Assez d'accord avec toi, Futura6768 !
Alors... Retour sur ce concert du 18 décembre à Rennes !
J'arrive donc à la Salle de la Cité en compagnie de ma compagne (qui en est à son cinquième concert du groupe) et d'une amie qui n'a jamais entendu une note de
Magma ! J'y retrouve mon pote Morvanator qui lui non plus ne connaît pas cette musique !
Une fois dans la salle, nous plaisantons sur le groupe de première partie,
L'Effet Défée, dont le nom nous fait beaucoup rire !
Justement, les voici qui entrent en scène... Aïe ! Des fées, des elfes et, horreur absolue, une harpe : voilà qui sent la celtomanie à plein nez, Brocéliande et toutes ces conneries !
Sauf que
L'Effet Défée commence à jouer et là, c'est la claque, aller-retour bifteck-tarin ! Difficile de décrire cette musique, si ce n'est qu'elle m'a fait penser parfois à
Dead Can Dance,
Naked City et
Sleepytime Gorilla Museum ! Inutile de vous rappeler tout le bien que je pense de ces différents combos ! Le batteur est précis, violent (mais fin quand il le faut), le bassiste possède un son énorme et extrêmement dynamique, et la harpiste, dieu merci, n'est pas dans un trip new-age ! Bien au contraire, on peut même dire qu'elle tient le rôle de pianiste, d'une certaine façon ! Et que dire de la chanteuse, principale compositrice ? Une voix puissante, tout à tour lyrique (impressionnant, d'ailleurs) ou grognée, chuchotté, parfois enfantine, réhaussée d'effets toujours bien venus, et qui installe un climat tendu et envoûtant, magique et dérangeant ! Quarante-cinq minutes de dépaysement total et entre chaque morceau, un coup d'oeil vers mes amis qui semblent très contents ! Le groupe quitte la scène sous une vraie ovation !
Le temps d'une mauvaise bière et nous voilà prêts pour le concert de
Magma !
Les premières notes de "Slag Tanz" résonnent et je me rends tout de suite compte que le son n'a pas du tout la même qualité ! Je suis d'ailleurs très content d'avoir "révisé" le concert de l'Alhambra car il est parfois bien difficile d'entendre les choeurs ! Que dire de ce morceau ? De(ux?) bonnes idées, mais pourquoi diable le faire durer dix-sept minutes ? La curiosité fait vite place à l'ennui, j'ai l'impression de ne pas rentrer dans le concert...
"Felicite Thosz" suit... Là encore, le son est ignoble : la moindre note de Fender Rhodes ou de vibraphone entraîne une réverbération infernale... Le premier thème est une variation de "Dodo, l'enfant do" (très chouette) qui malheureusement s'enchaîne sur une mélodie kitsch, varièt' et vaguement gênante( l'impression d'avoir traîné mes potes à un concert de
Lara Fabian chantant
Michel Legrand )... Puis arrive, tel un cheveu sur la soupe, un affreux et long solo de Fender Rhodes : sympa au début (genre boîte à musique déglinguée), cela tourne vite au "grand n'importe quoi" très long ! Le son est immonde... La dernière partie du morceau, est plus intéressante, plus martiale, mais pas exceptionnelle quand on songe aux splendeurs de "Mëkanïk destruktïw Kommandöh" ou de "Wurdah Ïtah" !
Pour finir : "Ëmëhntëhtt-Ré" ! Le morceau part bien, mais une chose me dérange (comme sur l'album) : sur "Rindöh", le chant de
Stella Vander (superbe veste à paillette, au fait, qui m'a fait penser à ma mère ou bien à la tournée "Âge tendre et tête de bois") qui fait vieillot, trop 70's (oserais-je dire trop "Maritie et Gilbert Carpentier" ?)... De même, je n'aime pas vraiment les paroles actuelles de "Hhaï", qui n'ont pas la force de celles de
Magma Live ou de
Retrospective, vol.3... Le passage jazz-rock est une horreur : très vite,
Bruno Ruder est complètement "out",
Vander se lance dans une entreprise de déconstruction et au moment de la reprise, ils sont ailleurs ! Beau plantage ! "Zombies" et "Ëmëhntëhtt-Ré III" auraient pu être bons, mais là encore, le son gâche tout ! Sans oublier ce nouveau (et énorme) pain quand
Hervé Aknin entame la mauvaise partie de chant qui plante encore tout le monde (ce qui semble énerver au plus haut point le vibraphoniste) ! Le final de "Ëmëhntëhtt-Ré III", magnifique crescendo, est saboté par le sonorisateur qui ne peut s'empêcher de nous vriller les tympans en amenant le niveau décibélique à un seuil totalement déraisonnable ! A ce moment, l'amie qui nous accompagnait me fait remarquer, hilare, que le volume sonore est insupportable... C'est à ce moment précis que démarre "Ëmëhntëhtt-Ré IV", une délicate note de piano assénée à environ 300 décibels ! Nous explosons de rire et gagnons tous en choeur la sortie ! Je ne verrai pas la fin du concert... C'est dommage, voire triste, mais ce concert ne valait pas la peine que je perde définitivement l'ouïe (du coup, j'en ai profité pour souscrire à l'album de
L'Effet Défée) !
Grosse déception, donc...
Bubu (basse) est toujours aussi énorme,
Benoît Alziary (vibraphone) est impressionnant et très impliqué, mais j'ai parfois mal pour lui quand je le vois faire preuve de tant de finesse (jeu avec archet, par exemple) alors qu'il est souvent inaudible ! Quant à
James MacGaw, dont je suis fan, eh bien... je ne l'ai pas entendu !
Je regrette beaucoup le temps où les choristes restaient statiques sur le côtés : il y avait une présence saisissante qui a aujourd'hui disparu... Je regrette aussi les
Paga, qui apportaient une telle fraîcheur au groupe (pour autant, j'aime beaucoup
Hervé Aknin)...
Les deux derniers concerts du groupe (Saint-Herblain et Le Mans) m'avaient plu, mais sans toutefois me scotcher comme les quelques dix-huit autres... Mais celui de Rennes restera probablement le dernier ! J'aime trop la musique de
Magma pour risquer de m'en dégoûter à vie, à mort et à jamais à cause de concerts de ce genre !
Et j'ai trouvé la comparaison avec
L'Effet Défée très cruelle : d'un côté, la fougue d'un groupe qui a su digérer beaucoup d'influences pour en sortir une musique extrêmement moderne (exactement ce qu'était le groupe de
Vander dans les années 70), et de l'autre côté, un
Magma, certes toujours énergique, mais vieillissant...