Woman's land (2011)
Avec ces douze portraits de femmes, le saxophoniste (alto et soprano) italien sort du hard-bop - sa marque de fabrique de précédents albums - et nous offre un voyage dans le jazz du XXè siècle, replaçant chaque femme dans le contexte historique où elle a vécu. On passe du bop (pour
Ella Fitzgerald) au funk, en allant faire un petit tour de chez Coltrane, et une résurrection de Sidney Bechet dans un morceau très rétro/avant-guerre (pour
Coco Chanel). Le tout en donnant une vraie cohérence à l'album. En fin d'album on retrouve le Di Battista qu'on connaît, celui qui m'a enchanté dans ses précédents albums chez Blue note.
Ce jazz là est tout sauf avant-gardiste, Di Battista ne cherche pas ici à inventer, mais c'est du très haut niveau d'exécution musicale. On ne se lasse pas d'une sonorité aussi voluptueuse, sans faute de goût, et l'inspiration ne fait jamais défaut avec des thèmes superbes (
Molly Bloom) et certaines impros de haute volée. Un jazz qui suscite avant tout un immense plaisir.