Allan Holdsworth

Allan Holdsworth

Faut-il encore présenter ce guitariste / compositeur ? Pour les amateurs de jazz rock, ce n'est sans doute pas nécessaire. Mais rappeller qui il est, n'est sans doute pas inutile. D'abord parce que c'est un guitariste exceptionnel à qui l'on doit beaucoup. Et puis, parce que c'est quelqu'un qui sait rester discret, préférant se consacrer à sa musique qu'au fastes médiatiques.
Allan Holdsworth est une référence dans le monde de la guitare. Il est non seulement reconnu par les plus grands, mais sa contribution au jazz rock est d'une très grande importance. Il a été d'ailleurs au coeur de son avènement, en particulier lorsqu'il joue dans le Tony Williams Lifetime.


Avant lui, John McLaughling y jouera également. Mais Holdsworth marque d'emblée son empreinte par un style nettement identifiable. Son legato est véritablement impresionnant. Il attaque en général une note par corde et enchaine, les notes, sur la même corde, de sorte que les silences entre les notes sont réduites au stricte minimum. Du coup, il obtient un jeu d'une fluidité remarquable, donnant le sentiment d'envolés sonores uniques. Certains vont trouver son jeu trop mathématique, mais tel n'est pas le but d'Holdsworth.
En fait, on peut dire de lui que c'est un véritable artiste/créateur qui, très jeune, était mu, par l'intérêt qu'il portait à Coltrane. Née d'un père musicien (pianiste), il voulait jouer du sax et en guise de sax, il a eu une guitare. Il n'a pour ainsi dire jamais pris de cours et il a appris la musique au contact de son père. A la guitare, il est en quelque sorte un autodidacte qui a construit sa propre manière d'utiliser le manche en élaborant des accords spécifique, des gammes spécifiques... Sa passion pour le sax, l'a conduit à rechercher le jeu du sax, sur sa guitare et le résultat c'est une sonorité unique.
On pourrait penser que son jeu repose essentiellement sur une technique prédominante. c'est sans doute pas ce qui le caractérise car au final, il a un jeu qui est très mélodique.
Si depuis les années 80, il travaille principalement sur ses propres albums, dans les années 70 il a été un sideman très convoité : Soft Machine, Gong, Bruford, Uk , Ponty...

Sans que celà soit exhaustif voici une petite sélection :

en sideman









Pour ces album je vous renvoie à son propre site en sachant qu'il existe une très bonne compilaton de ces oeuvres:


Voilà pour ceux qui voudrait en faire la découverte, si ce n'est déjà fait.

Génial, merci !

Je n'ai jamais vraiment accroché à la carrière solo d'Allan Holdsworth : je trouve la musique glaciale. De plus, je n'aime pas du tout quand il joue de la SynthAxe (une sorte d'hybride entre la guitare et le synthétiseur).

Par contre, Sa prestation sur le premier album de U.K. est éblouissante, tout comme ses incroyables chorus de guitare sur Enigmatic Oceans de Jean-Luc Ponty. De même, son intervention sur le Belladonna de Ian Carr reste assez marquante, même si son style n'est pas encore celui qui fera plus tard sa renommée.

Ce style tout en legato qui, pour lui, est la technique qui lui permet de se rapprocher le plus du saxophone et des "nappes" de Coltrane. Un jeu d'une extrême propreté (parfois trop), avec une très grande richesse harmonique (utilisations d'accord souvent inédits et "infaisables", avec des secondes, des sixtes, des onzièmes, et des écarts de doigts écoeurants), plutôt bluffant pour un auto-didacte !

Son jeu a depuis fait des émules : Fredrik Thordenthal (le guitariste de Meshuggah) et John Petrucci (les solos de "The Great Debate" et de "Trial Of Tears"), par exemple...

La SynthAxe :



Allan Holdsworth en action :

https://www.youtube.com/watch?v=EQUntzKpLj4

En fait, je suis partagé. Oui, je préfère sa carière de sideman et je suis un peu déçu par sa carière solo. Pourtant ses compositions me paraissent intéressantes et j'ai beaucoup apprécie l'album "None to Soon" dans la mesure où il reprend des standards du jazz et qu'il montre comment il peut se les approprier. A mon sens le problème est qu'il n'est pas forcément accompagné comme je le souhaiterais. D'ailleurs la vidéo le montre assez bien. Le batteur, je le trouve lourdingue. Imagine ce que ferait un Bill Bruford.

Picchio a écrit:

Le batteur, je le trouve lourdingue. Imagine ce que ferait un Bill Bruford.

Aaaaaaaaaaaaaaaaaaarrrrrgh !

Tu n'aimes pas ce batteur ? C'est un de mes préférés ! Chad Wackerman, le génial dernier batteur de Frank Zappa (qui l'a gardé huit ans, ce qui est un record) !

Moi, ce n'est pas la batterie, ni la basse qui me posent problème, mais plutôt les sonorités glaciales des claviers ou de SynthAxe, très typés 80's... J'ai besoin d'un peu plus de fièvre !

Ehn Deïss a écrit:

Picchio a écrit:

Le batteur, je le trouve lourdingue. Imagine ce que ferait un Bill Bruford.

Aaaaaaaaaaaaaaaaaaarrrrrgh !

Tu n'aimes pas ce batteur ? C'est un de mes préférés ! Chad Wackerman, le génial dernier batteur de Frank Zappa (qui l'a gardé huit ans, ce qui est un record) !

Bon, je le connais pas plus que çà. Je vais lui laisser une chance.

Je suis galement un amoureux du jeu d'Allan Holdsworth, de son phrasé, de son "langage" guitaristique... très personnel.

Et je vous rejoins tous deux : magnifique en tant que sidieman... beaucoup moins en tant que leader (malheureusement). Une exception toutefois : son album "Velvet Darkness".

je ne le connaissais pratiquement que de nom jusqu'au jour ou je suis tombé sur ça:





rangé dans le rayon punk d'un disquaire lyonnais;
la pochette m'a frappé,
j'ai ouvert le livret et deux noms m'ont motivé à écouter quelques extraits:
Allan Holdsworth et Benoit Moerlen,
acheté illico aprés écoute...

et forcé de reconnaître que le gars est plutôt doué à la guitare,
d'ailleurs cet album est à recommander à tout amateur de jazz-rock,
Suffer marie très bien aventure (Senna (mon préféré, un duo crescendo basse/batterie), Gongzilla'Dilemma (une sorte de Ti'punch at Fort Apache -Torm- en un peu moins délirant :) )) et classicisme (Gongzilla, titre jazz-rock rès dynamique, parfois un rien metal),
en bref,
recommandé aux oreilles curieuses...

Pour avoir vu Allan Holdsworth en concert il y a quelques années dans un club de jazz, je peux vous dire que j'en garde un souvenir impérissable. j'étais à deux mètres de lui et effectivement, je peux comprendre "l'écoeurement" des guitaristes devant les positions de sa main gauche! Il a des doigts très très longs!!! sa formation de violoniste lui a permis de développer une technique phénoménale et ainsi utiliser couramment des intervalles que peu de guitaristes peuvent jouer avec la même aisance. Il avait un son de guitare absolument fabuleux. Les développements de ses impros sortent vraiment des sentiers battus voire rabattus et il n'avait rien d'un musicien froid et sans âme, bien au contraire, passant de phrasés inspirés, tendant les notes en jouant sur les espaces puis développant des phrasés invraisemblables, tantôt paisibles tantôt torturés. Excellent souvenir pour ma part.

Tu ne fais que confirmer qu'on ne peut rester insensible devant un tel musicien. une des qualité que j'apprécie le plus en lui, c'est qu'il n'a jamais sacrifié sa sa liberté d'expression pour une quelconque notoriété. C'est un grand musicien.

j'ai de très bon souvenirs du premier album de UK , faudrait que je le réécoute...

Apparememnt il est assez dur à trouver...

Angrom a écrit:

j'ai de très bon souvenirs du premier album de UK , faudrait que je le réécoute...

Apparememnt il est assez dur à trouver...

ben finalement je l'ai trouvé

C'est fou. j'ai écouté ce disques trois quatre fois il y a 5/6 ans, je le réécoute aujourd'hui, et il m'est étonnamment familier... Je ne sais pas si c'est la voix de Wetton, la guitare ou autre chose, mais j'ai l'impression de déjà bien le connaitre...

En tout cas il

C'est un album fabuleux, d'une très grande richesse. J'ai un petit faible pour le titre 7 "Nevemore". D'abord parce qu'allan Holdsworth commence à la guitare acoustique. Très souvent on l'entend à l'électrique, jouant de ses phrasés si particulier. Ici il est pour ainsi dire sans artifice et on retrouve tout ce qui fait la qualité de son jeu: mélodique, fluidité du discours... Ensuite ce titre comporte un échange entre Allan Holdsworth et Eddie Jobson, sous tenue par le couple bass batterie, c'est du pure progressif.

J'ai découvert l'album "Tempest" du groupe Tempest avec Allan Holdsworth sorti en 1973. Rien à voir avec le jazz mais je crois que je vais bientôt me le commander ...

J'ai finalement acheté le coffret The Man Who Changed The Guitar Forever. Il est limité à 2000 exemplaires, et coûte deux bras, mais on le trouve au prix d'un seul bras sur amazon.de, ici (je l'ai topé à 84€).

Présentation de l'objet : 12 CD logés dans des sortes de vinyl-replica, un livret de 40 pages revenant en détail sur les albums, le tout dans une boîte en carton. Le remastering est superbe, avec une belle dynamique.

Je ne reviendrai pas en détail sur chacune des galettes, mais j'ai été assez bluffé ! J'ai découvert le bonhomme par l'entremise d'un pote qui en était dingue, il y a environ 25 ans, mais je n'accrochais pas des masses au son très clinique assez typique du jazz-rock des années 80. Bien sûr, je l'ai ensuite adoré chez Bruford et U.K., mais sana avoir envie de revenir vers sa discographie, par ailleurs assez difficile à se procurer à prix décent.

Mais là, ça me fait l'effet "Satriani", sans doute parce que aujourd'hui, je joue de la guitare et que j'y trouve un nouvel intérêt : avant, ça m'en touchait une sans faire bouger l'autre, aujourd'hui, je trouve cette musique fascinante. Bon, il y a encore certaines sonorités avec lesquels j'ai un peu de mal, mais quelle musicalité, quel son, quel style unique ! Et les musiciens qui l'accompagnent sont eux aussi monstrueux !

Allan Holdsworth est à considéré sur le plan expérimental et son originalité est assez exceptionnelle. Dans la période du jazz rock /fusion il a su développer une approche d'une grande originalité alors que d'autres se contentaient de développer essentiellement une approche fondée principalement sur la vélocité aux détriments de l'esthétique. C'est forcément des prises de risques, tout ne semble pas se valoir mais au final, c'est un musicien d'exception qui laisse une œuvre majeur.