Noktam : "Les Ribin éclairées"

Bon, autant l'assumer d'entrée de jeu : c'est à un copinage éhonté que je me livre ici, tant il est notoire que je connais Kullervo (violon, alto) depuis sa première extraction de dent de sagesse (c'est dire si ça fait un bail), et que j'ai l'honneur et l'avantage de martyriser des enfants d'enseigner mon clou dans la même école que ses deux acolytes : Vinciane Tronson (harpe) et Gael Runigo (accordéon). D'un autre côté, je m'apprête à dire du bien d'un disque sur lequel il y a de la harpe celtique, ce qui est suffisamment exceptionnel de ma part pour que je me permette cette petite entorse à la déontologie.

La "musique d'inspiration traditionnelle bretonne" trouve le plus souvent sa place, sous une forme bien codifiée, dans les festoù-noz (bals folk bretons) - une scène qui, disons-le, peut donner à entendre le meilleur comme le pire... L'adaptation de cette musique à une formule instrumentale "de concert" ne laisse quant à elle aucune place à la médiocrité ; c'est à cet exercice délicat qu'a choisi de se plier le trio Noktam, et je trouve le résultat assez convaincant.

L'album "Les Ribin éclairées" est un ensemble très cohérent, qui assume pleinement une des démarches spécifiques aux "sonneurs" : pas de réelle frontière entre composition pure, et reprise de thèmes anciens. La musique bretonne - assortie de quelques emprunts à d'autres pays Européens - est triturée et déstructurée à loisir par des musiciens qui connaissent leur sujet : on évite de ce fait le mauvais goût qui guette si souvent ce genre d'aventure. Les trois instruments sont exploités intelligemment, leurs timbres mélangés avec goût par des arrangements ciselés, et ça ne s'égare jamais dans le pseudo-jazz, ni dans le celto-druidique à deux balles. L'ambiance qui s'en dégage est assez originale par rapport au genre concerné ; on se surprend parfois à trouver des similitudes avec des groupes n'ayant a priori rien à voir, comme Aranis.

Côté production, là aussi, sobriété et élégance sont de mise : pas d'effets envahissants, une prise de son soignée qui met en valeur les instruments au plus près de ce qu'ils donneraient en acoustique. La pochette ne révèle pas quelle dose de prozac avait ingurgité Kullervo au moment de l'enregistrement.

Bref, un album agréable à écouter et plein de (bonnes) surprises, susceptible de séduire tout public, averti ou non.

Dommage que tu n'écrives pas plus souvent ici car ton style est remarquable ! Depuis mes soucis auditifs, je n'ai pas repassé ce disque, ce qui devrait arriver demain, en fait !

Sinon, contacte Jérôme : il a besoin de volontaires pour son blog ! Il m'a proposé d'écrire, mais je me sens bien incapable de parler de trad', je n'ai pas les compétences, hélas...

Vous pouvez nous voir et surtout nous écouter ce vendredi 9 Août au festival interceltique sur la scène du quai de la Bretagne  

http://www.festival-interceltique.com/programmation/artistes.cfm/noktam.html

Ha c'est cool comme date  

dommage que je ne puisse en être. Le festival interceltique me manque, j'ai pas mal de bon souvenirs des éditions auxquelles j'ai assisté (la semaine entière pour les éditions 95 et 96).

Eh Ben Noktam live c'était top, y a même des gens qu'ont dansé...photos bientôt!
Et le plaisir de voir l'ami Kullervo en chair et en os!!!

Ah c'est chouette, j'attends les photos avec impatience  

petit passage eclair sur le forum pour vous dire que les photos sont là :

http://michaelparque.tumblr.com/

Kullervo est au violon et à l'alto !

Très forte, cette photo : tu réussi à être sur la photo que tu prends ! 

De bien belles photos ! J'aurais aimé y être...

Oui, cet été j'ai atteint un niveau de sagesse zen qui me permet désormais de sortir de ce corps pesant et tel un ectoplasme me fondre dans l'atmosphère...aussi je suis assez content du résultat photographique, j'élimine ainsi avec aisance la concurrence!

Tiens, tu as laissé tomber ton Leica de poche pour un reflex avec télé ?
Sympa les photos de Kullervo en tout cas  

J'alterne Leica et Reflex en fonction des situations. Le Leica est imbattable quand il faut etre silencieux ou discret et quand j'ai pas envie de me trimballer avec 5 kgs de matos. 

Et quand Ehn Deïss est à côté...