Vos albums favoris de free-jazz

Pour réunir dans un topic nos albums favoris de free-jazz (et genre affiliés) !

De mon côté :

Akosh S. Omeko
Noël Akchoté & Derek Bailey Close to the Kitchen
John Coltrane Interstellar Space
Acoustic Masada Live in Middelheim
The Thing Boot!
Fire! Orchestra Exit
Fire! Orchestra Enter
Frank Zappa & The Mothers Weasels Ripped in my Flesh
Ground Zero Consume Red
Ornette Coleman Free Jazz - A Collective Improvisation
Naked City Heretic
Fred Frith Guitar Solos
Electric Masada At The Moutains of Madness

Sans compter les Ayler, Shepp, Braxton...
Voilà ce qui me vient à l'esprit, là, tout de suite, sans compter les Ayler, Shepp, Braxton...
Dans l'année, je rajouterais sûrement le dernier ONJ ! Et je ne sais pas si Hippie Diktat peut être considéré comme du free-jazz...

Je remarque d'ailleurs que les musiciens ou les leaders des groupes ci-dessous sont soit des saxophonistes soit des saxophonistes !

Et vous, quels sont vos albums de free-jazz favoris ?

Allez hop:

J'ai énormément mangé de free-jazz pendant mes années fac, et ce vers quoi je reviens avec le plus plaisir aujourd'hui, c'est bien plus le free-form dans son côté le plus lyrique et expressif, que le free explosif et déflagrant.

En voilà en tout cas 6 pour lesquels j'ai un véritable attachement:

Frank Wright - Uhuru Na Umoja (1970)
Albert Ayler - Live in Greenwich Village (1967)
Arthur Blythe - Metamorphosis (1977)
…dont quelques fantastiques solistes:
Joe McPhee - Tenor & Fallen Angels (1977)
Steve Lacy - Clinkers (1977)
Daunik Lazro - Some Other Zongs (2011)


à quoi je rajoute
Taku Sugimoto - Opposite
Supersilent - 7
David S. Ware - Earthquation
Clifford Thornton - The Panther & the Lash
John Coltrane: Sun Ship / Meditations / Interstellar Space
Archie Shepp: The Magic of Ju-Ju
Akosh - Omeko
Chris McGregor Brotherhood of Breath - Live at Willisau
Evan Parker, Threadgill, Hemphill, Matana Roberts, Don Cherry…

Et autres représentants de free 220 volts:
Takayanagi Masayuki, Min Bul, Vajra

C'est super, y a plein de trucs dans ta liste que je connais pas, la majorité en fait, que des bonnes découvertes à venir !

Je vois que le Akosh t'a marqué aussi ! Je l'ai découvert le mois dernier, monstrueuse mandale, j'en reviens toujours pas ! Et on a un Coltrane en commun !

Et en parlant de Takayanagi Masayuki, t'as vu que Noël Akchoté lui préparait un album hommage à paraitre chez Atlantis début 2015 ? Hâte d'écouter ce que ça donne !

je me ferai un plaisir d'alimenter ton topic mais faut déjà que je réfléchisse si il y a des albums de free-jazz que j'aime (peut-être certains Coltrane..)

Alors le truc, c'est que je sais pas ce que tu entends par "free-jazz" : pour moi, l'ONJ et Electric Masada, par exemple, c'est tout sauf free !

C'est un débat que je m'apprêtais à mettre sur la table, et dont on avait parlé il y a longtemps avec Ehn Deiss: que signifie le terme free pour vous? Je ne sais pas si c'est le lieu pour en discuter, mais je suis toujours embêté quand sur le forum passent des commentaires du type: "c'est trop free pour moi", concernant des musiques qui sont pour moi très éloignées de ce que je comprends de cette appellation...
Quels sont vos critères? L'improvisation? la véhémence du propos? l'absence de mélodie? d'harmonie? de forme identifiable? l'instrumentation? l'époque? le lieu géographique?

En écoute aveugle par exemple, je pense que beaucoup jugeraient free un Klavierstück pour piano de Stockhausen, alors qu'il n'y a pas de musique plus prédéterminée.

A l'inverse, l'album changeless de Keih Jarrett, très modal et répétitif, mais complètement improvisé serait plus proche pour moi d'une musique free.

Pour moi, le terme free recoupe plutôt une musique des années 60/70, américaine, très improvisée, et à forte connotation politique, ou raciale. La volonté de changer la forme des choses serait aussi pour moi un critère, rupture avec le passé et intensité de l'instant présent.
Dans ce sens si je prends à la louche, je donnerais une liste avec:

Charlie Haden: Liberation Music Orchestra (le disque Impulse de 1969)
Albert Ayler: Spiritual unity
Jimmy Giuffre: Free Fall (très chambriste et marqué par les musiques européennes)
Anthony Braxton: for alto (difficile de savoir la proportion de composition là-dedans.)
John Coltrane: Live in Seattle
Et même s'il a rejeté le terme, le "lost quintet" de Miles Davis (Shorter, Corea, Holland, Dejohnette) me semble être un bel exemple de free jazz.
Je sais qu'il faudrait mettre aussi des disques de l'Art ensemble of Chicago et de Sun Ra, mais je connais très peu leur musique...

C'est parfois difficile de parler de la même chose, d'autant plus que la musique souffre souvent d'être étiquetée...

godArt a écrit:

C'est un débat que je m'apprêtais à mettre sur la table, et dont on avait parlé il y a longtemps avec Ehn Deiss: que signifie le terme free pour vous? Je ne sais pas si c'est le lieu pour en discuter, mais je suis toujours embêté quand sur le forum passent des commentaires du type: "c'est trop  free pour moi", concernant des musiques qui sont pour moi très éloignées de ce que je comprends de cette appellation...
Quels sont vos critères? L'improvisation? la véhémence du propos? l'absence de mélodie? d'harmonie? de forme identifiable? l'instrumentation? l'époque? le lieu géographique?
...
Pour moi, le terme free recoupe plutôt une musique des années 60/70, américaine, très improvisée, et à forte connotation politique, ou raciale. La volonté de changer la forme des choses serait aussi pour moi un critère, rupture avec le passé et intensité de l'instant présent.

Voilà, tu résumes tout avec justesse ! En ce qui me concerne, je suis justement à cheval entre les deux passages en gras : d'un côté le free revendicatif, incluant celui des lofts new-yorkais, et de l'autre, sans doute quelque chose de plus moderne, avec des formes sortant des sentiers battus, mais finalement assez, voire très écrits : Tim Berne, Zorn... Hemphill, par exemple, où se situe-t-il ? Liberté dans l'improvisation ? Dans la forme écrite ?

En ayant ces différents critères en tête, je dirais, à la volée et sans ordre particulier :

- John Coltrane First Meditations (for quartet) : il y a des thèmes, mais la liberté est telle que je ne l'imagine pas autrement que comme une musique free ! Et, accessoirement, mon Coltrane favori !
- David S. Ware Quartet Dao/Tao : j'en ai beaucoup parlé ces derniers temps. Ce disque me bouleverse et je le vois comme une sorte d'hyper-coltranisme : il y a des thèmes, mais l'interprétation est tellement jusqu’au-boutiste que c'est le free qui domine, finalement !
- Tim Berne's Bloodcount Lowlife - The Paris Concert 1 : cette fois, c'est ce mélange improvisation/écriture qui me pousse à parler de ce concert comme d'une musique free. Difficile de deviner ce qui est écrit et ce qui est libre. Tout se mélange ! Le jeu de Tim Berne n'est pas spectaculaire comme peuvent l'être ceux de Ware ou de James Carter, mais les structures sont hallucinantes ! Les trois volumes sont fabuleux, mais les quinze dernières minutes de "Prelude/The Brown Dog Meets the Spaceman" font partie de ce que j'ai entendu de plus beau, tous genres confondus !
- Eric Dolphy Out To Lunch. Free, pas free, je n'en sais rien, mais je ne le vois pas ailleurs !
- Peter Evans Ghosts. Ah, un jeune, enfin ! Album indescriptible, concert encore plus dingue, il faut l'écouter !
- Grutronic & Evan Parker Together In Zero Space. Un mélange free/electro qui touche au sublime !
- Julius Hemphill Dogon AD. Un classique !
- Marteau Rouge & Evan Parker Live. Parker, à nouveau, pour un acte terroriste comme on les apprécie !
- Émile Parisien Quartet Original Pimpant. Là encore, pas sûr que ce soit du free (ou plus exactement, sûr que ce n'en est pas), mais impossible qu'il ne soit pas ici.
- Michel Portal, Léon Francioli & Pierre Favre Arrivederci le Chouartse. Je ne suis pas un fan de Portal... Mais là, c'est incroyable ! Must-have !
- Sun Ra Disco 3000. S'il ne fallait en retenir qu'un (Lanquidity, aussi, mais qui n'a pas sa place dans ce classement). Pas complètement free, mais ce qui l'est ne met pas à côté !

Et en bonus :
- Miles Davis en live, en 1969/70 (Sleeping Beauty, Fillmore...) et Weather Report sur le Live In Tokyo... Miles m'en collerait une, mais pourtant...

Je n'arrive pas à expliquer ce que j'entends par free-jazz, en fait... Khyber apporte une précision, déjà, il y a deux sortes de "free" différent, le free-brut, totalement improvisé, absence de mélodie (je prends exemple avec le duo Akchoté/Bailey) et le free, où il y a des thèmes qui s'emballent, partent en impro et prennent une tournure free (le meilleur exemple pour moi est le Live In Japan de Coltrane). Après, pour bien les différencier, il faudrait faire deux topics différents... Et c'est pour ça que j'ai hésité à parler de l'ONJ, car il y a des thèmes mais qui s'emballent souvent et qui prennent une tournure free, mais l'on ne sait jamais si c'est réellement improvisé ou non... Je ne sais pas vraiment où s'arrête la compo sur ce double-album, à vrai dire... C'est un super débat en tout cas, de voir différents avis sur une musique qu'on écoute (pour certains) tous les jours !

Beaucoup de belle musique dans tout ce que vous citez, j'aurai du mal a faire des choix ou alors la liste serait si longue... Le free dans toutes ses dimensions m'est necessaire comme l'air que je respire, je le trouve partout d'ailleurs, dans toutes les formes d'art, revolte et non conformisme ...
Dolphy est probablement ma première approche avec le free jazz, et ce n'était qu'un passeur. Mingus aussi, justement les albums avec Dolphy chez Candid. Cela m'a ouvert les portes assez rapidement au free "vrai" (beaucoup d'Impulse en premier) ... Difficile a exprimer mais je viens d'acheter le dernier triple album de Meshuggah et quand j'écoute cette musique c'est du free pour moi. C'est a dire qu'il me faut les mêmes conditions pour en écouter et ces formes extrêmes dans le cri , le jusqu'auboutisme, la sueur, pour moi tout ça c'est pareil en fait. Je suis sur qu'Akosh S ça collerait parfait sur un album de Meshuggah. C'est la meme chose tout ça pour moi.

godArt a écrit:

Pour moi, le terme free recoupe plutôt une musique des années 60/70, américaine, très improvisée, et à forte connotation politique, ou raciale. La volonté de changer la forme des choses serait aussi pour moi un critère, rupture avec le passé et intensité de l'instant présent.

Je serai plutôt d'accord avec cette définition, sauf pour la dimension "très improvisée". Pour moi, le free relève du manifeste politique, au sens large du terme, très lié à l'époque (combat pour les droits civiques des Noirs) avec une explosion volontaire de tous les codes classiques de l'époque, une forme de déstructuration extrême... qui pouvait sans doute être très réfléchie en amont, et pas du tout improvisée.

Je viens de voir sur scène "Over the hills", une relecture de l'album de Carla Bley, "Escalator over the hill", et pour moi, c'est typiquement du free. En tous cas, c'est excellent, ne les loupez pas s'ils passent près de chez vous.

Oui, j'ai vu ce projet, ils passent pas loin de chez moi en janvier, faut que j'y aille ! C'est le projet avec Bruno Tocanne, c'est ça ?

Two-Suns-In-The-Sunset a écrit:

Oui, j'ai vu ce projet, ils passent pas loin de chez moi en janvier, faut que j'y aille ! C'est le projet avec Bruno Tocanne, c'est ça ?

Absolument Ne manque pas ce concert, ça devrait te plaire !

Mon top étendu a tout ce qui est jazz avant-garde pour eviter les chicanes sur free ou pas, avec max 1 par artiste (trop dur surtout pout 'Trane ), sans ordre aussi

John Coltrane - Ascension
Pharoah Sanders - Karma
Eric Dolphy - Out to Lunch !
Art Ensemble of Chicago - Urban Bushmen
Cecil Taylor - Silent Tongues
Ornette Coleman Trio - At the Golden Circle, Stockholm 1963
John Zorn - Naked City
Don Cherry - ''mu''
Francois Tusques - Free Jazz
The Lounge Lizards - The Lounge Lizards
Sonny Sharrock - Ask the Ages
Evan Parker, Derek Bailey, Han Bennink - The Topography of the Lungs
Black Unity Trio - Al Fatihah
Full Blast - Full Blast
Bernard Vitet - La Guêpe
Peter Brötzmann, Jason Adasiewicz, John Edwards, Steve Noble - Mental Shake

C'est marrant, car en regardant mon top un peu plus haut, je m'aperçois qu'il y a des choses que je n'écoute plus du tout, mais que j'écoutais au moment de l'élaboration dudit top... Il faudrait que j'y revienne...