C'était hier, et à claque prévue claque reçue
Tout d'abord le lieu, La Malterie, petit club aux allures de caves, où le plafond culmine à 2 mètres. Quelques chaises, un canapé, un bar et c'est tout.
Très bonne accoustique et sono impeccable!
L'entrée 5€, et 3 heures de concert.
Un première partie, une heure, un quartet (batterie, contrebasse, guitare, trompette/bugle) en travail. Le jeu contrebasse/batterie donnant un son très lourd et ancré façon Romano/Texier, plus l'ajout appréciable de la guitare et du cuivre sur des compos ambitieuses et des arrangements proches de ceux des norvégiens de Panzerpappa. Très joli travail à suivre.
A écouter
ici.
Et puis arrivent
Berne et sa bande.
On est au premier rang à un mètre des musiciens (chouette) mais Berne jouera presque entièrement dos au public (dommage).
Le ton est donné par un premier morceau de 40 minutes. Destabilisant (mais on s'y attendait), et puis carrément hallucinant. Berne certes au centre, mais on ne peut mieux accompagné. Jeux très spontannés et personnels, avec la virtuosité et la rigueur nécessaires à un tel exercice. Sacré travail du clavièriste, toujours au second plan, mais totalement indispensable, mis en avant par un solo déconcertant. Ducret, lui, fait des choses complétement étranges et impossibles avec sa guitare. Jouissif. Et un jeu de batterie très subtil. Ca part dans tous les sens, mais pas une note à côté, les timbres s'entremèlent, se confondant puis se détachant. Complétement fou. Le public encaisse, certains mieux que d'autres, ouverture et attention étant solicitées comme jamais. Quelques-uns lâchent avant la fin. D'autres profiterrons du rappel pour s'éloigner. J'ai moi-même le crâne gonflé passées les 3 premières demi heures. Mais quel plaisir! Le concert s'achève. C'est presque bienvenu. Pas qu'on soit rassasiés, mais on a tout donné, nous aussi.
Retour à l'air libre, au vide. 15 minutes à pieds pour atterir, discuter et se rendre compte d'où on sort. D'ailleurs, très certainement, et pour ça le groupe porte excellement son nom.
Merci à toi, Ehn Deïss, de m'avoir orienté vers Berne, et je peux m'estimer doublement chanceux, car ce genre d'occasion est franchement inopiné. Et la soirée était excellente.
Dans le même genre, j'avais raté un passage providentiel de Frith l'année dernière à Lille.