Rick Van der Linden / Trace

Un petit mot sur un gars que j'aime beaucoup et qui me semble bien oublié aujourd'hui (il est décédé en 2006).

Encore un virtuose des claviers, école Emerson Wakeman, lui aussi il connait son Jean Sébastien Bach sur le bout des doigts et pourrait vous jouer la 9ème de Beethoven avec les pieds tout en préparant une mayonnaise.

Il s'est illustré principalement au sein du groupe Ekseption qui obtint un hit en 1969 en adaptant la 5ème de Beethoven à la sauce pop. Le premier album a d'ailleurs très bien marché et tout le monde a du croiser cette fameuse pochette.



Ils produiront des albums jusqu'en 1994, certains batis autour de concepts, toujours selon le même principe : des thêmes classiques arrangés, complétés par des compos originales qui mélangent rock progressif et envolées jazzy avec cuivres obligés.  

Rick van der Linden s'y adonne principalement à l'orgue Hammond mais ne dédaigne pas le synthé et les quelques albums que je possède (ceux des 70's évidemment) sont remplis de ses interventions qui donne à ce groupe un charme particulier, même si la recette peut sembler téléphonée.

Parallèlement il fonde avec le batteur Pierre van der Linden (son cousin) ex Focus et le bassiste Jaap van Helk le groupe Trace. Ce groupe sort en 1974 un premier album fantastique où le claviériste s'en donne à coeur joie et nous offre une débauche de virtuosité et de musicalité aux différents synthés , mellotron et bien sur à l'orgue Hammond.



Fidèle au principe qui a fait le succès d'Ekseption, on y entend des thèmes classiques ou "néo classiques" comme la Gaillarde du premier morceau, et des incursions jazzy . Les partenaires ont droit chacun à leur petit moment de gloire avec un super solo de basse et un très bon (et pas trop long) solo de batterie.

Mais le meilleur moment pour moi est le 4ème morceau : reprise du thème de la mort d'Asa extrait de Peer Gynt de Grieg dans une interprétation chargée d'émotion, lugubre et pathétique à la fois.

Il faut noter aussi la qualité du son de cet album et le mixage que je trouve particulièrement équilibré.

Les 2 autres albums que produira Rick van der Linden avec Trace ne seront pas d'après moi du niveau de ce premier opus qui m'a séduit dès la première écoute  et dont je ne me lasse pas.

Je n'avais écouté que Birds, avec Ian Mosley (Marillion) à la batterie, et ça ne m'avait pas vraiment marqué, mais puisque tu le considères comme moins bon, j'irai donc écouter le premier ! J'aime bien la formule power-trio avec claviers.

Il y a du chant ? La raison pour laquelle je n'aime pas The Nice, par exemple, c'est le chant, justement...

Le premier album de Trace est exclusivement musical sans aucune intervention chantée. Cela ajoute à son charme je trouve.