l'écoute, il est très clairement marqué de la très belle patte d'Artaud

Denis Desassis pour Citizen Jazz n'avait pas hésité non plus : http://www.citizenjazz.com/Olivier-Temime,3463779.html

Il y a quelque chose à la fois d'indéfinissable et d'exceptionnelle chez Vincent Artaud. Je découvre depuis quelque temps ses trois albums et chacun, à sa manière, constitue l'élément d'une oeuvre qui se déploye au fil du temps avec une constance et une recherche d'inventivité étonnante. L'équilibre est d'une grande subtilité (à mon sens).
Je partage ton analyse Ehd sur les influences que l'on peut resentir, en particulier concernant l'esprit canterbury. Il y a l'inventivité de toute évidence avec cette envie de décloissonnement musical. Les genres se mélangent avec une évidence remarquable. Il ya aussi cette recherche sonnore, à la fois discrète mais d'une présence essentielle. Il est certain que Robert Wyatt n'est pas loin et si l'esprit de canterbury me semble marqué, c'est surtout la première période de Soft Machine avec R. Wyatt. Mais au delà des influences, l'oeuvre a cette force d'être unique.
Pour la petite histoire personnelle et qui rejoint d'une certaine maniière la remarque de Lïhns, j'ai vraiment apprécier l'hommage rendu à Robert Wyatt par l'ONJ de Daniel Yvinec. je connaissais très peu celui-ci et je m'y suis un peu intéressé à travers quelques uns de ses albums. J'ai apprécié ce que j'ai découvert mais sans retrouvé ce qui m'avait emballé dans l'hommage de R. Wyatt. En découvrant les albums de V. Artaud, j'ai compris ce qui m'avait véritablement touché. Bien que l'univers de D. Yvinec soit d'une grande qualité, il y a une forme d'austérité dans sa musique qu'on ne retrouve pas chez V. Artaud.
C'est pour moi une très belle découverte, peut-être de celle que l'on peut attendre désespérément lorsqu'on a aimé la scène canterbury et qu'on était dans une sorte de desespoir de ne plus en resentir toute la vivacité créative de cette esprit après le mytjhique National Health. Quelque part, je ne sais pas s'il se reconnaitrait en celà, mais personnellement j'y retrouve toute les sensations qui me sont chères !!!
Maintenant, connaissant la discrétion du personnage, je vais m'atteler à repérer ses collaborations...

Content de te lire Picchio
Joli témoignage, qui continue de m'intiguer sur ce musicien.
(Dommage, je vois qu'il passe à Tourcoing fin main, mais n'serai pas encore rentré en France...)

Salut Khyber, , ravi que cela t'intrigue. Je suis déjà impatient de tes prochains retours sur cet artiste...

...qui devraient concerner sa Tour invisible ainsi que l'Organique de Zed Avesta, que je viens de commander en occaz'

Khyber a écrit:

(Dommage, je vois qu'il passe à Tourcoing fin main, mais n'serai pas encore rentré en France...)

Tiens ?!?!

Grass Matt a écrit:

Khyber a écrit:

(Dommage, je vois qu'il passe à Tourcoing fin main, mais n'serai pas encore rentré en France...)

Tiens ?!?!

Le 22 main, en 4:tet avec Truffaz

Tourcoing Jazz Club a écrit:

Vincent Artaud Quartet invite Erik Truffaz
Frédéric Couderc – Sax
Vincent Lafont – Fender Rhodes
Vincent Artaud – Basse
Fabrice Moreau – Batterie
Erik Truffaz – Trompette

Explorateur insatiable de matières sonores, Vincent Artaud continue à se construire un univers musical riche et atypique. Son dernier opus « Music from Early Times » en est un beau reflet. L’improvisation s’inspire ici de la forme autant que du fond, proposant ainsi une odyssée sonore majestueuse et puissante à la fois. Une approche qui n’est pas sans rappeler celle d’un autre grand « sculpteur de sons », Erik Truffaz, qui a accepté l’invitation. C’est donc à une rencontre inédite que le Tourcoing Jazz Club vous convie pour clôturer cette saison.

TN : 17 euros / TR : 12 euros / Elèves du conservatoire de Tourcoing : 5 euros

Oui, oui, billet acheté à l'instant ! Un grand merci, Guy, pour m'informer de ce qui se passe à proximité !
Sans toi, triple buse que je suis, j'aurais raté Collignon, Nguyên Lê et Artaud

Picchio a écrit:

j'ai vraiment apprécier l'hommage rendu à Robert Wyatt par l'ONJ de Daniel Yvinec. je connaissais très peu celui-ci et je m'y suis un peu intéressé à travers quelques uns de ses albums. J'ai apprécié ce que j'ai découvert mais sans retrouvé ce qui m'avait emballé dans l'hommage de R. Wyatt. En découvrant les albums de V. Artaud, j'ai compris ce qui m'avait véritablement touché.

Salut Picchio, c'est un plaisir de te lire à nouveau Moi c'est d'abord avec Omry que j'ai découvert Artaud, et j'ai vraiment retrouvé sa patte dans le Wyatt de l'ONJ, puis dans le Témime cité plus haut.
Artaud invente quelque chose dans sa musique, il va plus loin que d'autres, et c'est peut-être moins facile à décoder que des influences de Pink Floyd dans le jazz (et chacun sait combien j'aime la musique de celui qui fait ça ), mais on est plus dans une démarche de création "brute", de recherche presque. Sauf que, comme tu le résumes parfaitement, le résultat touche profondément. Cérébral et émotionnel, chercheur et passeur à la fois...

Bonjour Lïhns,
Oui tu as parfaitement raison. C'est un peu ce que je voulais exprimer entre l'approche de Daniel Yvinec et celle de Vincent Artaud car on est sur deux univers qui cherchent à travailler la matière sonore. Mais celle de V. Artaud est à mon sens plus habité, elle se déploye avec une telle évidence qu'elle touche intensément. Et c'est effectivment une musique qui ne cesse de se découvrir au fil des écoutes.

Je vais me procurer le Témime prochainement...